La ‘Mauritius Football Association’ (MFA) a longtemps compris que l’état de santé de notre football n’est guère au beau fixe; il suffit de voir le désintéressement du public pour les rencontres du championnat de première division pour s’en rendre compte. La régionalisation, dans sa forme actuelle, ne fait pas recette et les clubs font ce qu’ils peuvent pour assurer leur survie. Certains arrivent aisément à joindre les deux bouts alors que d’autres gardent la tête tout juste hors de l’eau.
La MFA se devait de ne pas rester insensible à cette situation et si on ne peut chambouler grand-chose au niveau de l’élite, en revanche, on peut tout recommencer en ce qui concerne la relève. Tout est cependant tributaire d’une politique de formation digne de ce nom. Avec la mise sur pied du Centre National de Formation (CNF) de Réduit, on a pu compter sur un nombre intéressant de jeunes joueurs talentueux, mais on s’est vite rendu compte que cet effort n’était pas suffisant. Premièrement, avec le nombre restreint de joueurs issus du Centre, tous nos clubs ne pouvaient prétendre composer avec ces derniers pour étoffer leur effectif. Puis, ces mêmes jeunes n’étaient pas trop intéressés à se joindre à nos équipes locales. Au contraire, ils cherchaient toujours à aller faire fortune ailleurs. Si bien qu’on se demandait si on assurait la formation des jeunes uniquement pour qu’ils aillent alimenter des clubs étrangers.
On attendait ainsi une réaction de la part des dirigeants de la MFA et après maintes discussions, très animées d’ailleurs, avec les responsables du CNF - les relations entre les deux instances n’ayant jamais été des plus cordiales - la bande à Vinod Persunnoo a enfin décidé de prendre le taureau par les cornes. La MFA annoncera sous peu ce qu’elle compte faire en ce qu’il s’agit de la formation de nos jeunes. Il était temps, comme dirait l’autre, car la politique actuelle dans ce domaine précis a fait son temps et nécessite un veritable lifting. Comment procédera-t-on du côté de la MFA et où trouver le financement nécessaire ? Qu’on se le dise : si on veut oeuvrer comme il se doit pour assurer l’avenir du football mauricien, il faudra impérativement investir. Il faudra faire une évaluation de nos structures existantes et identifier d’autres à être mises en place.
Nous estimons qu’une politique de masse doit être le pilier de ce projet et il faudra vraiment toucher tout le monde. Il faudra, en outre, s’appuyer sur une vaste campagne de conscientisation auprès des parents qui hésitent encore à pousser et encourager leurs enfants dans une carrière sportive. C’est à partir de là qu’on pourra ratisser large sans que les talents ne se perdent dans la nature. La balle est définitivement dans le camp de la MFA.