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«Nous ferons une grève de la faim si…»

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Les marchands ambulants après leur libération,
entourent leur avocat, Me Roubina Jadoo-Jaunbocus, devant la Bail & Remand Court.

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Vendredi dernier, ça a chauffé à la place d’Armes.

Malgré l’intervention musclée de la police vendredi à la place d’Armes, les «Street Vendors» ne céderont pas. Plus que jamais déterminés, ils évoquent même une éventuelle grève de la faim. Nous avons rencontré plusieurs d’entre eux qui ont été arrêtés puis relâchés sur parole.

«Nous ne sommes pas des voleurs. Nous travaillons pour manger à notre faim et subvenir aux besoins de nos familles»… Manida Vani Veerapen, mère d’une adolescente de 15 ans, n’en revient pas. Elle fait partie des huit marchands ambulants arrêtés puis relâchés sur parole hier. Des arrestations qui font suite à l’intervention de la police à la place d’Armes vendredi, où les marchands faisaient un sit-in pour dire non à la décision de la Cour suprême leur interdisant d’opérer dans un rayon de 500 mètres autour du marché central.

Présentés devant la Bail & Remand Court hier matin, ces derniers n’ont pas mâché leurs mots à leur sortie du tribunal. Chota Hossenally, le vice-président de la Street Vendors Association, qui a, lui aussi, été arrêté puis relâché, envisage même une grève de la faim. Une lettre a été envoyée notamment au Premier ministre, au lord-maire de Port-Louis et au commissaire de police, pour faire état des revendications des marchands ambulants. «Si d’ici lundi, les autorités ne nous laissent pas travailler aux endroits habituels, la police devra prendre ses responsabilités et nous les nôtres. Nous demandons à ce qu’on puisse opérer à la rue Farquhar et dans ses alentours, comme on le faisait avant, jusqu’à ce qu’un site nous soit proposé par l’État. Au cas contraire, nous n’aurons d’autre choix que d’entamer une grève de la faim», avance Chota Hossenally. Et d’ajouter que «si les autorités ne veulent toujours pas que nous opérions, qu’ils nous enferment, nous nourrissent et donnent une pension à nos familles !» 

Azim Sakauloo, secrétaire de l’association des marchands ambulants du Nord, a aussi été arrêté. Il soutient «que nous demandons juste de pouvoir travailler, chose que nous n’avons pas fait depuis 25 jours, alors que nous avons des dettes à honorer et des familles à nourrir. Nous voulons un projet à long terme, qui nous permettra d’opérer. Nous ne voulons pas d’argent ni de la nourriture. Nous voulons juste travailler honnêtement.» 

Il faut savoir que lors de ces altercations, le président de la Street Vendor’s Association, Hyder Raman, a été bousculé et pris d’un malaise. Il a été conduit à l’hôpital Jeetoo. Il était toujours admis aux soins intensifs à l’heure où nous mettions sous presse.

Les marchands arrêtés pour rassemblement illégal sont défendus par Me Roubina Jadoo-Jaunbocus. Ils devront payer chacun une caution demain pour recouvrer la liberté. Mais ce qu’ils souhaiteraient vraiment, c’est d’être libres de pouvoir travailler afin de manger à leur faim.

Stéphane Chinnapen & Laura Samoisy

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