Décidément, les choses ne tournent pas vraiment rond au ministère de la Jeunesse et des Sports. Après les maintes difficultés rencontrées lors de la présentation de la Sports Act et de son éventuelle application - aujourd’hui encore bon nombre de fédérations ne sont nullement en conformité avec cette nouvelle loi - et l’urgence d’organiser un brainstorming afin de relancer le sport mauricien, voilà que le rapport de l’Audit vient démontrer des manquements et des irrégularités au ministère de la Jeunesse et des Sports.
Les officiers du département de l’Audit se sont longtemps attardés sur les dépenses encourues lors des sixièmes Jeux des Îles de l’Océan Indien et, surtout, sur la manière dont les fonds ont été gérés. Que ce soit concernant l’aide financière reçue pour l’achat de certains équipements ou la construction et de la rénovation de nos infrastructures sportives, les enquêteurs n’ont pas été tendres envers les personnes concernées. Ils ont constaté un manque total de transparence et fait état d’irresponsabilité et, surtout, le laxisme flagrant dans le suivi de certains dossiers. À titre d’exemple le rapport note que “updated inventory sheets for 28 Youth Centres and Sports Complexes were not available at the Ministry, though requested since June 2002 ”.
Tous les registres concernant la gestion des infrastructures ne sont pas en règle et ne l’étaient pas au moment où l’Audit entamait ses procédures, soit en septembre de l’année dernière. Il n’y a aucune entrée officielle dans les livres du MJS concernant l’achat d’équipements d’une valeur de Rs10,6 millions et aucun contrôle de livraison n’a été effectué concernant le matériel de voile remis au Centre de Grand-Baie.
“The Ministry issued several items of sailing equipement for a total value of Rs 6,4 million to the Grand Bay Sailing Centre which did not acknowledge receipt thereof ”, ajoute encore le rapport. De ce fait, aucune évaluation n’a pu être entreprise vu qu’il a été difficile aux officiers de l’Audit de déterminer si c’etait bel et bien les équipements remis au Centre de Voile lors des JIOI.
Le gouvernement français avait fait don d’une somme de 56 000 euros pour l’achat du matériel de voile toujours. Mais ladite somme a été versée sur les comptes du Comité d’Organisation (COJI) et non sur ceux du MJS. La MFA devait encore une somme de Rs 965 000 au ministère, représentant la moitié des salaires d’un conseiller. Au niveau de la construction des infrastructures, le rapport note que les coûts des travaux ont, dans plusieurs cas, largement dépassé les sommes identifiées initialement. Les retards accumulés dans la livraison des sites sont aussi décriés. Les travaux pour la couverture des gradins du stade de Bambous étaient encore en cours à un jour de l’ouverture des Jeux et on n’avait aucune indication, à septembre 2003, des coûts de ces travaux.
C’est dire qu’il y a matière à réflexion sur l’administration et la gestion des fonds publics. Il y a un gros effort à faire dans ce domaine précis afin que Maurice devienne effectivement le pays le mieux géré au monde. À bon entendeur, salut !