Le National Economic and Social Council a publié un rapport sur la violence dans les écoles. La parole au président de l’institution, qui nous explique la raison de la publication d’un tel document…
Pourquoi le National Economic and Social Council a-t-il publié un rapport sur la violence dans les écoles ?
Nous sommes une institution multipartite, comprenant des partenaires tels que le patronat, le gouvernement, le syndicat, la société civile ainsi que des professionnels. L’organisme a été institué en 2002, à la suite d’une loi passée au Parlement en 2001, dont l’objectif est de promouvoir le dialogue social comme un moyen de dégager un consensus pour que l’intégration sociale aille de pair avec le développement économique.
Le conseil est aussi là pour formuler des opinions et faire des recommandations concernant les politiques économiques et sociales, et ainsi contribuer au développement du pays. Bref, promouvoir la démocratie participative. Après avoir constaté que l’indiscipline et la violence dans les écoles gagnaient du terrain, et surtout dans un pays où l’éducation primaire et secondaire est gratuite, le NESC a décidé de se pencher sur le phénomène et de faire des propositions pour le bien du pays, l’avenir de nos enfants, la tranquillité des parents, mais aussi des éducateurs. C’est un problème de société et on ne peut l’ignorer.
Qu’est-ce qui ressort du rapport ?
Nous vivons dans une société où on parle plus de droits que de responsabilités. Nous avons besoin d’une approche globale, sans politique partisane. Nous avons fait un travail de terrain en toute indépendance, et je dois dire que tous ceux que nous avons rencontrés ont démontré une réelle volonté pour trouver des solutions au lieu de jeter le blâme sur les autres. Au nom du conseil, je tiens à les remercier très sincèrement.
Ce rapport est un outil de travail pour beaucoup. Une organisation a même démontré de l’intérêt pour la mise sur pied d’un projet de sensibilisation afin de promouvoir la discipline, le civisme et les valeurs morales à l’école. Car il ne faut pas l’oublier, l’école a un rôle important à jouer, sans que les parents ne se résignent.
Qu’est-ce qui va suivre votre démarche ?
Le problème de violence et d’indiscipline dans les écoles n’existe pas qu’à Maurice. Dans beaucoup de pays, la situation est plus grave. C’est juste que cela a pris de l’ampleur avec la consommation d’alcool et de drogue. Nous avons discuté du problème avec le ministère de l’Education, les ONG, les syndicats, l’Ombudsperson pour les enfants, les Students Councils, entre autres partenaires, pour faire un constat, à la lumière duquel nous avons fait des recommandations.
Nous sommes en train de faire circuler le rapport à autant de partenaires que possible – les parlementaires, les ministres, la société civile et les institutions éducatives –, afin qu’ils prennent le relais. Nous avons été investis d’un mandat, mais l’exécution des recommandations n’est pas de notre ressort. S’il y a de la volonté populaire, on peut changer les choses. On doit cesser de dire «pas moi sa, li sa».
Que proposez-vous comme solution pour pallier la montée de la violence dans les écoles ?
Les éducateurs doivent être partie prenante de la solution. Il faut une réflexion approfondie sur notre système éducatif qui est académique. Il faut revaloriser le rôle des Students Councils et inciter les parents à s’intéresser à l’éducation de leurs enfants.