Combien de rencontres Ramgoolam-Ganoo faudra-t-il encore avant que le Premier ministre ne dise clairement quelles sont ses propositions pour la réforme électorale ? D’accord, jusqu’ici le chef du gouvernement a plutôt démontré de bonnes dispositions, laissant deviner qu’il fait le choix de l’avenir avec un système électoral favorisant la représentation proportionnelle. O.K. L’on a bien noté qu’il dit non au passé et au communalisme Best Loser System. Sa déclaration ferme dès son retour de Londres était sans ambiguïté et chaudement applaudie. Oui, mais encore ?
On apprenait, dans l’édition de l’express dimanche de la semaine dernière, que le PM salue le pas en avant du leader de l’opposition et qu’il a quelques réserves sur la formule proposée par Bérenger, qui risque, selon lui, de déséquilibrer le résultat du First past the post. Sauf que tout ça ne nous apprend rien sur ce que le leader du Parti travailliste propose pour une meilleure réforme électorale. Et c’est là que le bât blesse. Car si Ramgoolam s’acharne à faire de la réforme électorale un jeu politique, optant pour des discussions uniquement avec le MMM qui a trouvé le porte-parole idéal en la personne d’Alan Ganoo, si le Premier ministre, pour une question de guéguerre politique veut ignorer, ou plutôt humilier le MSM, le public mauricien, lui, a le droit de savoir ce que le chef du gouvernement proposera pour réformer notre système électoral.
Est-ce que oui ou non les idées de Ramgoolam sont meilleures que celles proposées jusqu’ici ? Est-ce que la question d’une réforme électorale qui est d’ordre national peut se limiter à l’unique réflexion des leaders des partis traditionnels ? Pour la première fois de notre histoire, nous nous trouvons à la croisée des chemins sur cette question ô combien délicate, à voir les passions suscitées depuis la salutaire victoire du mouvement Resistans ek alternativ. Le moment est capital, historique. Notre futur, mieux notre destin commun en dépend. Et ce rendez-vous est trop important pour le manquer comme tant d’autres fois dans le passé, quand les multiples rapports d’experts, les passionnantes discussions furent sans suite. Alors oui, c’est un débat qui mérite l’engagement de tous les partis politiques traditionnels et autres, à l’exemple de Resistans ek alternativ ou encore Lalit. N’aurait-il pas également fallu la participation de tout un chacun : société civile, syndicats, citoyens engagés, bref, tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, peuvent contribuer à faire avancer Maurice ? La transparence est plus que jamais utile sur cette question qui décidera de notre futur. Et ce ne sont pas les rencontres opaques Ramgoolam-Ganoo qui jouent en faveur de la démocratie…