Bibi Codezie Looftun, l’une des victimes dans ce cas d’escroquerie
Le comité mis sur pied par le ministère de la Sécurité sociale l’année dernière pour détecter des cas de fraude sur la pension de veuves au NPF a détecté onze autres cas de fraude sur ce type de pension.
À l’heure où nous mettions sous presse vendredi dernier, il était question que les officiers du ministère de la Sécurité sociale réfèrent les nouveaux cas à la police. Pour les six premiers cas détectés, les sommes détournées s’élèvent respectivement à Rs 76 365, Rs 36 723, Rs 47 805, Rs 41 335, Rs 34 807 et Rs 71 784. En comptant les onze autres cas détectés, la somme totale détournée se monte à environ Rs 1 million.
La semaine dernière, seize personnes, dont huit femmes, deux soi-disant imams et des fonctionnaires, avaient été arrêtées dans cette affaire basée sur un faux mariage religieux islamique, le ‘nikka’, qui n’est pas légal depuis 1987 à Maurice. Des femmes - contactées par un dénommé Ismael Malleck, le présumé cerveau de cette affaire, un agent de sécurité au bureau du Fonds national de pension à Plaine Magnien - prétendaient être les veuves des maris musulmans qui ne les ont jamais connues avec lesquels elles affirment avoir contracté un ‘nikka’. Munies de faux certificats de mariage délivrés par des soi-disant imams, les soi-disant veuves réclamaient une pension de veuve avec la complicité des fonctionnaires.
Un seul officier du ministère de la Sécurité sociale a été interrogé par la police dans cette affaire. Il a ensuite été relâché. Les responsables dudit ministère n’ont pas encore pris des sanctions contre lui mais s’il s’avère qu’il a commis un délit, son cas sera soumis à la ‘Public Service Commission’ (PSC) pour des mesures disciplinaires. Suite à une rencontre qu’il a animée, lundi dernier, le ministre de la Sécurité sociale, Sam Lauthan, a réuni les hauts cadres de son ministère en vue de la mise sur pied d’un comité qui aura désormais pour attributions de revoir les procédures entourant l’octroi d’une pension dudit ministère. Les travaux de ce comité ne sont pas encore terminés. À la lumière des recommandations qui seront faites, le ministère de la Sécu prendra les mesures correctives nécessaires afin de protéger les bénéficiaires des pensions contre d’éventuels actes frauduleux.
Interrogé sur la reconnaissance du mariage religieux islamique, le ministre Sam Lauthan nous a déclaré que ce type de mariage existe et est reconnu à Maurice. Des hommes de loi nous avaient cependant déclaré que le mariage religieux islamique n’est pas reconnu à Maurice depuis que la ‘Muslim Personnal Law’ a été abrogée en 1987. Selon le ministre Sam Lauthan toujours, “il y a des imams qui peuvent célébrer un mariage religieux, le ‘nikka’, avec effet civil, étant dûment autorisés à le faire par le bureau de ‘l’état civil”. Le ministre explique aussi qu’il y a deux types de mariages islamiques, l’un purement religieux et l’autre reconnu par l’état civil. Le ministre précise qu’il ne peut y avoir un deuxième ‘nikka’ en présence d’un autre officier de l’état civil car il ne peut y avoir deux mariages civils : “C’est un délit, selon la loi”.