La syndicaliste Jane Ragoo parlant aux licenciés lundi dernier au Jardin de la Compagnie avec à ses côtés Reeaz Chuttoo et Atma Shanto
Les officiers du ministère du Travail ont rencontré les licenciés d’Ère Lingerie et de Voltamex Ltd afin de référer leur cas à la Cour industrielle.
Le vendredi 27 février dernier, la fermeture d’Ère Lingerie à Pointe-aux-Sables avait provoqué la colère de ses ex-ouvriers : 330 Mauriciens et 61 Indiens. Certains d’entre eux avaient saccagé l’usine après avoir appris que leur usine avait été mise sous administration judiciaire et qu’ils n’allaient recevoir que la moitié de leurs salaires.
Dans une déclaration à 5-Plus dimanche, le ministre du Travail, Showkutally Soodhun, a dit : “Mes officiers ont rencontré les licenciés au Jardin de la Compagnie lundi dernier pour prendre les dispositions afin de référer leur cas à la Cour industrielle”. Et de poursuivre : “Nous allons réclamer les salaires dûs, le préavis, la compensation et la ‘end of year gratuity 2004’”. Le ministre Showkutally Soodhun précise qu’“une assistance légale gratuite sera offerte aux ex-employés d’Ère Lingerie et de Voltamex Ltd”.
À vendredi dernier, jour où nous mettions sous presse, il était question que le ministère du Travail organise un ‘mini job fair’ à l’IVTB Training Centre de La Tour Koening le lendemain, soit hier matin entre 9h00 et 12h30, à l’intention des licenciés. Cette décision avait été prise mardi dernier à la suite d’une réunion du ‘redeployment committee’ du ministère du Travail présidé par Mme N. Nababsing, la secrétaire permanente (PS) dudit ministère.
Les employeurs susceptibles d’embaucher les licenciés allaient être présents. Il était aussi question que les institutions suivantes : l’IVTB, la SMIDO, l’EPZDA, ‘Anou Diboute Ensam’, le ‘Trust Fund for Vulnerable Groups’ et le ministère de petites et moyennes entreprises soient présentes pour conseiller les licenciés d’Ère Lingerie et de Voltamex Ltd dans leur choix entre opter pour la formation ou pour la création de leurs propres entreprises.
À vendredi dernier toujours, la Compagnie Mauricienne de Textile (CMT) et une dizaine d’autres entreprises, dont ‘New Island Clothing’ de Quatre-Bornes et ‘Craft Aid’ de Rose-Hill avaient déjà décidé d’embaucher un certain nombre d’ex-employés d’Ère Lingerie et de Voltamex Ltd. ‘New Island Clothing’ a proposé d’embaucher 50 machinistes et 15 ‘unskilled workers’ de Voltamex.
54 300 chômeurs en 2003
Selon les statistiques qui nous ont été fournies par le ministère du Travail, le pays comptait 54 300 chômeurs à septembre 2003. Ce chiffre représente un taux de chômage de 10, 2 %. Cependant, le ministère du Travail explique qu’il faut savoir que ce chiffre inclut aussi les personnes âgées de 12 ans et plus. Selon ce ministère toujours, on y trouve également des personnes du secteur informel.
Le ‘Receiver Manager’ à l’étranger
Nous avons appris que la rencontre qui devait avoir lieu vendredi dernier entre le ministre du Travail et le ‘Receiver Manager’ d’Ère Lingerie et de Voltamex Ltd, Sattar Hajee Abdoulah, n’a pas eu lieu. Celle qui devait avoir lieu entre ce dernier et les syndicats des employés a été renvoyée car le ‘Receiver Manager’ est à l’étranger.
Le ‘Portable Severance Fund’ revient sur le tapis
Les syndicalistes de la ‘Federation of Progressive Union’ (FPU) réitèrent leur demande. Ils réclament la mise sur pied d’un ‘Portable Severance Fund’ pour les employés du secteur du textile. Une demande formelle avait été faite en 2001 à Paul Bérenger, alors VPM et ministre des Finances, lors d’une réunion du ‘High Powered Committee’ sur la zone franche qui avait été convoquée à la suite des problèmes chez Novel Garments. Les syndicalistes de la FPU expliquent que leur demande est simple : “Chaque employeur doit verser, dans un fonds du même style que celui géré par le NPF, l’équivalent d’une journée de rémunération des employés qui n’ont pas encore fait une année dans une compagnie”.
Des questions restées sans réponses
Pour le besoin de ce reportage, nous avons adressé une série de questions au ministre du Travail, Showkutally Soodhun, mais certaines sont restées sans réponses. Nous voulions savoir (a) si le ministère du Travail a recensé le nombre d’usines qui vont fermer leurs portes, (b) s’il y a un plan d’accompagnement social disponible au sein de ce ministère pour les employés qui ont perdu leur emploi et (c) s’il y a un fonds disponible pour que les personnes qui ont perdu leur emploi puissent alléger leurs difficultés financières, le temps pour elles de trouver un autre emploi ?
Grande manifestation syndicale prévue le 3 avril prochain
La ‘Private Enterprise Employees Union’ (PEEU), organisme syndical qui est affilié à la ‘Federation of Progressive Union’ (FPU), organise une grande manifestation syndicale le 3 avril prochain à 13h00 à Rose-Hill. Selon ce syndicat il faut dire “non a lisansiman, non a dominer patron vis-à-vis travayer et non a britalité la polis”. Et de poursuivre : “Vinn dir oui a ene travay décent, oui a protection l’emploi et oui pou ene sanzman la loi pou protez travayer zonn frans”.
Denis Rivet ne parle pas
“Je préfère me taire”. C’est ce que nous a déclaré Denis Rivet, directeur d’Ère Lingerie vendredi dernier lorsque nous l’avons interrogé sur la prise de position du ministre du Travail, Showkutally Soodhun, qui a déclaré que le cas des ex-employés de cette usine de textile allait être référé à la Cour industrielle et que le ministère du Travail allait offrir une assistance légale gratuite à ces mêmes personnes.