À l’approche de la nouvelle saison hippique, on parle de plus en plus du niveau qu’on est en droit d’attendre, surtout après les différentes mesures annoncées par les commissaires concernant la catégorisation des chevaux, l’embauche des ‘club jockeys’ et une hausse eventuelle du ‘stakesmoney’. Tout le monde s’attend ainsi à une grande saison d’autant que les entraîneurs ont fait d’énormes efforts en vue d’acquérir de nouvelles unités.
Effectivement, le lot de nouveaux chevaux comporte certains coursiers de très grande classe, à l’instar de Hinterland, Chief Warrior et Sekula Pata. Avec les anciens comme Rhythmically, Perfect Warrior, World Focus et Young Warrior, on se frotte déjà les mains en pensant aux différentes confrontations qui opposeront ces cracks. On n’a pas de gros soucis à se faire de ce côté, mais là où la situation est un peu moins réluisante, c’est bel et bien du côté des jockeys. Avec les noms annoncés au sein des différentes écuries, on voit d’emblée que le lot des jockeys pour la saison 2004 n’est nullement relevé. Plusieurs anciens reviennent et vu qu’ils connaissent bien la piste, on peut s’attendre à ce qu’ils donnent le meilleur d’eux mêmes. Cependant, leur comportement antérieur ne plaide nullement en leur faveur. Certains ont été renvoyés en plusieures occasions et ont connu des écuries différentes alors que d’autres retournent au sein des établissements qui n’avaient certainement pas une grande estime pour eux jusqu’à tout dernièrement.
Que peut-on attendre de mieux pour cette nouvelle saison de la part des jockeys ? Si on excepte Stuart Randolph - qui vient prendre la relève du grand Jeffrey Lloyd - ou François Herholdt, on n’aura pas vraiment de fines cravaches sur qui on pourra compter pour agrémenter le spectacle. Comment expliquer cet état de choses alors que nos écuries ont consenti de gros investissements dans l’achat de nouveaux coursiers ? Peut-être que certains dirigeants sont d’avis que la qualité de leur effectif ne leur permet pas de signer un jockey de renom qui exigerait un cachet conséquent. Alors, ils préfèrent se tourner vers les seconds couteaux. Ils pourraient, de ce fait, boucler leur budget sans trop de mal. Si on peut comprendre cette situation, en revanche, on doit admettre que la compétition subira les conséquences avec l’absence de belles luttes et d’empoignades en pleine ligne droite. Le championnat risquerait aussi de prendre un rude coup car, qu’on se le dise, l’écurie championne a une nouvelle fois mis tous les atouts de son côté. Avec un effectif étoffé, un excellent jockey et un personnel dévoué, on voit mal l’écurie Philippe Henry laisser les choses au hasard. Par conséquent, le suspense pourrait ne pas durer longtemps en ce qu’il s’agit de l’issue des différents championnats. Ce qui serait vraiment dommage pour l’attribution des titres.
Si le Mauritius Turf Club a fait un très bon pas en exerçant un contrôle rigoureux sur la manière dont nos écuries sont gérées, il faut encore s’assurer que celles-ci puissent engager de bons jockeys pour le plus grand bonheur des turfistes. On vise à rehausser l’intérêt de la compétition et nous croyons que les jockeys ont un très grand rôle à jouer ici. Tout compte fait, on ne peut vraiment pas pavoiser à quelques semaines de cette nouvelle saison vu que le plateau s’avère des plus moyens.