Dans quelques jours de nombreux pèlerins prendront l’avion pour l’Arabie saoudite. Néanmoins, 700 d’entre eux devront attendre l’année prochaine.
Le Dr Siddick Maudarbocus estime avoir fait son maximum pour obtenir des visas additionnels.
Ils sont 700 pèlerins à ne pas avoir obtenu de visas. Alors le représentant de la «Muslim World League» tente de récupérer ceux qui n’ont pas été utilisés par les Malgaches.
Il ne perd pas espoir. Mais il est réaliste, dit-il : «Je suis en train de faire des démarches. Mais rien n’est garanti.» Le Dr Siddick Maudarbocus, l’homme derrière
les négociations mauriciennes pour que les autorités locales puissent récupérer les 350 visas non utilisés par Madagascar, estime donc que la partie est loin d’être gagnée : «Nous n’avons pas de nouvelles des autorités saoudiennes. Nos chances de pouvoir permettre à 350 pèlerins mauriciens supplémentaires de se rendre à La Mecque s’amenuisent», confie le représentant de la Rabita Al Alam Al Islami (Muslim World League) pour Maurice et Madagascar.
Depuis quelques semaines, c’est la déception chez les 700 Mauriciens qui souhaitaient effectuer le hadj, cinquième pilier de l’islam, cette année. Contrairement aux années précédentes, l’Arabie saoudite, à cause de travaux effectués à La Mecque, n’a alloué que 1 300 visas à l’île Maurice, au lieu des 2 000 habituels.
Du coup, 700 pèlerins – qui ont tout payé, tout réservé et tout préparé – ne prendront pas l’avion dans quelques jours pour se rendre en ce lieu de prières. Abdool Rahman fait partie de ceux qui ont été obligés de repousser ce voyage important. Cet habitant de Notre-Dame devait s’envoler avec son épouse dans quelques jours. Ils attendaient ce moment depuis cinq ans.
«Le destin»
Bien sûr, explique-t-il, il y a eu du «chagrin», mais le dirigeant d’une mosquée s’est résigné : «Je me suis dit que c’était le destin, que c’était Allah qui avait décidé cela. Nous ne devions pas faire ce voyage cette année». Son épouse a, également, pris les choses avec philosophie. Néanmoins, il était difficile de ne pas ressentir une pointe de déception. Et cela même si le couple est sur la liste prioritaire pour 2013 (comme les 698 autres non-partants) : «Nous avions tout organisé. Nous avons trois enfants, ils sont encore petits et il fallait tout mettre en place. Nous avons pu le faire. Qui nous dit que l’année prochaine, nous serons en mesure de nous rendre à La Mecque», se demande-t-il.
Et s’il obtenait deux visas suite aux négociations mauriciennes ? Abdool Rahman, très critique de la gestion du dossier Hadj par les autorités, préfère se montrer prudent : «Je pense que c’est enn foss lespwar. Et même si c’est possible, comment allons-nous faire pour nous enregistrer dans un hôtel et trouver une place sur un vol ?», se demande-t-il. Comme il l’explique, l’organisateur qui s’occupait de ses démarches a déjà annulé ses réservations et l’a remboursé : «Il devait partir avec 100 personnes. Mais au final, il se retrouve avec 57 pèlerins. C’est pour ceux-là qu’il a réservé l’hôtel. Je ne crois pas qu’il peut tout changer à la dernière minute.»
Pour le Dr Siddick Maudarbocus, ce n’est pas encore «la dernière minute», mais on n’en est pas loin : «Hier (NdlR : vendredi 28 septembre), c’était férié en Arabie saoudite. Nous n’avons pas obtenu de réponse. Nous espérions un retour aujourd’hui mais nous sommes toujours sans nouvelles. Les autorités saoudiennes sont débordées par les demandes de plus de 50 pays. Ce n’est pas évident pour l’instant.» Il réalise que de nombreux pèlerins sont dans l’attente comme lui : «Ce n’est pas évident. Mais j’ai fait mon maximum auprès des autorités saoudiennes. Il faut désormais attendre.» Attendre, oui, dit-il, mais sans nourrir trop d’espoir.