Si on ne finit jamais avec les problèmes et autres divergences qui affectent la bonne marche de nos fédérations et ce, quelles que soient les mises en garde des autorités, on assiste, depuis peu, à un nouveau phénomène : les réticences de ceux qui gèrent les affaires de nos organismes sportifs à collaborer avec les responsables de l’audit.
L’audit c’est quoi d’abord ? Tout simplement une procédure de contrôle de la comptabilité et de la gestion d’une entreprise. Est-ce un exercice si redouté par certains dirigeants ?
On est bien tenté de répondre par l’affirmative, surtout après les récents événements qui ont fait trembler certaines de nos associations. Pas plus tard que la semaine dernière, un dirigeant d’une association, en proie aux doutes en ce moment, a décrié avec force l’absence des vérifications des comptes de la dite association depuis plusieurs années déjà. Il devait ajouter que tout cela s’est passé au vu et au su des autorités concernées qui ne se sont jamais posé des questions. Bien au contraire, l’association en question recevait en toute quiétude les subventions annuelles destinées aux fédérations sportives. Doit-on comprendre qu’on n’en fait pas grand cas quand il s’agit de l’argent des contribuables ? Alors que dans un autre cas de figure où un dirigeant qui achète une paire de chaussures pour un athlète avec ses propres sous ne manquera jamais de soulever la question tant qu’on ne lui remboursera pas la somme dépensée.
La situation devient chronique et la transparence est vite devenue un vain mot. Lors de la récente session de ‘brainstorming’, plusieurs points ont été évoqués, entre autres, la gestion financière de nos associations. Sur ce point-là, c’était la prudence totale et chacun redoutait les critiques acerbes quand référence fut faite aux différents rapports des auditeurs, les uns plus accablants que les autres. Même les officiers du ministère de la Jeunesse et des Sports se sont enfermés dans le mutisme. Pourtant, ils sont souvent confrontés à des irrégularités concernant l’acquisition des équipements sportifs ou le paiement des allocations aux délégations qui se déplacent, si ce n’est le versement des sommes pour les bourses de haut niveau. Cette dernière pratique suscite beaucoup d’interrogations depuis peu et même les athlètes sont montés au créneau pour montrer du doigt les dirigeants et les responsables qui ne s’acquittent pas de leur tâche comme il se doit.
On se demande toujours comment on peut jongler aussi facilement avec les deniers publics sans que les autorités ne bougent le petit doigt. On cautionne un laisser-aller pour réagir par la suite en fonction des voix dissidentes qui se feront toujours entendre. C’est à ce moment précis qu’on parle d’assainissement et de remise en ordre. Les têtes changeront au sein de nos fédérations mais il faut aussi s’assurer que les mauvaises habitudes ne persistent pas. Puis que se passera-t-il pour tous ceux trouvés coupables de malversation et de mauvaise gestion ? Pourront-ils s’en tirer à bon compte ou y aura-t-il des sanctions exemplaires ? Si rien n’est fait, on risque bien de prendre les mêmes et tout recommencer.