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‘Tamarin Cheshire Home’ ou la maison des personnes invalides

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Les locataires du foyer s’adonnant
à des activités
de leur choix

‘Handicaped people are not completely disabled, we can enable them!’ C’est avec cette idée en tête que Ginette Lan Yee Chiu, présidente de la ‘Tamarin Cheshire Home’, a pris la responsabilité du centre des mains de Dorina Simpson en 1977. Elle a fait de cet établissement ce qu’il est devenu aujourd’hui : un endroit où les personnes invalides réapprennent à vivre.

C’est en 1964, après le ravage de l’épidémie de la poliomyélite à Maurice, que l’idée de construire un endroit pour abriter et faire la rééducation des hommes atteints de cette maladie a germé. “Comme l’hospice Père Laval accueillait les filles atteintes de cette maladie, nous, le groupe ‘Leonard Cheshire’, on s’est dit pourquoi ne pas créer une institution pour recueillir les victimes masculines”, raconte Ginette Lan. La ‘Tamarin Cheshire Home’ a ouvert ses portes le premier avril de cette année-là et a accueilli cinq premiers locataires, dont Jacques Kallee. À cette époque, le gouvernement accordait un subside de Rs 1.50 quotidiennement pour chaque handicapé. Pour les permettre de rester actifs, on apprenait aux victimes de cette épidémie le ‘bookbinding’, le  ‘woodwork’, et la vannerie et chaque année, ils exposaient leurs travaux et les vendaient ensuite.
Depuis les années 80, cet établissement recrute non seulement les hommes et les femmes qui sont handicapés physiquement mais aussi ceux qui le sont mentalement. Ginette Lan Yee Chiu donna sa démission comme directrice de la Croix Rouge en 1977 pour prendre en charge le foyer.  Elle  souligne que depuis qu’elle a pris la relève, elle a complètement changé la façon d’opérer le centre. L’établissement a commencé en cette année-là à fonctionner avec pour principe de “faire ce que les locataires veulent et non pas tout faire pour eux. Dans le temps, on faisait tout pour ces handicapés, on décidait tout à leur place. Aujourd’hui, c’est différent car nos locataires ont le droit à la parole et de décider de ce qu’ils veulent faire de leur journée”, ajoute Ginette Lan.


Financé majoritairement par des oeuvres charitables
À ce jour, le personnel du centre, qui se compose d’une matrone, de deux cuisinières et de huit ‘helpers’, s’occupe de 28 personnes. Malgré que l’établissement soit financé majoritairement par des oeuvres charitables, il obtient quand même un subside quotidien de Rs90 du gouvernement pour chacun de ses occupants; le gouvernement encourt aussi les frais de service de quatre des  employés. L’hébergement de ces handicapés ne coûte rien à leurs familes. “Nous ne prenons pas des personnes qui sont rejetées par leurs familles. Avant de les accueillir, on leur parle mais si on voit qu’elles ont été forcées de venir, on ne les prend pas”, nous dit Ginette Lan.
De nos jours, ces locataires sont libres de leurs allées et venues. Ils peuvent à n’importe quel moment, en informant la direction à l’avance, faire une visite d’une journée ou d’un week-end entier chez leurs familles ou chez des amis. Pour leurs activités, ils bénéficient d’une salle spécialement équipée pour faire de la couture et d’une autre pour faire de l’exercice. Chaque jour, après le petit déjeuner, les occupants du foyer ont droit à des activités qu’ils choisissent eux-mêmes : l’artisanat ou le jardinage.  Ils peuvent aussi suivre la musicothérapie. Ils s’adonnent des fois à des tâches ménagères car, selon la directrice de ce centre, “quand ils sont actifs, ils sont plus motivés”. Chaque quinzaine, ils font une sortie dans un lieu de leur choix.
Interrogée, Ginette Gracieux, la ‘Head of Home’ qui travaille au foyer depuis plus de cinq ans, nous avoue que ce métier a des hauts et des bas:”Je fais ce métier parce que j’aime aider les personnes nécessiteuses”. Elle nous explique que la difficulté de son travail réside en ce qu’il faut transporter ceux qui se déplacent en fauteuil roulant ou bien régler des petits conflits entre eux; il y a  même des scènes de jalousie parce que certains estiment que le ‘helper’ passe trop de temps avec d’autres.
Assise dans son fauteuil roulant, Tundhra Robertson, âgée de 30 ans, nous confie qu’elle est là depuis bientôt cinq ans. Elle nous dit qu’elle passe sa journée à écouter de la musique, à regarder la télé et que sa série préférée est ‘Passion’. Pour elle, la vie est agréable au foyer. Avec un grand sourire aux lèvres et des yeux pétillants, elle nous apprend que son passe-temps favori, c’est de se maquiller à longueur de journée.

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