Fièvre municipale… Et casse-tête phénoménal ! Surtout pour les leaders des deux principales alliances, qui se penchent actuellement sur la fameuse liste de candidats pour les élections municipales, qui se tiendront le 9 décembre. Cette semaine, le Remake 2000 s’est lancé à fond dans la concrétisation de cette étape délicate. D’ailleurs, les dirigeants du MMM et du MSM devraient rendre publique the list, aujourd’hui. Une plongée en eaux troubles qui a provoqué des démissions et des mécontentements multiples ces derniers jours. L’Alliance de l’avenir semble, elle, en être préservée, du moins pour l’instant…
Le calme avant la tempête ? Ou plutôt l’accalmie avant la débandade. C’est plutôt comme ça que les Mauves voient les choses. «Ils ne se sont pas encore jetés à l’eau. Quand ce sera le cas, ça va faire mal», a confié, cette semaine, un député du MMM. Pour le moment, seul Navin Ramgoolam semble être détenteur de la liste finale – qui sera, d’ailleurs, rendu publique lors du Nomination Day, le mercredi 21 novembre – évitant ainsi les guéguerres. Alors que, du côté de l’alliance gouvernementale, on ne s’inquiète pas… En apparence du moins. Lors d’un point de presse du Labour Party, hier, Nita Deerpalsing devait déclarer, en faisant référence à l’alliance PTr-PMSD et aux déboires du Remake 2000 : «Nu enn sel nu. Kot nu péna sa.»
De quoi alimenter les tensions ! Car ces élections régionales ont un enjeu politique avant tout. Si la formation menée par sir Anerood Jugnauth se doit de rallier ses partisans afin de créer un raz-de-marée orange et mauve dans les municipalités pour asseoir la popularité du Remake, l’alliance gouvernementale, dirigée par Navin Ramgoolam, doit, elle, affirmer sa supériorité. Un réel combat, donc, dont le prélude ne semble pas sourire au Remake 2000.
Car pour l’instant, la vague cœur-soleil se heurte à des problèmes internes et risque bien de perdre de son intensité au moment de se mesurer au récif rouge. Paul Bérenger a dû descendre dans la rue pour rassurer ses partisans, frustrés de devoir partager les «tickets» avec les membres du MSM, pour leur demander d’agir comme des «militants». Lors d’un meeting qui s’est tenu le vendredi 16 novembre à Bar Chacha, le leader du MMM et Anerood Jugnauth ont tenté de rallier les troupes en leur assurant que les municipales étaient un «test» pour l’alliance, un moyen de montrer la force du Remake.
Néanmoins, les Mauves de longue date expriment des craintes. «Est-ce que la présence du MSM ne va pas nous tirer vers le bas ?», se demande l’un deux, très actif à Rose-Hill. De plus, le départ de Sheila Grenade, Sudhir Ramtohul, d’Eshan Juman, d’Atish Boyjonauth et de Kushal Mussai du MSM, ainsi que la démission du conseiller mauve de Port-Louis, Raouf Khodabaccus, ne font pas bonne impression. Certains ont rallié le PTr, d’autres non (pour l’instant). Certains affirment partir parce qu’ils n’ont pas reçu de ticket, d’autres parce qu’ils ne se sentent pas à l’aise au sein du Remake.
Atish Boyjonauth, démissionnaire du MSM, a évoqué la deuxième raison. 24 heures après sa démission des instances orange, il a été nommé président de l’Employees Welfare Fund (EWF). Au niveau du Remake, on n’est pas avare de commentaires sur cette soudaine gratification. Paul Bérenger, lors du meeting de vendredi, évoquait le rôle de l’argent dans les élections. Néanmoins, l’alliance gouvernementale, elle, affirme qu’elle remportera cette joute électorale à la loyale. «Ils trouvent déjà des excuses pour leur défaite. C’est pathétique», confie un député rouge.
Défaite ? Pour l’instant, rien n’est encore joué, affirme-t-on du côté des Mauves ! Place à la fièvre des municipales… et au verdict dans quelques jours.