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Dan Maraye : “L’implantation d’une banque étrangère de renom apportera une bouffée d’air frais à notre économie”

Dan Maraye

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Dan Maraye

La Banque des Mascareignes qui ouvrira ses portes en mai prochain a reçu son permis d’opération jeudi dernier. Dan Maraye, ancien gouverneur de la Banque de Maurice, nous donne son avis sur l’implantation de cette filiale du Groupe Caisse d’Épargne, troisième groupe bancaire en France.

Q : Que pensez-vous de l’arrivée de la Banque des Mascareignes,
filiale du Groupe Caisse d’Épargne, à Maurice?


R : Parmi les dix banques commerciales opérant à
Maurice sous la ‘category 1 Banking License’ figurent 5 banques étrangères.
Avec le départ de la BNPI en 2002, l’absence d’une banque française
se faisait déjà sentir eu égard au niveau de nos échanges
commerciaux avec la France. Donc, une sixième banque étrangère
de l’envergure d’une filiale de La Caisse d’Épargne Française
est la bienvenue.

Q : Selon vous, qu’est-ce que l’implantation de cette banque
française chez nous va apporter au secteur bancaire mauricien et à
notre économie?


R : Notre paysage bancaire est dominé par la State Bank
of Mauritius et la Mauritius Commercial Bank. Ces deux banques se partagent
presque les trois quarts du marché, ce qui, à mon avis, peut poser
certains problèmes au bon déroulement d’un développement
sain de notre système bancaire. La philosophie ‘too big to fail’
est dangereuse et nous en faisons déjà les frais. Avec le déclin
de la confiance durant les quelque quatre dernières années, l’implantation
d’une banque étrangère de renom nous apportera une bouffée
d’air frais dont notre économie a grand besoin.

Q : La Banque des Mascareignes ne sera-t-elle pas une concurrente directe
pour les banques déjà implantées, d’autant plus qu’elle
va opérer sur une base commerciale?


R : La marge qui existe entre le taux d’intérêt
à l’emprunt et celui de l’épargne est une indication
de l’efficience de notre système bancaire. Les opérateurs
économiques bénéficieront d’un rétrécissement
de cette marge tout en agissant comme un ‘efficiency pull’ du secteur
bancaire. C’est de bonne guerre et, si la nouvelle banque veut apporter
sa contribution au développement sain de notre secteur bancaire, que
la concurrence soit.

Q : Certains disent que l’arrivée de la Caisse d’Épargne
est “un signe de confiance dans notre système bancaire”.
Êtes-vous de cet avis ?


R : Les banques commerciales, tout comme d’autres opérateurs
économiques, sont en quête d’opportunités. La fermeture
de la BNPI, le méga scandale de la MCB et certaines pratiques douteuses
de deux autres banques citées dans la presse créent une opportunité
certaine pour une banque sérieuse avec une vision à long terme.
La nouvelle Banque des Mascareignes a une grande opportunité et doit
démontrer son engagement pour une bonne gouvernance et son intérêt
pour la clientèle Mauricienne. La compétition saine ne peut que
nous être bénéfique.

Michaëlla Coosnapen



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Charles Milhaud : “Nous ne sommes pas

à Maurice pour perdre de l’argent”

La Banque des Mascareignes, filiale du Groupe Caisse d’Épargne,
ne s’implante pas à Maurice pour perdre de l’argent ou fermer
ses portes dans trois ou quatre ans. C’est ce qu’affirme Charles
Milhaud, le président du directoire de la Caisse Nationale des Caisses
d’Épargne.

La Banque des Mascareignes mise sur une progression graduelle en ce qu’il
s’agit de la part de marché. “Nous savons que le marché
local est dominé par la Mauritius Commercial Bank et la State Bank of
Mauritius mais nous ne sommes pas à Maurice pour perdre de l’argent
ou pour plier bagage dans trois ou quatre ans”, a déclaré
Charles Milhaud lors d’une conférence de presse jeudi. Le Groupe
Caisse d’Épargne, troisième groupe bancaire en France, a
reçu son permis d’opération de la Banque de Maurice un peu
plus tôt le même jour. Le président du directoire qui s’est
déplacé à Maurice pour l’occasion a précisé
que la Banque des Mascareignes qui ouvrira ses portes en mai prochain espère
atteindre une profitabilité stable dans trois ans environ. Face à
la concurrence, sa stratégie sera de se positionner en essayant d’avoir
“quelques services qui correspondraient le mieux aux besoins de la clientèle”.
Elle compte se lancer à court terme dans le credit-bail et accorder une
attention particulière au ‘corporate banking’. Bernard Bobrowski
sera le président de la banque alors que Christian Montagard en sera
le directeur général.

Pour Charles Milhaud, l’ouverture de cette banque à Maurice est
importante :”Nous avons déjà des filiales à La Réunion
et à Mayotte et à travers notre implantation à Maurice,
nous affirmons notre volonté d’être présents dans
l’océan Indien”, a-t-il déclaré. Selon lui,
la Banque des Mascareignes sera “une banque de détail destiné
à accompagner le développement local des particuliers et des entreprises”.
La nouvelle banque espère aussi être un “point d’appui”
pour les entreprises qui commercent avec la France. Après l’ouverture
de la première agence à Port-Louis, la Banque des Mascareignes
compte créer un réseau d’agences dans les pôles urbains
de l’île. Elle bénéficiera du soutien de la Mascareignes
International Bank, une filiale offshore, pour la réalisation de toutes
les opérations de change et de commerce international. Créée
avec un capital de Rs 150 millions, la Banque des Mascareignes sera entièrement
détenue par la Financière Océor, holding du Groupe Caisse
d’Épargne pour ses filiales hors de l’hexagone. La Banque
des Mascareignes sera la seule banque française à Maurice car
la Banque Nationale de Paris Intercontinentale(BNPI) a fermé ses portes
l’année dernière. Les parts de la BNPI ont été
rachetées par la Barclays Bank.

Michaëlla Coosnapen

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