Les choses se sont précipitées de manière étonnante cette semaine concernant deux de nos entraîneurs de football de première division qui ne sont certainement pas les premiers venus.
En effet, Ashok Chundunsing et Rajesh Gunesh sont deux figures de proue de notre football qui, non seulement ont eu une belle carrière en tant que joueurs, mais se sont aussi illustrés comme entraîneurs de quelques clubs prestigieux, dont Sunrise, Cadets Club et également le Club M. Ashok Chundunsing ne dirige plus l’Olympique de Moka. Raison invoquée : insuffisance de résultats de cette équipe qui semble avoir déjà un pied en deuxième division, étant fermement ancrée à la dernière place du classement de l’élite. On peut comprendre ici l’état d’esprit des dirigeants qui ont dû opter pour un changement à la tête de l’équipe. Même si on ne remet nullement en cause les qualités d’entraîneur de Chundunsing il faut reconnaître qu’il n’a pas eu beaucoup de chance avec les Mokassiens. Alors, autant qu’il cède la place à quelqu’un d’autre qui pourra peut-être sortir ce club de ce mauvais pas.
En revanche, le cas Gunesh paraît assez paradoxal. Savanne SC a remporté son premier trophée majeur la saison dernière sous sa férule tout en s’offrant une qualification historique pour la Coupe de la Conféderation et se trouve présentement en deuxième position au classement derrière ASPL 2000, soit un parcours bien au-delà des espérances depuis que ce club évolue chez l’élite. Pourtant, il est renvoyé à la suite de l’élimination des Sudistes en Coupe d’Afrique par les Zimbabwéens du Dynamos marquée par certains événements hors du terrain. On laisse entendre que les joueurs n’étaient pas satisfaits de la manière dont les choses se sont déroulées lors de cette double confrontation africaine et qu’ils ne pouvaient plus travailler avec l’entraîneur en question. Ils ont deploré les conditions qui ont prévalu après le match et ont, de ce fait, poussé les dirigeants à prendre la décision qui s’imposait, soit celle de se séparer de Rajesh Gunesh. Ce dernier s’étonne toujours de la tournure des événements, arguant qu’il n’a jamais été entendu par un quelconque comité et qu’il n’a pas eu l’occasion de s’expliquer sur les incidents survenus à Harare le soir de la rencontre contre Dynamos. Il met le tout sur le sens de discipline qui doit prévaloir au sein de toute formation qui se respecte.
On reconnaît certainement en Gunesh quelqu’un qui compte plus d’une vingtaine d’années d’expérience dans le domaine du football chez nous. Il a tout connu sur le plan local ou africain et a même connu les différentes tournées européenes lors des JIOI de 1985. Il cerne ainsi tous les rouages, de surcroît quand une délégation se déplace à l’étranger. Il se peut bien qu’il ait exhorté ses joueurs à faire preuve de plus de discernement et de discipline dans un pays où les conditions actuelles ne sont pas faciles. Bon nombre d’éléments de Savanne SC en étaient à leur premier déplacement à l’étranger et nous pensons que la communication n’a pas dû être très facile avec les encadreurs. Cependant, il y avait un choix à faire pour les dirigeants sudistes et ils ont tranché en faveur des joueurs.
Rajen Armoogum et ses collègues assument parfaitement leurs responsabilités et l’avenir déterminera si ce renvoi était justifié ou pas. Mais nous, nous voudrons bien pousser plus loin la réflexion en parlant de discipline au sein d’un groupe. Aucune équipe, qu’elle soit professionnelle ou pas, n’est à l’abri d’un écart de conduite de ses joueurs ou même de ses dirigeants. Il suffit de voir ce qu’ont connu les joueurs de Chelsea, de Leeds ou, dernièrement, de Leicester pour avoir une idée de la fragilité des relations entre joueurs, entraîneurs et dirigeants.
Dans tout cela, c’est la stabilité du club concerné qui prend un rude coup. Souhaitons vivement que ce ne soit pas le cas pour Savanne SC qui reste bien en lice pour devenir vice-champion de Maurice derrière ASPL 2000 qui semble pratiquement hors d’atteinte pour le titre.