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Les jeunes aux urnes… ou pas

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Le vœu de la plupart des jeunes : le changement pour le meilleur.

Ils sont l’avenir. Et leurs voix comptent. Les jeunes villageois sont-ils intéressés, pour autant, par les élections ? Voteront-ils, aujourd’hui ? Nous le leur avons demandé.

Sa première fois. Dravish Ramanah, 19 ans, vivra, aujourd’hui, dimanche 2 décembre, une émotion nouvelle. Il glissera dans l’urne son bulletin de vote pour les élections villageoises. «Je n’ai encore jamais voté», confie cet habitant de Rivière-du-Rempart. Le jeune homme a donc décidé d’accomplir son devoir civique très tôt ce matin. Et avec le sourire, surtout !

Si les candidats craignent un fort taux d’abstention – ces élections n’ont pas mobilisé les foules ! –, Dravish, lui, souhaite servir d’exemple : «J’irai voter et j’encouragerai les autres habitants de Piton à faire de même car notre village a besoin de personnes responsables pour le représenter.»

Il veut démontrer, justement, que les jeunes se mobilisent, contrairement aux idées reçues. Est-ce vraiment le cas ? Parole aux principaux concernés ! À l’autre bout du pays, dans le Sud de l’île, à New-Grove pour être plus précis, Nelvin Cushmagee, étudiant à l’université de Maurice, attend ce moment avec impatience. La politique, les élections, ça l’intéresse. Il estime que c’est un moyen important pour la population de s’assurer que les choses se passent mieux. Alors, c’est sans hésiter qu’il déclare : «Bien sûr que je vais voter !»

Et c’est le fameux «changement» qui le motive : «Je suis d’avis que le vrai ennemi du développement, c’est l’indifférence des gens au moment de faire un choix. Pourtant, élire des personnes capables et compétentes permet d’apporter des changements positifs, que ce soit pour un village ou pour l’île.» Tout comme Dravish Ramanah qui affirme que «(Son) village a besoin de changement et pour que ça se fasse, il faut élire des personnes dignes de confiance», Michael Savara, de Grand-Gaube, veut «du sérieux» et «des projets». Une toute nouvelle attitude, quoi : «Un jour, je me lancerai aussi afin de promouvoir mes valeurs et celles de ma génération. Mais en attendant, je prends mon temps pour un vote réfléchi pour le bien-être de mon village.»

Espoir

Réfléchir, se décider et se lancer… Kunal Sujeeawon, étudiant mais aussi entrepreneur habitant Terre-Rouge, sait qu’aujourd’hui, il votera pour un parti fiable «un parti qui pourra résoudre nos problèmes, nous faire aller de l’avant, mettre l’accent sur le développement des infrastructures, instaurer un climat de sécurité et assurer la protection de l’environnement, par exemple.» Le Graal des élus, en quelque sorte ! Le jeune homme, qui se dit «réaliste», ne perd pas espoir…

Mais Farhanaz, jeune femme de 18 ans, habitante de Bel-Air, est elle un peu plus sceptique : «Il est temps que le village bouge. Alors moi, je vais faire mon devoir. J’espère que ça fera la différence.» Cliford Melin, de Rose-Belle, lui, se dit, pragmatique, que de nouveaux élus ne pourront pas faire pire : «L’équipe actuelle est présente depuis un bon moment et il n’y a rien comme amélioration. Alors, il est temps de faire bouger les choses.» Ce qu’il espère : plus de poubelles, déclare-t-il avec une pointe d’humour. «On dit que si tu jettes des ordures, tu vas payer une amende. Mais sur la rue principale de Rose-Belle, il n’y a pas de poubelle.»

Autre souci, mais même état d’esprit, à Petite-Rivière. Alain se plaint de l’état des petites routes et du manque d’emploi pour les jeunes… comme lui. Après l’obtention de son diplôme dans un centre professionnel, il continue de «bate baté» malgré des «promesses» de conseillers. «Déçu» par le travail de l’équipe en place, il a décidé de voir ce que pouvaient faire d’autres personnes au même poste : «Son propre intérêt est aussi important dans les élections. Il ne faut pas l’oublier !» Mais tous les jeunes ne sont pas «ready to vote». C’est le cas de Jorine Robert, habitante de Pointe-aux-Canonniers et étudiante à l’université de Maurice, qui se demande à quelle date se tiendront les élections villageoises : «Le 9, le 4 ? Je ne sais pas trop.» Une certaine indifférence ? Pas tout à fait, nuance la jeune femme. Pour elle, il s’agit plutôt d’un manque d’informations : «Je ne sais même pas comment aller voter, qui se présente, quels projets ont les candidats… Nous ne sommes pas informés, personne ne vient vers nous.» Le fait d’aller voter – elle en est persuadée –, ne changera pas le fait qu’elle n’a pas d’électricité depuis quelques heures dans sa rue !

Luxmi Danharry, de Triolet, avance les mêmes raisons que Jorine pour rester chez elle, aujourd’hui : «On ne sait même pas ce qu’ils prévoient pour le village !» Alors elle ne se rendra pas au bureau de vote pour accomplir son devoir civique… et ce n’est pas la première fois.

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