La victime avait une passion pour le dessin.
Roshan a perdu la vie dans des circonstances qui laissent sa famille perplexe. Pourquoi a-t-il grimpé sur un pylône électrique en pleine nuit ? Était-il seul ou accompagné au moment du drame ? Autant de questions qui restent, pour l’instant, sans réponses.
La colère et le chagrin ont envahi la demeure des Doomun à Roches-Brunes. Cette famille a du mal à accepter la disparition tragique d’un des leurs. Le corps sans vie de Roshan, 35 ans, a été retrouvé à proximité d’un club privé à Grand-Baie le dimanche 21 octobre, aux alentours de 3h30. Le rapport d’autopsie a révélé que la victime, un sourd-muet, est morte électrocutée.
Selon des témoins, Roshan aurait reçu une décharge en grimpant sur un pylône électrique. Mais ce n’est qu’une version parmi tant d’autres, s’indigne Nirmala, 55 ans, la mère de Roshan. «Il y a trop de versions contradictoires. En tout cas, Roshan ne méritait pas de mourir de cette façon», s’insurge-t-elle.
Selon Nirmala, la veille du drame, Roshan s’est rendu à Grand-Baie où il avait pour habitude d’animer des soirées : «Il m’avait dit que c’était sa dernière sortie, car il voulait mettre fin à sa vie de fêtard. Il m’avait demandé de chercher une fille car il voulait se marier.» C’est un ami de la famille qui lui a annoncé la terrible nouvelle vers 4h30, le lendemain matin.
Son fils aîné, Rakesh, a alors téléphoné au poste de police de Grand-Baie. «C’est la police qui nous a informés que Roshan avait déjà rendu l’âme. Son frère a identifié son corps à la morgue. Les circonstances de sa mort sont cependant très floues», explique Nirmala. Selon elle, son fils portait des traces de coups à l’avant-bras gauche. Il avait également des égratignures sur la main droite.
«Certaines personnes nous ont dit que Roshan aurait eu des problèmes avec un groupe d’individus. Il aurait alors grimpé sur le pylône électrique, d’environ 25 pieds, pour leur échapper. Mais selon une autre version des faits, Roshan aurait été sous l’influence de l’alcool au moment de grimper sur le pylône. Il aurait voulu impressionner les videurs qui lui avaient, au préalable, refusé l’accès à un club privé. Selon une énième version, mon fils était toujours vivant après sa chute. Il serait mort parce que les chauffeurs de taxi du quartier auraient refusé de le transporter à l’hôpital», déplore Nirmala.
Quoi qu’il en soit, une chose est sûre, les conclusions de l’enquête policière sont très attendues par Nirmala et les siens, qui veulent connaître les circonstances exactes entourant la mort de Roshan. Ce dernier, qui travaillait comme Family Support Officer au Centre de créativité de Mahébourg, était connu pour sa jovialité et son talent pour le dessin.
Certaines de ses œuvres sont d’ailleurs exposées au Caudan. «Son handicap ne l’a jamais empêché de se faire des amis. Je n’arrive toujours pas à croire qu’il est décédé», se lamente Nirmala. Une mère toujours peinée par la disparition de son fils, mais qui espère que la lumière sera très bientôt faite sur cette affaire.