Les syndicalistes Radakrishna Sadien
et Tulsyraj Benydin ont contesté les nouveaux règlements
Des syndicalistes sont montés au créneau afin de contester les nouveaux règlements qui sont entrés en vigueur depuis lundi dernier. Ces règlements sanctionnent les fonctionnaires qui arrivent en retard sur leur lieu de travail. Les contestataires demandent une réunion d’urgence avec les autorités concernées et menacent de saisir leurs hommes de loi pour discuter de la constitutionnalité de cette mesure.
Des syndicalistes sont montés au créneau afin de contester les nouveaux
règlements qui sont entrés en vigueur depuis lundi dernier. Ces
règlements sanctionnent les fonctionnaires qui arrivent en retard sur leur
lieu de travail. Les contestataires demandent une réunion d’urgence
avec les autorités concernées et menacent de saisir leurs hommes
de loi pour discuter de la constitutionnalité de cette mesure.
Dans une lettre circulaire en date du 22 décembre 2003, le ministère
de la Fonction publique informe les fonctionnaires que “dans le but d’appliquer
les recommandations du paragraphe 15.5.7(d) du rapport PRB 2003 et prenant en
considération la clause 42(1) de la ‘Public Service Regulations”,
il a été décidé que des sanctions seront prises
contre les fonctionnaires retardataires. Pour les officers opérant sur
la base de la semaine de cinq jours et dont les horaires de travail sont de
08h45 à 16h00 - dont une demi-heure pour le déjeuner - le retard
sera accepté jusqu’à 09h15. Dans ce cas, le fonctionnaire
devra rester sur son lieu de travail jusqu’à 16h30. Si ce dernier
choisit de rentrer chez lui à 16h00, le retard sera comptabilisé
mensuellement et déduit de ses congés. Le fonctionnaire pourra
aussi choisir de compenser les heures de retard durant le mois courant.
Par ailleurs, les retards après 09h15 et les absences sans autorisation
durant les heures de travail seront déduits du congé annuel dans
un premier temps. Mais au cas où la situation en ce qui concerne les
retards de l’employé ne s’améliore pas, des actions
pourront être prises contre lui sous la clause 42(1) des règlements
de la ‘Public Service Commission’ afin que la durée des retards
soit déduite de son salaire.
Pour les fonctionnaires travaillant sur la base de la semaine de six jours,
soit de 09h00 à 15h30 du lundi au vendredi - dont une demi-heure pour
le déjeuner - et de 09h00 à midi le samedi, les même règlements
s’appliquent. En ce qui concerne les ouvriers de la Fonction publique,
la période de retard sera uniquement comptabilisée et enlevée
du congé annuel alors que les fonctionnaires travaillant sur la base
d’un ‘shift system’ verront leur retard être déduit
directement de leur salaire.
Rencontre d’urgence réclamée
Ces nouveaux règlements, qui ne s’appliquent toutefois pas au personnel
enseignant et non-enseignant travaillant dans les écoles, sont loin de
faire l’unanimité chez les fonctionnaires qui réagissent
vigoureusement depuis lundi dernier par l’entremise de leurs syndicats.
Ces derniers, notamment la ‘Government Servants Association’ (GSA),
la ‘Federation of Civil Service Unions’ (FCSU) et la ‘Nursing
Association’ ont déjà fait parvenir des lettres de protestation
au ministère de la Fonction publique demandant le gel des règlements
et une rencontre urgente avec les autorités concernées afin de
discuter des modalités des nouveaux règlements. Ces dirigeants
syndicaux estiment aussi que ces mesures n’auraient pas dû être
appliquées sans consultations préalables avec eux. “Les
responsables de la Fonction publique nous avaient fait part de leur intention
d’appliquer ces règlements en janvier et ils nous avaient promis
de nous rencontrer avant leur entrée en vigueur afin d’en discuter”,
disent-ils unanimement.
“Nous ne sommes pas contre des mesures pour favoriser la discipline mais
ces nouveaux règlements sont comme une épée de Damoclès
suspendue au-dessus de la tête des fonctionnaires et ne sont pas en accord
avec l’esprit de réforme dans la Fonction publique”, déclare
Radakhrishna Sadien, président de la GSA.”Il y a des fonctionnaires
qui exagèrent et, dans ce cas, il faut prendre des mesures mais il n’est
pas juste de sanctionner un employé qui a des contraintes familiales
ou pour des problèmes de transport dont il n’est pas responsable.
Si les différents ministères offraient un moyen de transport à
leurs employés, ceux-ci arriveraient certainement à l’heure.
Il faudrait aussi décentraliser les services, poster les gens plus près
de leur domicile ou encore adopter la politique du ‘flexi-time’”,
soutient Radakrishna Sadien.
La FCSU croit, elle aussi, qu’il y a d’autres manières de
faire. “Il y a des mesures plus modernes et positives pour décourager
les retards, comme accorder une prime de ponctualité, par exemple”,
déclare le président de l’association, Tulsiraj Benydin.
Selon lui, les nouveaux règlements ne sont pas appropriés car
ils vont susciter davantage de stress et de nervosité chez les fonctionnaires
le matin. La FCSU s’insurge particulièrement contre la déduction
des retards du salaire de l’employé. “Nous allons rencontrer
nos hommes de loi pour discuter de la constitutionnalité de cette mesure”,
soutient Tulsyraj Benydin. Cette mesure est aussi contestée par la ‘Nursing
Association’. “Les autres fonctionnaires ont trois possibilités
: le rattrapage, la déduction des retards des congés et la déduction
des retards du salaire alors que les infirmiers, ainsi que les fonctionnaires
qui travaillent selon le ‘shift system’, n’ont que la dernière
possibilité. C’est totalement injuste”, déclare Francis
Supparayen, président de la ‘Nursing Association’.
Michaëlla Coosnapen