Radhakrishna Sadien
Alors que le rapport du Pay Research Bureau (PRB)
sera bientôt rendu public, le syndicaliste Radhakrishna Sadien nous parle des attentes et des craintes des fonctionnaires. Entretien…
Le rapport du Pay Research Bureau (PRB) sera bientôt rendu public. Quelles sont les attentes des syndicats par rapport à ce document ?
Il faut tout d’abord préciser que le PRB est là pour faire des propositions sur les salaires aussi bien que sur les conditions de service. La perception que le PRB est synonyme de cadeaux de Noël doit être bannie. En 2008, le coût du rapport, annoncé à Rs 5 milliards, ne reflétait pas la réalité. En fait, cette somme inclut les 6 % de la pension contributive qui ont été repris d’une autre main : la compensation salariale pour l’année en cours aussi bien que l’increment annuel. Il ne faut pas non plus oublier que l’État a fait des économies en ne procédant pas à des nominations. Il était aussi nécessaire pour le gouvernement de dire comment l’argent retourne dans ses caisses en termes de taxe directe. Donc, il ne faut pas se servir du rapport pour faire avaler des couleuvres, en l’enrobant de chocolat et de miel. Nous demandons à ce que celui-ci crée les conditions afin d’offrir de meilleurs services à la population, sans distinction, aucune. Il faudrait qu’il y ait une réduction dans l’écart des salaires des fonctionnaires. Que ce rapport fasse aussi état d’autres aspects des conditions de travail. Le but est de créer le climat pour améliorer le tout en donnant la motivation nécessaire aux employés concernés pour qu’aucun groupe ne soit favorisé au détriment de l’autre.
Quelles sont les craintes qui habitent les fonctionnaires ?
Qu’il n’y ait pas de recommandations pour les fonctionnaires qui sont au bas de l’échelle, qu’on ne vienne pas avec de nouveaux concepts non applicables dans la réalité mauricienne, qu’il n’y ait surtout pas d’erreur sur la question de l’extension de l’âge de la retraite à 65 ans et encore moins une détérioration dans les conditions de travail.
Croyez-vous que les autorités pourraient répondre à l’attente de ceux qui travaillent dans la fonction publique ?
Il ne faut pas oublier le rôle positif joué par la fonction publique dans le développement du pays, bien que le nombre de fonctionnaires ait diminué considérablement au cours des dernières années. Il n’y a pas un seul pays au monde qui puisse prétendre progresser économiquement et socialement sans une fonction publique efficiente et efficace. Le rôle de la fonction publique est de servir le public sans distinction. Il est alors du devoir du gouvernement de fournir les moyens et de créer les conditions afin que les fonctionnaires puissent offrir le meilleur d’eux-mêmes.
Le PRB travaille actuellement sur une nouvelle formule pour la pension contributive des fonctionnaires. Qu’en pensez-vous ?
Les fonctionnaires ont commencé à contribuer 6 % de leurs salaires pour la pension depuis 2008. Le PRB a aussi recommandé l’extension de l’âge de la retraite à un barème gradué en 2008. Avec cette recommandation, ceux qui ont terminé leurs 33 ans plus un tiers d’année de service perdent leurs contributions. D’où notre demande de les rembourser sous forme d’un enhanced benefit. Nous exigeons que cette décision soit applicable à partir de 2008. En ce qui concerne l’extension de l’âge de la retraite à 65 ans, nous pensons que cela est en dehors du mandat du PRB.
Que pensez-vous de la publication du rapport tous les deux ans et non tous les cinq ans. Qu’est-ce qu’un tel changement implique ?
Un rapport tous les deux ans ne fera que creuser l’écart des salaires dans la fonction publique. L’exercice de déposition prend beaucoup de temps, surtout pour un gros syndicat. On ne peut passer son temps à déposer devant cette instance. Il faut aussi laisser du temps pour que les recommandations du rapport soient mises en pratique. Le PRB a beaucoup de travail à abattre entre deux rapports. Il ne faut pas véhiculer l’information selon laquelle il est là que pour revoir les salaires.