• Wazil Meerkhan et Dylan Carman plaident coupable dans le cadre de la mort de la WPC Raghoo - Pooja, la sœur de la victime : «Notre famille n’a toujours pas pu remonter la pente…»
  • Movember : au cœur des hommes, les hommes à cœur
  • Contrat d’exclusivité du Champ-de-Mars : le MTC se remet en selle
  • «Moana 2» : l’aventure magique sous les tropiques reprend
  • Il a été libéré sous caution après huit mois de détention préventive - Vishal Shibchurn : «Mo ena ankor bokou revelasion pour fer»
  • Le nouveau cabinet ministériel à la loupe - Kris Valaydon, observateur politique : «Le chantier est vaste pour le nouveau gouvernement...»
  • Des Junior Ministers «motivés»
  • Moi, ministre pour la première fois, je vais…
  • Au feu, les pompiers… sont enfin là !
  • Mare-Chicose en feu : le calvaire des villageois au bord de l'étouffement

Les proches évoquent la thèse du crime

JHE_2932.jpg

Les proches de Lindsay Aza, au poste de police de Baie-du-Tombeau samedi soir. Clency, au centre, a déposé une demande à la police pour l’ouverture d’une nouvelle enquête et l’exhumation du corps de son frère.

nieces aza.jpg

Kinzy, Joelle et Stéphanie, les nièces de la victime, veulent que justice soit faite.

Si la police a conclu que le travailleur social Lindsay Aza s’est suicidé, les proches de la victime, eux, ne sont pas de cet avis. Ils estiment que l’ex-président du groupe Elan a été victime d’un meurtre crapuleux maquillé en suicide.

D’abord, le rapport d’autopsie a conclu à la mort par asphyxie due à la pendaison. Ensuite, un mot d’adieu a été retrouvé dans la poche de la victime dans lequel elle explique le pourquoi de son geste. Forte de cela, la police a conclu que Lindsay Aza, 51 ans et habitant le Dockers’ Village à Baie-du-Tombeau, a mis fin à ses jours.

Le corps sans vie de ce travailleur social, fondateur de l’ONG Elan, qui milite pour la réinsertion des ex-détenus dans la société, a été retrouvé pendu à l’arrière de sa maison, le lundi 1er octobre, aux alentours de 8 heures. C’est une voisine qui a fait la découverte macabre et donné l’alerte.

Ceux qui côtoyaient de près Lindsay Aza, que ce soit dans le milieu social ou dans sa famille, ont du mal à accepter cette lourde disparition, surtout dans de telles circonstances. Chez les proches de la victime à Baie-du-Tombeau, c’est l’incompréhension totale. Claudinette Pasnin, la sœur de Lindsay Aza, ne croit d’ailleurs pas à la thèse de suicide évoquée par les enquêteurs. «Lindsay était un bon vivant. Il a touché le fond, il a connu le pire dans la vie. Il a connu l’enfer de l’alcool, celui de la prison et encore d’autres soucis. Il n’a jamais baissé les bras. C’était un battant. Il ne peut avoir commis un tel acte. Je ne pourrai jamais admettre cela. De plus, son ordinateur portable, son portefeuille ainsi que la chemise qu’il portait le jour du drame ont disparu», avance-t-elle d’une voix remplie de chagrin.

Et pour faire réactiver l’enquête, Clency Aza, le frère de la victime, a fait une nouvelle déposition à la police de Baie-du-Tombeau hier après-midi. L’homme, qui ne croit pas en la thèse du suicide, réclame l’exhumation du corps de son frère.

Les nièces de Lindsay Aza, Kinzy, Joëlle et Stéphanie, pensent également que celui-ci n’a pu se suicider. «Lindsay avait beaucoup de projets. Il souhaitait venir en aide aux jeunes de Baie-du-Tombeau où la drogue ne cesse de gagner du terrain. La police doit mener une enquête plus approfondie car à la veille de sa mort, il y avait deux personnes en sa compagnie à la maison. Ces deux hommes qui sont proches de lui ne sont même pas venus à son enterrement. Pourquoi ? De plus, lorsqu’on a découvert le corps de Lindsay, il avait les pieds et les mains ligotés, et sa bouche, remplie de coton, était bâillonnée par un drap», laisse entendre Kinzy qui veut que justice soit faite au plus vite.

Selon elle toujours, Lindsay Aza se préparait déjà à fêter Noël. «Il est rentré au pays le 27 septembre après un voyage à l’étranger. Il avait ramené des cadeaux pour toute la famille. Il disait qu’il avait déjà nos cadeaux de Noël et qu’il nous fallait patienter jusqu’au jour J. C’est impossible qu’il ait mis fin à ses jours. Il y a des zones d’ombre autour de son décès. Si on veut se donner la mort, on ne s’attache pas les mains et les pieds. Qui plus est, il y avait des mégots et des cendres de cigarette non loin de son corps alors qu’il ne fumait pas», souligne Kinzy qui précise que personne dans sa famille n’a vu la note d’adieu laissée par Lindsay Aza.

«On aurait aimé voir cette note pour confirmer qu’il s’agit effectivement de son écriture.» Dans cette note qui est entre les mains de la police, Lindsay Aza aurait cité les noms des membres de l’ONG Elan qui l’auraient accusé de fraude, des accusations qui seraient la raison de son suicide. «Lindsay n’est pas du genre à frauder. C’est un homme digne de confiance. Lors des funérailles, sa collègue a fait un témoignage dans lequel elle demandait à Lindsay de lui pardonner si jamais il a mal compris ses propos. Je me demande de quoi elle parlait», s’interroge Kinzy.

Contactée à ce sujet, cette personne, membre de l’ONG Elan, nie avoir prononcé de tels mots. «Lors de mon témoignage je n’ai jamais demandé à Lindsay de me pardonner. C’est inventé de toutes pièces», précise-t-elle. Elle affirme également qu’aucune allégation de fraude n’a été faite contre Lindsay Aza par des membres de l’association et dit avoir pris connaissance de la note que ce dernier aurait laissée à travers la presse. Quoi qu’il en soit, à Elan on dit beaucoup regretter le départ brutal de Lindsay Aza. «On se côtoie depuis plus de 12 ans. C’est une grande perte pour moi», murmure une collègue.

Parti tragiquement, Lindsay Aza restera dans les mémoires pour sa contribution dans la société. Quelques heures avant le drame, une soirée avait même été organisée en son honneur par les membres d’Elan. Le travailleur social venait de recevoir un prix du Directeur des poursuites publiques pour son engagement auprès des ex-détenus.

Archive: