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L’ethnicité en question

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Amédée Darga, Georges Chung, Éric Ng et Tim Taylor durant le Business Forum

La question de l’ethnicité était un des préoccupations abordés au cours du Business Forum organisé par la Jeune Chambre Économique de Port-Louis en collaboration avec l’Alliance Française mercredi dernier sur ‘La démocratisation de l’économie’. Les intervenants étaient Tim Taylor, ‘Chief Executive Officer’ (CEO) du groupe Rogers, Amédée Darga, directeur du cabinet de consultant Straconsult et Georges Chung, industriel et entrepreneur. Éric Ng, président du JEC et économiste, animait les débats.

C’est Tim Taylor qui a mis le doigt en premier sur le problème de l’ethnicité en posant la question :  “Are we worried about the fact that a private sector company is owned by a minority among the population or that this minority comes from a certain ethnic minority?”. Amédée Darga a, pour sa part, affirmé que l’accès  aux ressources dépendait souvent du nom, de la couleur de la peau, du type de cheveux ainsi que d’une hiérarchisation non-avouée alors que Georges Chung a soutenu que les banques, à son avis,  ne regardaient pas l’appartenance ethnique pour financer un “bon” projet.
Durant son intervention le CEO de Rogers a, par ailleurs, admis que le secteur privé était concentré entre les mains d’un petit pourcentage de la population et que la règle du 80/20 s’applique à Maurice car 80% de l’actionnariat était détenu par moins de 20% de la population. “La concentration de l’actionnariat n’est pas une réalité seulement à Maurice, elle existe aussi dans beaucoup d’autres pays”, a déclaré Tim Taylor.  Il a aussi souligné que les plus gros investisseurs dans le monde étaient les fonds de pension mais qu’à Maurice, le ‘National Pensions Fund’ était plutôt timide en ce qui concerne l’investissement dans les entreprises privées, ce qui fait que le peuple dans son ensemble ne peut devenir actionnaire. Parlant des entreprises familiales, Tim Taylor a soutenu qu’elles étaient “le coeur” du secteur privé et que c’était aussi le cas dans des pays développés comme la France ou l’Inde. Le CEO de Rogers a aussi affirmé qu’il ne fallait pas recourir à l’ingénierie sociale pour rééquilibrer certains rapports de force car cela risquait d’entraver le développement.
Cet avis n’était pas partagé par Amédée Darga. “Il faut que l’État aide pour qu’il y ait un reverse ‘engineering’ car la frustration, la fuite des cerveaux risquent de mener à une explosion sociale”, a-t-il déclaré. Il a aussi parlé des problèmes d’accès aux ressources financières et foncières et à l’emploi. “Est-ce que vraiment la concentration de richesses entre les mains de quelques familles pose problème? Oui et non. La situation est telle à cause de facteurs historiques, entre autres. Le vrai problème est l’accès aux ressources financières, aux ressources de l’État, notamment la terre. Les Mauriciens sont-ils tous logés à la même enseigne? Quand j’entre dans certaines banques, il y a une hiérarchisation de mon dossier et c’est le problème de beaucoup de Mauriciens”, a déclaré Amédée Darga. Il a affirmé que l’accès au marché était décidé par des relations incestueuses, les trafics d’influence et la corruption. Selon Amédée Darga, les Mauriciens veulent seulement des opportunités d’accès égales aux autres notamment en ce qui concerne l’emploi. Il a, par ailleurs, félicité ceux qui à 38 ans peuvent aspirer à la direction d’une des plus grosses boîtes du pays.
Quant à Georges Chung, il a axé son intervention sur le rôle de l’entreprise dans la société dans laquelle nous vivons. “Ce sont les entreprises qui sont au coeur de la création des richesses d’un pays. Il faut enlever les obstacles dans le processus de la création des richesses et favoriser l’éclosion et le développement des entreprises”, a-t-il soutenu. Un des obstacles majeurs est, selon Georges Chung, les situations de monopole. “Il y a des secteurs difficiles à pénétrer et qui sont contrôlés par un petit groupe de personnes. Les profits de certaines banques se rapprochent plus des profits d’oligopoles que de ceux basés sur une concurrence réelle. Il faut revoir les lois par rapport à la détention des monopoles. La concurrence éliminera les incompétents qui se trouvent à la tête de certaines entreprises”, a-t-il souligné. L’industriel a aussi affirmé qu’il fallait démocratiser l’accès aux capitaux : “On croit qu’on est en train de baisser l’intérêt mais le coût du capital reste très élevé”.

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