Navin Ramgoolam souhaite que le Best Loser System soit revu.
Rencontres avouées, rencontres secrètes. Longues discussions autour d’un sujet brûlant. Arguments pour, arguments contre. Et si on abolissait le Best Loser System (BLS) ? C’est la question qui émaille les débats privés et qui anime les conversations politiques en ce moment. Deux faits ont propulsé le Best Loser System sur le devant de la scène ces dernières semaines. D’abord, il y a eu la publication du point de vue des Nations unies sur la nécessité, pour un candidat, de décliner son appartenance ethnique lors du Nomination Day et, ensuite, la déclaration de Navin Ramgoolam en faveur de l’instance internationale : «Le BLS nous a été très utile. Mais il est temps de le revoir (…) Aujourd’hui, nous devons penser en termes de mauricianisme».
Et, bien sûr, Paul Bérenger s’est invité dans les débats, proposant une «alternative» au BLS, entérinée cette semaine par le bureau politique du MMM. Le chef de file des Mauves préconise, lui, un Parlement à 90 députés – 62 élus au suffrage universel, 20 à la proportionnelle et huit désignés par les leaders. Une solution qui a du mal à convaincre, que ce soit sir Anerood Jugnauth, leader du Remake 2000, et par extension certains membres du MSM, Navin Ramgoolam et les plus ardents défenseurs du BLS.
Si les alliés du MMM n’expriment pas ouvertement leur doute et que SAJ affirme être ouvert à la proposition de Paul Bérenger, dans les coulisses du Remake, les membres du parti soleil ne cachent pas leurs réticences. Par ailleurs, Alan Ganoo, émissaire de Paul Bérenger, a rencontré Navin Ramgoolam, cette semaine, et lui a présenté la formule du MMM. Lors de sa conférence de presse hier, Paul Bérenger a dit que la réaction de Navin Ramgoolam «n’a pas été négative.» Néanmoins, nombreux sont ceux qui parient que la formule mauve n’a pas vraiment d’avenir !
Surtout qu’au-delà d’un consensus au niveau politique, la difficulté est de convaincre une partie de la population, réfractaire à l’idée de voir disparaître le BLS. C’est pour cela que les députés musulmans, qu’ils soient du MMM ou du PTr, enchaînent les rencontres et les réunions avec les leaders religieux et les intellectuels de la communauté musulmane. Des rencontres informelles ayant pour but de tâter le pouls des dirigeants et de s’efforcer de répondre à leurs craintes, tout en essayant de les convaincre, bien sûr, que leurs droits ne seront pas lésés si le BLS venait à disparaître.
Un vrai travail dans l’ombre qui, pour l’instant, ne porterait pas ses fruits : «C’est difficile de rassurer tout le monde parce que nous sommes nous-mêmes dans l’incertitude», confie un député mauve. Si, pour l’instant, aucune action concrète n’a été prise de la part du gouvernement suite aux conclusions des Nations unies, cela ne veut pas dire, semblerait-il, que rien ne se passe… en secret !