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Entre passé et avenir…

si Ramgoolam veut entrer dans l’histoire comme un Premier ministre progressiste, il a désormais les cartes en main. Le verdict de Genève, le stand ambigu du MMM, la position non définie du MSM sur le ruling de l’ONU alors que SAJ et Showkutally Soodhun se sont prononcés en faveur du maintien du Best Loser System (BLS), jouent en faveur du Premier ministre. Du moins, s’il se décide à saisir cette occasion. Même Bérenger qui a déçu et surpris plus d’un hier en s’en prenant à Résistans ek alternativ pour ensuite réaffirmer, une nouvelle fois, son opposition à l’abolition du BLS, ajoute de l’eau «mauricianiste» au moulin castéiste de Ramgoolam.

Jamais donc le choix n’a été aussi clair pour le leader rouge. Soit il continue à nous dire tout et son contraire : deux pas en avant dans le sens d’une réforme électorale, pour mieux reculer en exigeant un énième rapport sur la question car se souciant des minorités. Soit il fait preuve du même courage qui l’a animé avec la loi sur l’avortement et il va jusqu’au bout de sa vision soi-disant rassembleur. Au final, Ramgoolam a deux options : le passé ou l’avenir. Il peut choisir de rester figé dans le temps, en décidant de maintenir le système électoral actuel, le BLS et l’obligation de décliner sa communauté.

S’il adopte cette position, non seulement le Premier ministre violera les conventions dont Maurice est signataire, mais il continuera aussi à naviguer dans un climat rétrograde, communautariste où l’on perpétue l’esprit de «nou bann» uniquement pour une question de réservoir de votes, de pouvoir faisant croire aux crédules que «zott bann» veilleront à leurs intérêts à l’Assemblée nationale. À croire que les députés sont envoyés au Parlement pour défendre leurs communautés et non les affaires du pays !

En revanche, Ramgoolam pourrait aussi opter pour l’avenir et l’avancement de Maurice en s’engageant concrètement dans une vraie réforme électorale sans le BLS et sans obligation pour les candidats des élections de décliner leurs communautés. Et là, quoi qu’en dise Yousuf Mohamed, ardent défenseur du BLS, le chef du gouvernement ferait un premier pas (petit, certes) envers ceux qui préfèrent le mauricianisme au communalisme. On pense surtout à la jeune génération et aux enfants d’aujourd’hui qui ont de plus en plus de mal – les mariages mixtes, le métissage, l’évolution des identités aidant – à se classifier dans une communauté quelconque si ce n’est qu’ils ont un sens d’appartenance au quadricolore et qu’ils ont adopté une Mauritian way of life. Évidemment, il faudrait être naïf pour croire que l’abolition du BLS enlèvera l’épine du communalisme dans le corpus du pays.

Mais, le signal serait fort si l’on commence, au sein même des institutions, à réfléchir sans distinction ethnique sur un sujet aussi sérieux que les élections. À l’heure où le pays nous renvoie une image désordonnée, parfois sombre, sinon sordide – la morosité sur le plan économique, cascade d’augmentations de prix, affaire Gro Derek, série de crimes –, le Premier ministre serait bien inspiré si, en tant que chef, il nous fait respirer un autre air que celui puant le communalisme. Sommes-nous à la veille d’un feel good factor ou à l’aube d’un énième retour vers le passé ?

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