Alors que les principaux acteurs du monde sportif se mettaient autour d’une table pour discuter de l’avenir du sport mauricien, non loin du lieu ou s’est tenu ce fameux rassemblement, le Plaza, un athlète entamait son énième tour de la piste synthétique du Réduit tout en s’interrogeant à son tour sur son avenir et la suite de sa carrière.
Omanansing Kowlessur, car c’est de lui qu’il s’agit, ne se sent plus un athlète de haut niveau. Il nous l’avait confirmé dans un entretien qu’il nous avait accordé la semaine dernière. Ce jeune sportif, très prometteur de surcroît, caressait de multiples rêves. Il voulait émuler de Buckland et de Milazar et, associé à ce dernier et d’autres amis, il avait décroché la médaille d’or au relais 4x400 mètres lors des JIOI. Il pensait que la voie lui était ouverte d’autant plus qu’il éprouvait mille maux pour retourner s’entraîner à Dakar au Centre d’entrainement international (CIAD). D’ailleurs c’est là-bas que ses ennuis ont commencé. Il s’est vu refuser une réintegration pour insuffisance de résultats et manque de régularité.
C’est sûr qu’il faut appliquer les critères et nous sommes parfaitement d’accord sur ce point. Mais en parcourant un document issu du CIAD concernant le cas de Kowlessur et d’autres athlètes se trouvant dans la même situation ou de ceux qui avaient quitté Dakar pour ensuite revenir sur leur décision, il est évident qu’on pouvait accorder une certaine considération à la requête du jeune Mauricien. Si d’autres ont pu convaincre les plus sceptiques à Dakar, pourquoi notre jeune espoir du tour de piste n’a pu le faire ? Cependant, le soutien des autorités mauriciennes s’avère primordial et c’est justement là que les choses se gâtent pour Kowlessur. Il cherche vainement une rencontre avec le ministre Yerrigadoo depuis septembre dernier et il n’a toujours pas vu la lumière au bout du tunnel. Le ministre des Sports, on le sait, est un homme fort occupé mais est-ce soulever une montagne que d’accorder quelques minutes à nos sportifs ? Ce n’est pas d’ailleurs dans ses attributions de se mettre à l’écoute de nos athlètes, quelle que soit leur discipline. Mais même le Premier ministre le fait, comme il l’avait souligné lors de la soirée des oscars.
Puis, il y a la MAAA ou encore le CNOM qui sont dotés d’une section qui s’occupe de nos sportifs et de leurs problèmes. Ces deux organismes doivent pouvoir décanter toute situation délicate, peu importent les retombées. On ne dit pas que Kowlessur doit retourner à tout prix à Dakar, mais ce cas peut en appeler d’autres. Surtout quand il s’agit de traiter avec nos athlètes de haut niveau. Souvenez-vous de Stephan Buckland qui avait, lui, refusé de se joindre au CIAD et qui se prépare tranquillement à la maison. Notre meilleur sprinter a ses raisons et il ne voudra pas que d’autres subissent les mêmes pressions dans un proche avenir.
Le président du CNOM s’inquiète du petit nombre d’athlètes ayant réussi les minimas en vue des Jeux Olympiques d’Athènes - on peut les compter sur les doigts d’une seule main pour l’heure. Est-ce si inaccessible ce haut niveau ? Que font les autorités pour y faciliter l’accès ?