Le système de péage en vue de réduire la congestion routière préconisé par l’expert singapourien Gopinath Menon, ou, du moins, certains détails relatifs à cette proposition ne feraient pas l’unanimité du côté des autorités gouvernementales.
Selon certaines sources, c’est surtout le montant du péage qui les ferait tiquer. “Ce n’est nullement le but du gouvernement de pénaliser les gens en leur faisant payer une somme importante pour entrer dans Port-Louis”, clame un interlocuteur bien informé. Selon lui, la mise en application de ce système serait même remise en question: “Mais on attend le rapport final de l’expert singapourien pour prendre une décision. De toute façon, si ce système est appliqué à Maurice, ce sera en conformité avec notre réalité”. L’expert singapourien, qui était à Maurice la semaine dernière afin d’étudier le problème de congestion routière, a déclaré, lors de la présentation d’une ébauche de son rapport lundi dernier, qu’un système de péage aux entrées de Port-Louis aux heures de pointe est primordial car il réduirait de 15% le volume du trafic routier durant cette période. Le consultant propose deux options pour l’introduction de ce système : soit l’utilisation d’un permis à péage qui sera vendu dans les stations-services - l’automobiliste devra payer Rs 48 par jour ou Rs 960 par mois si Maurice opte pour le tarif japonais - soit chaque véhicule est équipé d’un appareil électronique fonctionnant à l’aide d’une carte à puce. Dans ce cas, à chaque fois que le véhicule passe à côté d’un lecteur de mouvement, le nombre de points est automatiquement débité. Le rapport final de l’expert singapourien doit être remis aux autorités dans trois semaines.
Le MTUC fait des propositions
Le Mauritius Trade Union Congress (MTUC) propose que les mesures suivantes soient introduites dans un premier temps pour résoudre le problème de congestion routière : la décentralisation des services gouvernementaux; l’introduction du flexitime, la mutation des employés plus près de leur résidence, l’amélioration du système de transport public, la réimplantation de certaines activités à l’extérieur de la capitale et l’installation de quelques ministères dans les alentours d’Ébène. La fédération a soumis ces propositions au ministre des Infrastructures publiques et du Transport, Anil Bachoo, au ministre des Finances, Pravind Jugnauth, et au ministre de la Fonction publique, Ahmad Jeewah, par le biais d’une lettre. Le MTUC demande également à les rencontrer avant la soumission du rapport final du consultant singapourien Gopinath Menon. “Nous déplorons le fait que nous n’avons pas été consultés sur le problème de congestion routière et que nous n’avons pas été invités à rencontrer le consultant alors que nous avons exprimé notre point de vue plusieurs fois sur le sujet”, dit cette lettre signée du président de la MTUC, Radakrishna Sadien. La fédération pense que le problème de congestion routière doit être réglé d’une manière multi-dimensionnelle et propose que la société civile et le public soient impliquée dans les consultations concernant les mesures à prendre pour réduire la congestion routière.