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Abstention des Verts/OF à l’heure du vote

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Sylvio Michel et Jean-Claude Armance

Même si Sylvio Michel, ministre, et Jean-Claude Armance, député de la majorité, se sont tous deux abstenus à l’heure du vote du projet de loi sur les Organismes génétiquement modifiés (OGM) sous prétexte que “le gouvernement n’a pas été mandaté”, ils n’ont pas pour autant été expulsés du gouvernement bien que le PM les eut qualifiés “d’irresponsables” mardi dernier à l’Assemblée nationale.

Les membres de l’Opposition n’ont pas manqué de pousser à bout Paul Bérenger afin qu’il botte hors du pouvoir les deux élus des Verts/OF parce qu’ils ont vertement critiqué la démarche du gouvernement. Mais le PM, quoique très irrité et ne mâchant pas ses mots à l’égard des deux contestataires, a dit qu’il ne comprenait pas “pourquoi les Verts/OF ne comprennent pas qu’il faut voter cette loi qui met en place une structure légale afin d’encadrer les produits OGM qui sont déjà présents à Maurice”. Avant d’ajouter, sur un ton sec, “que la  pratique normale veut que les membres de la majorité votent avec le gouvernement, mais dans des rares cas, nous comprenons ce que sont   la passion et les convictions, même si nous ne les approuvons pas. Mais les choses vont en rester là”.
Paul Bérenger s’est demandé pourquoi, plus de cinq mois après que le projet de loi sur OGM a été déposé à l’Assemblée nationale, “il n’y a eu aucune question, aucune demande de renvoi, aucun débat, aucune proposition et ce n’est qu’à la veille que des voix discordantes se font entendre”. C’est pourquoi il a dit ne pas comprendre l’attitude de “some people on our side”. “Les Verts sont illogiques. Le plus ils sont contre les produits OGM, le plus ils ont intérêt à voter ce projet de loi. La raison cède la place à l’émotion. Nous avons tenté de convaincre nos collègues les Verts/OF, mais nous n’allons pas surdramatiser. Le ministre va s’abstenir et l’Opposition peut penser ce qu’elle veut”, a dit le PM. Il a expliqué que le gouvernement a voulu protéger les consommateurs en faisant obligation de signaler toute présence de gène génétiquement modifié dans des produits qui sont pour le moment en libre vente, en l’absence d’une loi régissant les OGM. “Nous devons agir afin d’éviter que n’importe qui importe des produits OGM sans aucun contrôle”, a conclu Paul Bérenger. Le vice-Premier ministre a, lui aussi, mais sur un ton sobre, émis des critiques quant à l’attitude des Verts/OF.


“Anguille sous roche”, disent les Verts/OF
Quant à Sylvio Michel, qui est intervenu après un discours conciliant de Jayen Cuttaree, il a lu son discours en français, préparé la veille, “histoire de ne pas déraper”. D’entrée,  il annonce la couleur et fait planer un calme inhabituel dans l’hémicycle. “Le texte porte sur la légalisation de la production des OGM contre laquelle s’oppose mon parti. Quand le projet avait été ventilé en octobre de l’année dernière, j’ai signifié mon opposition, de même lors de la journée de réflexion de l’alliance gouvernementale dont le débat n’a débouché sur  rien”, dit-il. Puis, le ministre des Verts/OF déterre la hache de guerre : “Ce gouvernement n’a pas été mandaté pour mettre en place une telle politique agricole. Il n’y a aucune urgence et la rapidité et l’insistance du MSIRI me posent problème”. Il critique alors la présence d’un représentant du MSIRI au sein d’un comité technique d’un institut à créer. “J’appelle mes partenaires de l’alliance à la réflexion. Il y a un manque d’information sur les OGM, alors que les ateliers animés par le MSIRI sur la question ont été terriblement arbitraires”, déclare Sylvio Michel dans un silence de cathédrale, alors que le Premier ministre n’arrête pas de se frotter la moustache et de se ronger les ongles. “Je ne suis pas contre les OGM, mais je suis pour le principe de prendre des précautions. Je me trouve dans une situation embarrassante ”, souligne le ministre de la Pêche. Fuse alors la remarque de James Burty David : “Ministre et en même temps contre le gouvernement”.
Le deuxième député des Verts/OF, Jean-Claude Armance, a été moins diplomatique. Lui aussi il lit son intervention. “Il y a eu certes des sessions d’explications, mais réservées à un public limité et les consultations n’ont pas été traitées en adultes”, déclare le député de la  majorité. Ce qui ne manque pas d’irriter le PM qui montre des signes d’exaspération. Lui aussi avance que ce présent gouvernement n’est aucunement mandaté pour venir de l’avant avec une législation sur les OGM. “Tout laisse à penser qu’il y a anguille sous roche, surtout si on voit la démarche du MSIRI”, dit l’intervenant avant d’avancer que les plus grands gagnants sont les multinationales qui auront “le monopole des herbicides”. Puis, il pose une série de questions ayant trait aux mesures de précaution. Pour conclure, Jean-Claude Armance estime que les OGM “sont une nouvelle forme de colonialisme”.
À l’heure de clore les débats, le ministre de l’Agriculture, Nando Bodha, dit que “le gouvernement a le devoir de légiférer et de remplir un vide juridique” et pense que “Sylvio Michel a péché par sentiment”. Et quand est venu le moment de passer au vote, l’Opposition a demandé que cet exercice soit fait individuellement pour savoir ce que feront les deux  membres des Verts/OF. “Nous nous abstenons”, ont dit Jean-Claude Armance et Sylvio Michel. C’est à ce moment précis qu’Arvin Boolell s’est adressé à Paul Bérenger : “Botte-les hors du gouvernement si tu as le courage”. Le vote a donné ceci : 39 pour, 5 contre et deux abstentions.






Billet

Ministre contestataire

Quelle différence existe-t-il entre la peine de mort et les OGM ? Et entre l’avortement et les OGM ? Elle est de taille. La peine de mort et l’avortement sont deux sujets jugés brûlants et il est normalement acceptable que chaque parlementaire vote selon sa conscience sur des projets de loi y relatifs à l’Assemblée nationale.


Les OGM ne sont pas de cette envergure et les Verts/OF n’ont jamais fait un secret de leur opposition face à la démarche de leurs partenaires de l’alliance. On peut diversement apprécier la démarche des deux compères de l’OF, émules de José Bové, qui sont convaincus que les produits OGM sont une menace pour la population. Mardi dernier, Sylvio Michel et Jean-Claude Armance auraient pu, par exemple, trouver une belle parade en mettant sur le dos d’une maladie diplomatique leur absence à l’heure des débats et du vote, mais ils ont décidé de tenir tête à l’exécutif et d’être présents pour clamer haut et fort leur opposition aux OGM. Toutefois, ils ont oublié un principe de taille : la notion de la solidarité gouvernementale. Soit on est pour et on vote en la fermant, soit on est contre et on ouvre grande sa bouche et on fout le camp sans demander son reste. Les élus des Verts/OF ont voulu le beurre et l’argent du beurre. En choisissant l’abstention sur les OGM au motif que le gouvernement “n’est pas mandaté pour une telle politique agricole”, ils gagnent sur les deux tableaux. Joli coup politique mais trop commode à notre goût!
Du temps du ‘bonhomme’ Jugnauth, Sylvio Michel, après son discours anti-OGM, aurait été botté hors du Cabinet  pour aller rejoindre les bancs de l’Opposition, au même titre que Jean-Claude Armance. Mais, n’est pas PM qui veut et Paul Bérenger n’est pas sir Anerood Jugnauth. D’ailleurs, même si les élus Verts/OF ont laissé comprendre, mardi dernier lors de la réunion des parlementaires de l’alliance MSM/MMM, qu’ils maintenaient leur position anti-OGM, à aucun moment l’actuel PM n’a pu les faire fléchir, donnant ainsi une image d’une Opposition au coeur même du pouvoir.
Quelle crédibilité pour Paul Bérenger, jugé pourtant comme un leader intransigeant quand il anime le Bureau politique et le Comité central du MMM ? On sait que les Verts/OF ne sont pas à leur première incartade, le ministre Michel ayant même pris un congé sabbatique en décembre 2002 pour contester la position du gouvernement sur une question qui leur est chère : la compensation aux descendants d’esclaves. Les OGM ont constitué l’épisode deux. Le troisième ne saurait tarder. Le chef de l’exécutif sera, encore une fois, prisonnier de ses calculs bassement politiques. Et Sylvio Michel conservera son poste de ministre, même avec l’étiquette de contestataire et de frondeur.






PNQ sur IBL : pas de ‘hidden agenda’, dit le PM
Le Premier ministre a affirmé que le projet hôtelier et la construction d’une station de pêche que compte réaliser le groupe IBL sur Agalega sera bénéfique au développement de cette île et de ses habitants. Il a rejeté l’accusation selon laquelle le gouvernement a avantagé IBL au détriment d’autres investisseurs. “Je serai triste si IBL se désengage de ce projet, ce sera triste également pour les Agaléens qui, avec un tel projet, pourront avoir de l’eau potable avec le projet de dessalement de l’eau de mer que compte réaliser l’IBL. Quant aux procédures pour l’allocation des 25 arpents pour la construction de 15 chalets et de 87 autres arpents pour le ‘landscaping’, tout a été fait dans les règles. Le gouvernement n’a pas de ‘hidden agenda’ dans cette affaire et, d’ailleurs, je dépose tous les documents y relatifs sur la table de l’Assemblée et les membres constateront que pas un sou ne sera dépensé des fonds publics”, a déclaré le PM à l’adresse de Navin Ramgoolam. Il a également dit que IBL a demandé et obtenu l’exclusivité pour tout projet hôtelier sur l’île pour les premières années d’opération pour permettre au groupe d’amortir les investissements massifs .

Trademark : 2 300 demandes en attente
Parce que les ‘Regulations’ de la Trademarks Act, votée en 2002 et proclamée en janvier 2003, n’ont pas encore été publiées, le ministère du ‘International Trade’ n’a pu ‘process’ les 2 300 demandes devant le ‘Industrial Property Office’. C’est ce qu’a déclaré le ministre Jayen Cuttaree en réponse au député du PMXD.


Permis de pêcheurs : 600 demandeurs en attente
Ils sont pas moins de 600 à attendre que le ministère de tutelle ratifie leur enregistrement en tant que pêcheurs professionnels. La raison, a dit Sylvio Michel, est que son ministère a cessé de délivrer des cartes parce qu’il y a certains qui en font la demande uniquement pour toucher l’allocation par mauvais temps mais qui ne vont pas en mer. Le ministre a déclaré qu’aussitôt que le centre de formation pour pêcheurs sera opérationnel en juillet prochain, la remise de ces cartes tombera sous ses responsabilités. Il a dit ne pas vouloir continuer à offrir des cartes avant l’ouverture du centre de formation, et ce, malgré l’insistance des députés de l’Opposition.


Motion Dulloo : tactique dilatoire du PM
Même si ce qu’a fait le Premier ministre n’a rien de démocratique, sa démarche pour empêcher Madan Dulloo d’intervenir à la fin de la séance de mardi dernier est un joli coup tactique. Paul Bérenger avait pris un coup de sang alors que Madan Dulloo intervenait sur le projet de loi OGM, car le député a parlé pendant plus d’une heure, ce qui a repoussé la fin des débats aux alentours de 22h30. Lorsque la séance a été levée, Madan Dulloo allait se lever pour intervenir sur les problèmes des employés de la poste. Soudain, l’hémicycle s’est vidé et il ne restait plus que les cinq membres de l’Opposition, le PM et le VPM. Comme il n’y avait pas le quorum requis de 14 membres, le Speaker a activé la sonnerie pour le rappel des parlementaires; ceux-ci, pour beaucoup, s’étaient déjà engouffrés dans leur voiture. Faute de quorum, Madan Dulloo n’a pu intervenir. Et Bérenger qui a ri sous cape !


Micro ou Jeetah ?
Les ministres ont éprouvé beaucoup de difficulté à entendre le nouveau député, Rajesh Jeetah. Le Speaker voulait mettre cela sur le compte du micro, mais le PM pense que “it is the member himself, not the mike”.


Jeetah piégé par Baichoo
Le ministre Anil Baichoo n’est pas allé de main morte pour gêner le député Rajesh Jeetah sur la question de la construction d’un ‘traffic centre’ à Rivière du Rempart. Le projet, a dit le ministre, a été lancé en 1991 et devait comprendre également un marché, des locaux pour abriter des départements du gouvernement et le ‘Farmers Service Centre’ (FSC). Le contrat devait être annulé et repris en novembre 1999 sous le régime travailliste, mais entre-temps le marché, le poste de police et le FSC avaient déjà vu le jour. “Les procédures du premier appel d’offres n’ont pas été  bien amendées et le contrat devait être alloué à la firme Bhunjun & Sons en mai 2000 pour la somme de Rs 27 millions et les travaux avaient pris deux mois de retard. Finalement, le coût du projet allait, en fait, être de Rs 17 millions, du fait que le gouvernement, avec l’assentiment de l’Attorney General’s Office, avait refusé de payer pour des travaux non effectués. Le contracteur a alors saisi la Cour pour réclamer Rs 1,6 million en premier lieu et Rs 4,2 millions par la suite. La Cour a ordonné à l’État de payer Rs 2,6 milions, cela à cause d’un ‘mismanagement’ de la part du gouvernement précédent”, a déclaré Anil Baichoo sous rire en cascade. Et à Veda Baloomoody d’ajouter : “Taler Bhunjun pou tire to manzé kan to rentre la caze”. Référence étant faite au mariage de Rajesh Jeetah à la fille du propriétaire de la firme Bhunjun.






Le créole à l’AN
Au moment opportun, le Premier ministre viendra avec une motion formelle pour l’utilisation du créole à l’Assemblée nationale; la Section 49 de notre Constitution sera amendée.  C’est ce qu’a répondu Paul Bérenger à Xavier-Luc Duval à une question déposée à la librairie de l’Assemblée. “Je suis en faveur de l’amendement approprié pour l’utilisation du créole à l’Assemblée”, a-t-il dit tout en ajoutant que son gouvernement était en train de faire le nécessaire pour arriver à une standardisation de l’orthographe de cette langue.

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