Si pendant deux ans il a vécu au rythme du groupe Evoloziq, c’est aujourd’hui en solo avec son guitariste Pascal Odayen qu’il se produit.
Il pose avec ses trois frères : Michaël, Dominique et Jean-Bruno.
On l’avait connu évoluant avec le groupe Evoloziq, nous le retrouvons aujourd’hui au sein de l’association Tipa où il travaille avec des enfants. Rencontre.
Dans sa tête, ça cogite tout le temps. Autant dire qu’il ne s’arrête jamais. De penser, de rêver, d’imaginer l’instant d’après au lieu de s’attarder sur le moment présent, bien qu’il en savoure chaque seconde… avec gourmandise. Il est comme ça ,Yannick Gérie. À évoluer dans son petit monde. Là où la musique, le théâtre, la peinture… bref, l’art rythme son quotidien. Tout le temps, matin, midi et soir.
Lorsqu’il ne passe pas en boucle les chansons de Miguel, son «chanteur du moment», notamment le titre Adorn, ou visionne le clip de Zouffris Maracas qui l’inspire en ce moment, Yannick repasse ses textes où il raconte son humeur, son état d’esprit, ses inspirations, ses histoires. Comme San twa, une des chansons qu’il ambitionne de mettre sur un album, qu’il souhaiterait intituler Respire moi, car c’est le reflet de sa vie.
Sortir cet album, c’est son plus grand rêve, surtout depuis qu’il a mis fin à l’aventure Evoloziq en 2008, le groupe où il évoluait sous le pseudonyme de Skandal et qui l’a mis en lumière et amené tout en haut des charts avec Atan la pli passé, un véritable tube. Prendre ses distances d’Evoloziq a été un choix personnel, car malgré le succès du groupe, Yannick, 27 ans, a voulu explorer d’autres horizons : «Pour poursuivre mon chemin, une route différente mais dans la même direction.»
Et s’il cultive sa passion musicale sur quelques scènes, ici et là, histoire de renouer de temps en temps avec cette sensation grisante d’être sous les feux des projecteurs et de vivre un moment de partage avec un public qui, le temps d’une chanson, s’invite dans son univers, Yannick a aussi trouvé une autre façon de faire vivre son art.
C’est sur son lieu de travail, au siège de l’ONG tipa(Terrain for Interactive Pedagogy through Arts), à la rue Abbé-de-la-Caille à Curepipe, que nous rencontrons le jeune homme : «Je travaille actuellement avec des enfants qui fréquentent des écoles ZEP et avec plusieurs animateurs. Nous essayons de leur inculquer des valeurs multiples, de leur apprendre des choses à travers l’art.» Pour Yannick, ce n’est que du bonheur car c’est un réel plaisir pour lui de communiquer sa passion aux autres : «J’aime beaucoup ce que je fais, l’art est vraiment un outil à travers lequel on est capable d’accomplir beaucoup de choses…»
Yannick a compris très tôt qu’il pouvait s’évader à travers le chant. Originaire de Curepipe et issu d’une famille modeste dont il est le benjamin de quatre fils, il a toujours su qu’il avait sa place dans le monde musical : «Ma mère, mon père et mes frères sont musiciens et j’ai tout le temps baigné dans la musique. C’est par la force des choses que j’ai commencé à chanter…» Yannick a aussi beaucoup évolué au théâtre, une façon pour lui de se raconter mais aussi de grandir et de vivre des expériences diverses qui, à chaque fois, lui faisaient comprendre qu’il avait bien sa place dans ce milieu, où il faut quand même se battre pour exister : «Je sais d’où je viens, je sais ce que je veux, mais je n’ai pas encore fini de me construire. C’est un processus que je continue à cultiver tout en me donnant les moyens d’y arriver, même si c’est très difficile de nos jours de vivre de la musique, faute de moyens financiers.»
Malgré les obstacles et les épreuves, Yannick continue à s’accrocher à sa bonne étoile, celle qui lui donne l’inspiration pour l’écriture de ses textes, celle qui brille dans ses yeux à chaque fois qu’il tient un micro et celle qui illumine les visages de tous ces enfants avec qui il travaille… tout en musique !