Selon le leader du PTr, le nouveau bureau politique, constitué vendredi dernier, est une équipe qui va ‘deliver the goods’ et le parti va désormais opérer dans une logique d’élection législative.
“Le pays a besoin d’un nouveau départ, d’un nouveau souffle. Il faut une équipe forte qui va remettre le pays sur les rails”, a déclaré Navin Ramgoolam lors d’une conférence de presse hier. Il a affirmé que Rashid Beebeejaun avait été élu à l’unanimité au poste de ‘deputy leader’ avant de préciser qu’Arvin Boolell était absent à la formation de l’exécutif car il est actuellement en mission parlementaire en Algérie. Navin Ramgoolam a également souligné que le bureau politique compte désormais 21% de femmes alors qu’il n’en comptait que 18% auparavant.
Le leader du PTr a, par ailleurs, commenté “l’humiliation” que Paul Bérenger fait subir au leader du MSM, Pravind Jugnauth, en décidant qu’il n’y aura pas de séance parlementaire mardi prochain: “Paul Bérenger a décidé qu’il n’y aura pas de séance parlementaire parce qu’il sera à Madagascar. Cela confirme son manque de confiance à l’égard du vice-Premier ministre”. Dans la même foulée Navin Ramgoolam a aussi affirmé que Sylvio Michel a mis fin à la responsabilité collective du gouvernement en s’abstenant de voter la loi sur les organismes génétiquement modifiés: “Un ministre a le droit de faire connaître son désaccord au Cabinet, mais pas au Parlement. S’il n’est pas d’accord avec la décision du gouvernement il doit démissionner mais Sylvio Michel, lui, s’abstient de voter une loi et reste au Cabinet, c’est du jamais vu. C’est la Constitution et un des principes fondamentaux sur lequel repose le Cabinet qui ont été bafoués”. Qui plus est, selon Navin Ramgoolam, le premier ministre, Paul Bérenger, est incapable de prendre des sanctions contre un ministre et de faire respecter des principes fondamentaux. Pour le leader du PTr, “c’est une image de fin de règne”. Concernant l’éducation, il a demandé au gouvernement de ne pas chercher à contourner le jugement du ‘Privy Council’. Le dossier Diégo Garcia a aussi été évoqué.
Forte présence musulmane au BP du PTr
Le leader du Parti Travailliste a opté pour une entrée en force des membres de la communauté musulmane au sein du nouveau Bureau politique des rouges. Ainsi, après avoir placé le Dr Rashid Beebeejaun, ancien fidèle de Paul Bérenger, comme son adjoint, Navin Ramgoolam a fait également de la place à Kader Sayed Hossen, Abu Kasenally, propulsé vice-président, et à Reza Issac. Par contre, un seul élément de la population générale a fait son entrée, en la personne de Marie-France Roussety (au détriment de Mme Gayaram), qui rejoint les James Burty David, Stéphanie Anquetil, Étienne Sinatambou et Jean-François Chaumière, reconduit à la présidence. D’autres nouveaux font également leur entrée, dont le Dr Hawoldar et l’ex-ambassadeur Anand Neewoor. Par contre, fait qui a étonné plus d’un, le Dr Hookoom et le nouvel élu rouge, Rajesh Jeetah, ont été laissés sur la touche. Deva Virahsawmy a conservé sa place parce que, au dire de Navin Ramgoolam, “il n’a trouvé personne pour prendre une place que Deva avait mise à la disposition du parti”. L’absence d’Arvin Boolell le jour de l’élection du BP du PTr, vendredi dernier, a été diversement commentée, certains disant que le député boudait du fait qu’il n’a pas été nommé l’assistant du leader, mais Navin Ramgoolam a précisé que le Dr Boolell était absent du pays. Le nombre important des membres élus de l’exécutif a fait l’objet de commentaires aussi. Cette année, pas moins de 170 membres en font partie, dont Sen Bedatsee et Patrick Assirvaden, deux inconditionnels de Harish Boodhoo ainsi que Sanjit Teelock et le gynécologue Pyneeandee. Ce qui a fait dire à un des membres du PTr : “À ce train-là, quand il va falloir tous les réunir, il faudra louer le Plaza”.
JCD