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“La question d’une alliance bleu-blanc-rouge ne se pose pas”

Pour le ministre Anil Baichoo, membre en vue du MSM, la question d’une alliance bleu-blanc-rouge ne se pose pas, du fait que les deux partenaires, le MSM et le MMM, sont confiants de remporter les prochaines élections ensemble, “car les indécis vont se rallier à notre équipe”.

- Le dernier sondage démontre que le MSM est en chute libre. Pourriez-vous commenter?
En guise de réponse à votre question, je me permets de vous dire que vous allez un peu vite en besogne et que “you are rushing to hasty conclusions.” Puis-je reprendre une expression très souvent utilisée dans le domaine sportif - “Great teams never die.” Un sondage constitue une photographie de l’opinion à un moment donné dans le temps. Il reflète le “mood” des sondés et est sujet à des évolutions constantes, dépendant de la situation économique et des événements d’ordre politique. Par exemple, le même sondage Synthèses, en avril 2003, avait consacré le MSM comme étant le plus grand parti politique à Maurice avec 19% d’intention de vote, alors que le Parti Travailliste avait été crédité de seulement 15%. Le sondage Synthèses 2004 a été effectué à une période où le MSM se remettait encore lentement mais sûrement de la défaite de la partielle du No 7 alors que ses partisans sont encore dans un état de choc.
Il convient de souligner que malgré la conjoncture défavorable au MSM, ce sondage contient néanmoins certains éléments positifs et fait la démonstration que le parti est bien enraciné dans la masse populaire, comme en témoigne la proximité des sondés avec les partis politiques où, après le MMM avec 36.7%, le MSM figure en seconde position avec 26.8% et devance le Parti Travailliste avec 24%.


Q: Comment jugez-vous le leadership de Pravind Jugnauth en tant que VPM et en tant que leader du MSM? Vous êtes le No 6 du ‘front bench’ à l’Assemblée nationale, votre leader a-t-il entendu enfin vos récriminations?
R:
Je dois préciser que les relations qui existent entre le leader du MSM, Pravind Jugnauth, et moi sont empreintes de cordialité et de franche camaraderie, malgré les efforts de certains adversaires politiques pour semer la zizanie entre nous deux. Pravind Jugnauth est un leader qui jouit de l’estime et du respect de ses proches collaborateurs. Il est un rude travailleur qui a une parfaite maîtrise de ses dossiers et qui dirige le parti dans le dialogue et la concertation. Il est promis à un bel avenir politique. En ce qui concerne mon ascension au poste de No 6 du gouvernement, c’est l’ expression de la reconnaissance des dirigeants pour mes efforts et mon dévouement à la consolidation du parti.

Q: Les débats vont bon train sur la comptabilisation des langues orientales au CPE et l’introduction du créole comme médium d’enseignement et ensuite comme matière au primaire. Vos commentaires?
R:
La comptabilisation des langues orientales au CPE fait partie du programme gouvernemental MSM/MMM pour les élections de septembre 2000 et nous ne pouvons que saluer le courage du gouvernement pour le respect de ses engagements auprès de l’électorat. “Parole donnée, parole sacrée.” En tant que pédagogue et enseignant, je peux certifier que depuis des décennies, le créole est utilisé comme médium d’enseignement dans les écoles, que ce soit au niveau primaire ou secondaire. D’ailleurs, sur le plan pédagogique, c’est un fait connu que l’utilisation de la langue maternelle comme médium d’enseignement comporte de nombreux avantages et aide énormément les enfants dans le processus de l’assimilation des langues étrangères. Le MSM n’est pas opposé à l’introduction du créole en tant que matière dans le cursus scolaire. C’est un exercice qui prendra beaucoup de temps car, sur le plan pratique, se posent de nombreux problèmes tels que l’absence de matériel scolaire, l’étude d’une syntaxe.


Q: De fortes rumeurs attestent que le MMM et le Parti Travailliste sont en tractations. Quelle en est votre analyse?
R:
Soyons sérieux. Les deux leaders de l’alliance gouvernementale ont donné l’assurance à plusieurs reprises que le MSM et le MMM iront ensemble aux prochaines élections. Tout semble indiquer que nous sommes bien partis pour obtenir un second mandat et que nous nous acheminons vers une victoire “balié caro” aux prochaines élections. Nous sommes à mi-mandat et n’avons pas encore atteint notre vitesse de croisière. Malgré la conjoncture économique difficile, l’alliance gouvernementale, qui bénéficie du large soutien de la majorité silencieuse, est creditée de 43% d’intention de vote contre 23% au camp de l’Opposition. Qui prendrait le risque d’apporter des modifications à une équipe gagnante? Why change a winning team?


Q: Quel est votre avis sur le mythique bleu-blanc-rouge ?
R:
Comme je vous ai dit dans ma réponse à la question précédente, les deux partenaires de l’alliance gouvernementale qui se préparent à affronter les prochaines élections ensemble sont confiants et convaincus que ceux qui sont encore indécis vont se rallier à notre équipe qui a toujours symbolisé le sérieux et la responsabilité. Donc, la question d’une alliance bleu-blanc-rouge ne se pose pas.


Q: Quelle est votre position sur l’introduction d’une dose de proportionnelle ?
R:
Le projet de réforme électorale fait l’objet de profondes discussions entre les deux partenaires de l’alliance gouvernementale. Et nous sommes très optimistes quant à la possibilité de parvenir à un consensus sur cette question délicate.
Le MSM a, d’une façon claire et non équivoque, explicité sa position sur le projet de réforme électorale. Nous sommes pour le principe d’une dose de proportionnelle dans notre système électoral. Mais il faut absolument éviter une situation ou l’introduction d’une dose de proportionnelle viendrait chambarder ou bousculer les résultats issus des urnes - la majorité ne devrait pas se retrouver dans une situation minoritaire après l’allocation des sièges de PR.
Le système électoral actuel, qui est communément connu comme le “First Past the Post System”, a fait ses preuves dans de nombreuses démocraties et a jusqu’ici le mérite de garantir un gouvernement fort et stable. Mais le système actuel pêche aussi par certaines lacunes telles que des déséquilibres profonds où le nombre de sièges remporté par un parti ne reflète pas sa véritable force électorale.
Exemple:
En 1982, le Parti Travailliste avait recueilli 30% de votes exprimés mais n’avait pas réussi à faire élire un seul député.
En 1995, le MSM était crédité de 20% du soutien populaire et n’était pas représenté au Parlement.
En septembre 2000, le Parti Travailliste, avec 38% de voix, avait fait élire seulement 6 deputés, soit 10% de sièges.
Dans de telles circonstances, nous pensons qu’une dose de réprésentation proportionnelle serait souhaitable dans la mesure où elle permettrait éventuellement de corriger ces profonds déséquilibres.


Q: Si vous êtes contre, est-ce parce que le MSM a peur de ne pouvoir faire seul un score de 10% aux prochaines élections générales ?
R:
En 1995, au plus fort de la crise, ou du conflit, concernant la prise en compte des langues orientales pour le ranking au CPE et les 50% des places réservées dans les collèges catholiques -qui devait d’ailleurs déboucher sur les élections génerales de décembre 2000 - donc à un des moments les plus difficiles de son histoire, le MSM avait réalisé un score honorable de 20%. Le sondage Sofrès, réalisé quelques jours avant les élections générales de septembre 2000, avait établi que l’apport et la contribution de chaque partenaire de l’alliance gouvernementale au vote total se situait dans la fourchette de 25%, ce qui confirma le pourcentage de 51% de votes recueillis par le MSM/MMM. En l’an 2003, le sondage Synthèses avait consacré le MSM comme étant le plus grand parti politique à Maurice. Le MSM est un parti organisé et structuré, avec des ancrages profonds dans la masse populaire. En dépit des difficultés conjoncturelles que connaît le parti, nous sommes assurés d’un brillant avenir. D’ailleurs, un processus de réorganisation des structures du parti a déjà été enclenché pour remettre le parti sur les rails.

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