L’inspectrice des écoles, ici aux côtés de sa petite-fille Eleah et son époux Hardwick,a donné un nouveau sens à sa vie.
Loin de baisser les bras, elle se bat chaque jour contre la maladie. Mais Doyana Tour s’engage aussi à responsabiliser et sensibiliser les femmes au cancer du sein.
Il y a d’abord eu le choc, puis la peur et un sentiment d’impuissance face à la maladie. Il y a trois ans, son monde s’est écroulé. Doyana Tour avait 50 ans lorsqu’elle a appris qu’elle était atteinte d’un cancer du sein. S’en est alors suivie une longue et pénible bataille contre ce mal : opération chirurgicale, mastectomie, chimiothérapie ou encore radiothérapie.
Doyana Tour, inspectrice des écoles, a connu des moments de douleur extrêmes et de découragement, mais sans jamais s’avouer vaincue. Cela grâce au soutien et à l’amour de ses proches. Aujourd’hui, alors qu’elle est en rémission, cette maman de deux enfants et grand-mère de deux petits-enfants, a décidé de raconter son histoire afin, dit-elle, d’aider celles qui passent par la même épreuve, et de sensibiliser les femmes quant à l’importance de prévenir le cancer du sein.
En 2009, après avoir reçu un pamphlet du ministère de la Santé sur l’autopalpation, Doyana a décidé, le soir même, de se palper les seins : «Je l’ai fait une première fois debout, mais je n’ai rien senti. Plus tard, une fois au lit, j’ai essayé de nouveau et c’est là que j’ai senti deux petites grosseurs à mon sein droit.» Inquiète, elle s’est immédiatement documentée sur Internet. Par la suite, elle a consulté un médecin qui lui a confirmé qu’elle avait bel et bien un cancer.
Coup de massue
Dans un premier temps, elle se fera enlever les deux grosseurs avant de subir, quelque temps plus tard, une ablation du sein. Un vrai coup de massue pour Doyana Tour. «Un sein, c’est une partie de soi. L’enlever, c’est aussi enlever sa féminité. C’était très dur mais j’ai dû faire face à la réalité. Heureusement, le chirurgien m’a beaucoup aidée et a gardé mon mamelon pour que la différence ne se voit pas trop», confie-t-elle.
Pendant près de cinq mois, Doyana a subi six séances de chimiothérapie, avant d’entamer une radiothérapie. «Je ne peux pas décrire à quel point c’était difficile. J’étais chauve, la radiothérapie m’avait complètement brûlée et je n’avais pas le droit de prendre de douche. Physiquement épuisée et saturée, j’avais le sentiment d’être un fardeau pour mes proches», confie Doyana.
Mais grâce à un encadrement médical soutenu, du courage, de la force puisée de sa spiritualité, et de par le soutien infaillible de ses proches, Doyana remonte, petit à petit, la pente. Depuis trois ans, elle se bat au quotidien afin de prendre le dessus sur la maladie. Soumise à un lourd traitement médicamenteux de cinq ans, Doyana, qui vit avec une prothèse du sein, est actuellement en rémission mais il n’est pas question pour elle de baisser les bras : «On ne guérit pas du cancer. Je sais que la maladie peut revenir à tout moment mais je suis décidée à me battre de toutes mes forces pour la vaincre.»
Sa vie a pris un nouveau départ. Plus épanouie, elle profite de chaque moment passé avec son mari Hardwick et ses deux enfants. Et Doyana a décidé de mettre son vécu et son expérience au service des autres et de s’engager dans la campagne de sensibilisation au cancer du sein. Avec deux autres collègues qui souffrent également de cette maladie, elle anime des causeries, en collaboration avec l’association Link to Life, à travers le pays.
Le trio va à la rencontre des femmes afin d’informer, de conscientiser et de briser le tabou autour du cancer. «Il y a toute une éducation à faire. De nombreuses femmes ne connaissent pas l’autopalpation et l’importance de la prévention. Beaucoup d’entre elles n’osent pas en parler par peur ou par ignorance. On se dit souvent que la maladie ne nous attaquera pas mais ce n’est pas vrai. Il faut se réveiller», soutient Doyana. Tel est le cri du coeur d’une femme qui ne se laissera jamais, dit-elle, vaincre par le cancer.