La plate-forme syndicale du secteur privé va dénoncer l’Employment Rights Act et l’Employment Relations Act lors d’une grande manifestation qui se tiendra le 2 février 2013. En attendant, les rencontres entre les différentes organisations se multiplient. La parole au secrétaire de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP).
Les syndicats du secteur privé se mobilisent contre les lois du travail. Pourquoi ?
Nous sommes en train de nous mobiliser car nous voyons que nos craintes par rapport aux lois du travail tombent dans les oreilles de sourds. Dans le budget qui vient d’être présenté, des mesures en faveur des plus démunis ont été annoncées, en vue de les soulager et de les aider à faire face à l’avenir. Par contre, rien n’a été évoqué pour régler le problème à la source. Ce qu’il faudrait faire, c’est mettre en place une structure qui permettrait la distribution équitable des richesses.
Que reprochez-vous à ces lois du travail ?
Ces lois finn vinn rass bann droits bann travayer secter privé. Ce qui est plus grave, c’est qu’aujourd’hui, le coût pour faire venir un travailleur étranger a nettement diminué et c’est donc plus facile pour un employeur de recruter cette main-d’oeuvre au détriment des travailleurs mauriciens. Cela va également occasionner d’autres problèmes, notamment l’exploitation. Les travailleurs étrangers n’ont pas de familles à Maurice, par exemple. Ils seront donc appelés à travailler durant de longues heures, et les employeurs vont attendre le même rendement de la part des Mauriciens.
Une manifestation a été annoncée pour le 2 février 2013. Que se passera-t-il ce jour-là ?
Ce jour est hautement symbolique pour nous, les travailleurs. Cela va faire quatre ans que ces lois sont venues mettre en danger les travailleurs mauriciens. Depuis le 2 février 2009, nous menons un combat pour dénoncer ce que nous appelons «des discriminations».
Avez-vous approché le ministère du Travail pour exprimer vos craintes ?
On n’a pas cessé de faire part de nos griefs et nos craintes face à ces deux lois. Hélas, le ministère du Travail est en train de mener les travailleurs mauriciens en bateau. Le ministre dit toujours qu’il va apporter des amendements, mais au final, séga la pé kontigné. Nous avons constaté que le ministère a adopté une stratégie pour nous tromper. Il vient de l’avant avec des documents, des amendements et quelques points positifs, mais surtout avec des mesures qui sont inacceptables.
Quel est votre message pour les travailleurs ?
Nous invitons tous les travailleurs mauriciens, mais surtout ceux du secteur privé, à descendre dans la rue de façon pacifique. Notre force réside dans le nombre de manifestants. De notre côté, on va continuer à se mobiliser. C’est une lutte pour que les travailleurs retrouvent leur liberté. C’est un cry for freedom.