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Le textile lui va bien

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La mère de famille n’a pas hésité à faire des sacrifices pour construire sa carrière.

Elle a pris son premier emploi
à 17 ans comme opératrice de table de contrôle. Aujourd’hui,
elle est manager.

Elle a tissé son histoire avec soin. Elle a fait le choix de belles couleurs et n’a toléré aucun défaut dans sa quête de perfection. Un ourlet mal fait. Un pli imparfait. Dolorès Arimond n’a rien laissé passer afin de se construire une carrière extraordinaire. Alors que l’île célèbre ce mois-ci les 40 années d’existence du secteur textile, la mère de famille a aussi de quoi se réjouir. Cela fait 41 ans qu’elle a pris de l’emploi pour la première fois dans une usine. À l’époque, elle avait 17 ans…

Son School Certificate en poche, elle venait de quitter les bancs du collège Lorette de Port-Louis et voulait s’envoler pour l’Angleterre, comme ses amies, pour des études en «nursing». Néanmoins, malgré son souhait, elle prend de l’emploi dans une usine qui se situe, à l’époque, à Plaine-Lauzun : Resultant. Elle commence comme opératrice à la table de contrôle : «À l’époque, ce n’était pas informatisé. On devait vérifier chaque pièce et faire des entrées dans un cahier.»

C’est comme ça que l’histoire liant Dolorès au secteur du textile a commencé : «C’était mal vu d’être une tifi lisine. Mais moi je n’avais pas honte.» Aujourd’hui, cette habitante de La-Tour-Koenig, est manager de l’unité d’échantillonnage à RT Knits. Responsable d’une équipe d’une quarantaine d’employés, elle gère sa «petite cuisine» en savourant chaque minute. Sa success story, elle en parle avec un mélange de modestie et de fierté : «Quand j’ai commencé, je ne pensais pas arriver jusque-là.» Son sourire qui illumine son regard de femme déterminée en dit long.

Long sur les heures de travail interminables, sur les sacrifices, sur l’impression d’être trop loin de ses fils, Yannick et Gilles, et sur le bonheur d’avoir enfin réussi : «J’ai privilégié ma carrière, je dois l’avouer. Heureusement que mon époux et ma belle-mère étaient là.» Ne pas refuser les heures supplémentaires, toujours essayer d’en apprendre le maximum sur le fonctionnement des appareils et de la chaîne de production, se montrer disponible et flexible… Dolorès a prôné ces valeurs, essentielles dans un secteur qui n’a cessé de se moderniser depuis 40 ans : «Avec l’informatique, les choses sont beaucoup plus simples maintenant. Mais certaines de mes collègues n’ont pas pu s’adapter.»

Dolorès s’est donné toutes les chances de réussir : «J’ai aussi suivi des cours sur la teinture. Mais la plupart des choses je les ai apprises sur le tas.» De fil en aiguille, elle a gravi les échelons et est devenue responsable de la dye house. Pendant des années, elle s’est occupée de cette unité importante… jusqu’à ce qu’une offre plus intéressante lui ouvre de nouvelles perspectives. Un job à RT Knits. Sa première réaction : se poser une question. «Je me suis demandé si j’étais capable d’assumer ces responsabilités.» Douter de soi pour mieux rebondir. Dolorès n’a pas hésité à rejoindre l’équipe du marketing où elle évolue avec plaisir : «Si le textile ne m’attirait pas vraiment au départ, aujourd’hui ce secteur me passionne. J’adore connaître les nouvelles tendances pour m’en inspirer pour mes achats.»

Et elle continue de tisser son histoire avec soin…

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