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Mauvais temps pour Ramgoolam

Et… tous les regards se tourneront pendant ces deux prochains mois vers le Premier ministre : (i) Parce que la rentrée parlementaire l’obligera à diminuer ses allers et retours entre Londres et Maurice et à s’intéresser aux affaires du pays. (ii) Parce qu’il ne pourra plus tourner autour du pot de la réforme électorale sans révéler le fond de sa pensée (iii) Parce qu’il sait que les prochaines élections municipales et villageoises, contrairement aux joutes précédentes, ne sont, cette fois, pas gagnées d’avance.

Si jusqu’à présent, Ramgoolam pouvait surfer sur une vague de popularité, tout en continuant sur le plan politique à nous la jouer tactique, et misant sur la faiblesse du couple MMM-MSM (dont la moindre brise provoque des périodes de cooling off entre les leaders) pour régner en seul maître, cette stratégie ne paye plus désormais. La toile de fond a pris une sombre couleur : la conjoncture économique annonce le mauvais temps, et la guéguerre Duval/Bheenick n’arrange pas les choses ; le rapport du PRB tant attendu fait polémique, produisant l’effet inverse chez les fonctionnaires; la situation catastrophique sur le plan du law and order, hantise de tout gouvernement, ne favorise pas le pouvoir actuel.

C’est dire que les prochaines semaines risquent d’être sous haute tension pour Ramgoolam. D’autant que l’opposition semble s’être réveillée depuis que Bérenger a décidé de mettre un frein au koz koze Ganoo-Ramgoolam et qui tente ces jours-ci de mettre le Premier ministre au pied du mur sur la question de la réforme électorale. Ayant décidé de déterrer de nouveau la hache de guerre, Bérenger (en l’absence d’un signe clair de la part des Rouges sur le projet de deuxième République?) a décidé d’attaquer sur son sujet favori : les scandales. Ses révélations sur les détournements de fonds autour des projets immobiliers prennent la pente d’une nouvelle affaire Medpoint après les deux arrestations de vendredi dernier. Et se sentant bien parti, il annonce pour bientôt d’autres dénonciations sur des membres du gouvernement.

L’on peut donc d’ores et déjà s’attendre à un match sur le ring de l’Assemblée nationale, mardi prochain, avec une opposition qui n’a rien à perdre, et qui fera feu de tout bois, en ayant les yeux rivés sur les prochaines municipales et villageoises. D’ailleurs, en voulant caresser politiquement une frange de l’électorat portlouisien, Reza Uteem a donné le ton à Plaine-Verte lors du congrès de vendredi dernier en se demandant pourquoi les marchands ambulants de Flacq et de Triolet ne sont, eux, pas inquiétés. «kifer zis dans port louis ki met la polis ar ou ?».

Face à toutes ces critiques et suite à ses absences du pays, assorties de son silence sur les dossiers capitaux, le temps est venu pour Ramgoolam de réagir, d’être à la hauteur des responsabilités placées en lui. Mieux encore, de faire son choix entre capacité et incapacité de prendre des décisions. Aura-t-il le courage de concrétiser la réforme électorale comme il semblait convaincu il y a quelque temps ? Désormais, tous les regards sont tournés vers le Premier ministre…

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