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“La question d’alliance avec le PTr ne se pose pas”

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Pour Prakash Maunthrooa, secrétaire administratif du MSM mais néanmoins homme politique pour avoir croisé le fer avec Rajesh Jeetah au No 7, son parti demeure au sein de l’alliance gouvernementale et il n’est pas question d’un rapprochement avec le Parti travailliste.

Q : Le MSM a commandité un rapport sur la défaite à la partielle du No 7. Quelles en sont les grandes lignes ?
R :
D’abord, on a fait une analyse de cette élection où l’alliance a été battue. En regardant de près les résultats, on constate que le Parti travailliste a gagné avec 50 % des suffrages. En septembre 2000, dans la vague d’un presque 60-0, le PTr en avait obtenu 51 %, faisant élire le Dr Hookoom. Il n’y a pas eu progression pour les rouges, mais c’est une partie de notre électorat, pour mille et une raisons, qui a fait la différence. Nos électeurs nous ont envoyé un message que nous avons décodé et à partir de là, le MSM est parti sur une réflexion et sur une série de mesures pour redynamiser notre électorat.


Q : Quelles sont ces mesures ?
R :
D’abord, une restructuration de toutes les instances du parti, cette tâche m’a été confiée et je sillonne en ce moment les différentes circonscriptions.


Q : Est-ce à dire que votre fonction est de pallier l’absence des élus ?
R :
Pas vraiment. Il y a beaucoup de gens qui expriment leurs doléances et leurs frustrations. Il y a aussi cette perception que dans certains secteurs ils ont été délaissés. D’où l’importance de structures solides pour qu’il y ait un ‘follow up’. Peut-être quelque part, le MSM a besoin d’être un parti à l’écoute de son électorat. Il faut que le MSM soit un ‘caring party’.


Q : Le sondage politique remet-il en cause le leadership de Pravind Jugnauth à la tête du MSM ?
R :
Mais, pas du tout. Il ne faut pas oublier que Pravind Jugnauth est, durant sa courte carrière politique de trois ans et demi, passé de député pour devenir ministre, vice-Premier ministre, ministre des Finances, No 2 du gouvernement, et leader du MSM  il y a une année. À la suite de cette défaite au No 7, on a apporté quelques réflexions et je dois admettre que Pravind Jugnauth est un homme très attentif, très à l’écoute. Il est l’avenir, car il a lui-même un avenir brillant, c’est quelqu’un sur lequel le pays peut compter.


Q : Commentez le sondage, s’il vous plaît.
R :
Un sondage reste un sondage. Sur un échantillon de 600 personnes sur des centaines de milliers d’électeurs. Si je prends le sondage sur une ‘face value’, il donne des indications positives quand même. L’alliance MSM/MMM a le vent en poupe avec 20 points d’avance sur le PTr et consorts, le PM qui obtient 73 % de préférence, une majorité de gens qui croient que la situation économique s’améliore, une frange très importante qui est optimiste pour l’avenir du pays. Mais, là où le bât blesse, c’est que le MSM, qui est le deuxième parti le plus proche de l’électorat, ne récolte que 10% des intentions de vote selon ce même sondage. Nous ne sommes pas du tout d’accord quand le sondage vient dire que le MSM est en chute libre. Nous savons très bien ce que vaut le MSM, avec le travail qui se fait actuellement sur le terrain. Nous ferons du MSM un parti sur lequel il faudra compter dans n’importe quel cas de figure.


Q : Si vous dites que le gouvernement a le vent en poupe, pourquoi alors avoir renvoyé les élections municipales ?
R :
C’est une décision dont seuls les deux leaders peuvent répondre. De telles élections mobilisent toute une nation, il faut peser le pour et le contre.


Q : Un sondage avant les élections de septembre 2000 donnait vainqueur le Parti travailliste et son leader et on connaît les résultats. Ne craignez-vous pas qu’une telle chose arrive à l’alliance au pouvoir ?
R :
À Maurice, les élections sont comme une ‘musical chair’ entre trois partis. Le moment qu’une chaise est enlevée, un parti tombe. Je pense que le Parti travailliste a été surpris avec cette alliance entre le MSM et le MMM conclu le 14 août 2000. Quand deux grands partis sont en alliance, les jeux sont faits pour le troisième.


Q : Des rumeurs persistantes circulent à l’effet q’il y aurait des tractations entre le MSM et le Parti travailliste. Qu’en est-il ?
R :
Personnellement, je ne suis pas au courant des tractations entre le MSM et le PTr. Le MSM est en alliance avec le MMM au pouvoir et nous sommes une alliance très solide. Je sais que les deux leaders bossent très dur pour le pays, vu la situation très ‘challenging’ au niveau de l’économie avec tous les accords préférentiels qui sont éliminés. Il y a pas mal de spéculations; restons dans l’essentiel qui est, pour moi, l’alliance MSM/MMM.


Q : Jusqu’à quand ?
R :
Notre mandat se termine fin 2005 et les leaders du MSM et du MMM ont plusieurs fois dit que les deux partis iront aux prochaines élections générales de 2005. Je n’ai aucun doute à ce sujet.


Q : Dans l’interview qu’il a accordée à ‘5-Plus’ la semaine dernière, Navin Ramgoolam déclarait qu’il était disposé à travailler avec n’importe qui. Est-ce un appel du pied ?
R :
Le MSM reste un parti sur lequel on peut compter. Soyons clair : le MSM reste dans une alliance avec le MMM. La question d’alliance avec le PTr ne se pose pas.


Q : Mardi dernier, Paul Bérenger a renvoyé les travaux de l’Assemblée nationale au mardi 13 parce qu’il se rend à Madagascar,  mais Pravind Jugnauth agira comme PM par intérim. Est-ce un affront envers le VPM ?
R :
Je ne suis pas dans le giron de l’Assemblée nationale, donc je ne peux commenter.


Q : Pourtant, trois projets de loi doivent être pris en deuxième lecture...
R :
Les deux leaders ont dû en discuter les raisons. Je suis mal placé pour répondre à cette question.


Q : La perception veut que le MSM est marginalisé au sein de l’alliance gouvernementale.
R :
En parcourant les résultats du sondage, il y a peut-être cette perception qu’on veut marginaliser le MSM. C’est la raison pour laquelle je dis que le MSM est un parti d’avenir et sur lequel on peut compter. Tout parti qui voudrait marginaliser le MSM commettrait une grosse erreur.

Q : Le MSM fête bientôt son anniversaire à travers un congrès. Quel sera le thème et les grandes lignes de la stratégie à adopter ?
R :
C’est un congrès qui était prévu pour le 21ème anniversaire du MSM. Ce sera l’occasion pour nous d’exposer notre bilan et proposer notre projet d’avenir. Le thème sera la proximité avec le peuple. On compte mettre l’accent sur la jeunesse et ce jour-là, on va donner une démonstration de la véritable force du MSM. Ce sera aussi l’occasion pour nous de montrer notre politique d’ouverture avec la venue de nouvelles têtes.


Q : Que pensez-vous de cette guerre des langues dans le secteur éducatif et des nouvelles formules proposées ?
R :
Ce qui est important, c’est l’intérêt du pays qui doit être le point de départ. Maurice est un pays d’ouverture et l’avantage est qu’on a plusieurs langues orientales mises à la disposition de tous les enfants du pays. Il faut privilégier l’intérêt du pays, sans hypothéquer les chances de qui que ce soit. Personnellement, je n’ai aucun doute que le gouvernement reste ouvert à des suggestions et cette proposition faite par la ‘Plate-forme pour la comptabilisation des langues orientales au CPE - sans injustice’ doit être certainement dans l’intérêt de tous les Mauriciens. Je sais que les spécialistes travaillent sur la formule idéale pour le gouvernement. L’alliance MSM/MMM veut léser les intérêts d’aucune partie.


Q : La position du ministre Sylvio Michel est un précédent, il est contre la loi sur les OGM et demeure au sein du gouvernement. Vos commentaires ?
R :
Je sais qu’il y a la ‘collective responsibility’, mais l’alliance MSM/MMM permet à ses membres de s’exprimer librement. Sylvio Michel et les membres de l’OF/Les Verts sont très attachés à certains principes. Sans dire que nous sommes d’accord, puisque les Verts étaient foncièrement contre les OGM. Et comme la question est sensible, tout comme le sont l’avortement et la peine de mort, et le sujet étant nouveau, l’alliance a adopté une position très ‘soft’ et libérale par rapport aux élus de l’OF/Les Verts. C’est une très bonne chose pour la démocratie. Ce n’est pas parce qu’un ministre n’est pas d’accord qu’il doit partir.


Q : On ne peut comparer les OGM à la peine de mort ou à l’avortement.
R :
Je suis d’accord, mais les OGM sont un concept nouveau qui apporte beaucoup de débats. Il ne faut pas dramatiser l’affaire.


Q : Richard Duval a quitté le PMSD qui est un parti au pouvoir. Est-ce un désaveu de l’action gouvernementale ?
R :
J’ai appris la nouvelle, mais la question doit être posée au leader de ce parti.


Q : Peut-on dire de vous que vous êtes le loup MMM dans la bergerie MSM ?
R :
Je crois qu’aujourd’hui la vérité éclate, car de par ma position au sein du MSM, il n’y a pas de meilleure preuve qui je suis. J’ai quitté un poste professionnel pour me mettre à la disposition du MSM à temps complet pour donner un coup de main à Pravind Jugnauth et aux dirigeants du MSM. Au No 7, il y a eu une campagne mensongère contre ma personne, j’ai appris par exemple que j’étais un adepte de la secte Mission Salut et Guérison. Je ne croyais pas qu’en politique on pouvait descendre aussi bas que ça.

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