Le message des animateurs de la plate-forme est clair : non à la centrale !
Un élan national et une prise de conscience par tous. Voilà ce que les animateurs de la plate-forme réunissant l’Action civique d’Albion plage et le Mouvement civique de Pointe-aux-Sables veulent.
Leur mouvement milite pour que la centrale à charbon de CT Power, appelée à produire de l’électricité, ne voie pas le jour à Pointe-aux-Caves, qui se situe entre Albion et Pointe-aux-Sables. Et ils se demandent où sont passés leurs représentants au Parlement, mais aussi les responsables religieux.
Si les appels auprès de la classe politique ont été nombreux – mais principalement, sans retour –, désormais, ils font appel aux personnalités mauriciennes qui n’œuvrent pas en politique. Une décision prise lors d’une réunion civique. Et c’est dans une lettre ouverte au Conseil des religions qu’ils se sont exprimés, cette semaine : «Il fut décidé d’avoir recours aux personnes apolitiques pour nous épauler dans notre lutte nous opposant à nos gouvernants et à des mains invisibles qui opèrent dans l’ombre», écrivent-ils.
Leur appel au soutien est clair : «Prenez le pouls des experts qui ont déjà donné leurs avis défavorables ainsi que celui de la population de ces régions où églises, mosquées et temples cohabitent pacifiquement. Voyez si votre conscience vous appelle à nous aider dans notre lutte pour sauver nos bébés, nos familles et nos demeures rudement acquises.» Désormais, les représentants de la plate-forme attendent une réaction positive du Conseil des religions.
Par ailleurs, le travail se poursuit sur le terrain. Plus de 5 000 signatures ont été récoltées pour la pétition disant non à la centrale à charbon. Vous pouvez, d’ailleurs, participer aux efforts de ce mouvement de protestation. Il suffit de cliquer sur le lien plus loin et suivre les instructions : http://www.avaaz.org/en/petition/Not_to_coal_power_plants_in_Mauritius. Les animateurs de la plate-forme poursuivent également leurs réunions d’explication et de sensibilisation. Après Pointe-aux-Sables, Albion et Petite-Rivière, ils étaient à la Tour-Koenig, cette semaine.
Une jetée : une solution… ou pas
Les autorités tentent de rassurer les habitants des régions avoisinantes de Pointe-aux-Caves. Et cette semaine, c’est Deva Virahsawmy, ministre de l’Environnement, qui a tenté de faire passer la pilule en déclarant qu’une jetée, une des conditions imposées par le gouvernement à CT Power, réduira l’impact environnemental du projet : «Le Premier ministre est conscient des problèmes qui existent dans la région et nous allons imposer des conditions très strictes à CT Power. Une des conditions est de construire une jetée pour le débarquement du charbon.» Ainsi, le charbon ne sera plus transporté à travers les routes. Néanmoins, cette mesure ne convainc pas les animateurs de la plate-forme anti-centrale à charbon qui s’interrogent, entre autres, sur l’impact de cette décision sur la faune et la flore marines.
Paroles d’un «éco-citoyen»
Il se présente comme : «Michel Dupont, éco-citoyen». Et il souhaite apporter son soutien, dans un courrier, à la plate-forme qui se bat contre la construction et l’opération d’une centrale à charbon à Pointe-aux-Caves. Cet habitant de Mahébourg estime qu’à Maurice «nous bénéficions d’un ensoleillement exceptionnel, ce qui devrait encourager l’alternative de production d’énergie solaire dite renouvelable.» Il y a quelques mois, Michel Dupont dit avoir proposé au ministre de l’Éducation, Vasant Bunwaree, un projet bien particulier : «Il s’agit d’une micro centrale solaire à Mahébourg d’une puissance de 300kW/h, ce qui représente l’alimentation en électricité d’une centaine d’habitations.» Pour ce faire, il prévoyait des structures existantes : les abribus de la gare routière. L’homme estime que nous avons «de l’or sur la tête» et qu’il faudrait savoir en profiter !