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Être maman trop tôt

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À Maurice, de plus en plus de jeunes filles tombent enceintes. Une situation alarmante selon les autorités.

Alors que les autorités tirent la sonnette d’alarme sur le nombre en hausse des grossesses précoces, Mélanie, mère à 16 ans, aujourd’hui âgée de 29 ans, raconte son parcours.

Avoir un enfant… alors qu’on est soi-même un enfant. Mélanie l’a fait. Elle avait 16 ans quand elle a appris qu’elle attendait un bébé. Sur le coup, elle n’avait pas réalisé qu’elle devrait autant se sacrifier. Les coups durs, les trahisons, les départs, les regards, Mélanie a tout encaissé, a tout supporté. De simple adolescente amoureuse, elle est devenue mère ; une maman trop jeune, une maman abandonnée : «Le père de ma fille m’a quittée.» Comme elle, de plus en plus de jeunes filles attendent des enfants. Selon les autorités, le nombre de grossesses précoces a augmenté en 2011 (230 cas). Une situation des plus alarmantes.

13 ans plus tard, Mélanie, bientôt la trentaine, est une jeune femme épanouie et une mère comblée. Avec sa petite, qui n’en est plus vraiment une, elle a une relation spéciale : «Nous nous comprenons parfaitement.» Et s’il y a bien des années elle pensait que «son amour» était la pire chose qui pouvait lui arriver, elle a, depuis, complètement changé d’avis : «Rien n’a été facile. Je rêvais d’une autre vie, d’un autre parcours. Mais j’ai de la chance d’avoir ma fille avec moi, aujourd’hui. Elle fait ma fierté et sa présence me rappelle tous les jours qu’on peut aimer sans condition et que je suis bien plus forte que je ne pouvais le croire.»

À 16 ans, Mélanie, qui venait de réussir ses examens du School Certificate et qui était en LowerVI, a dû quitter l’école : «C’était un collège catholique. Je crois que j’étais une des premières filles à tomber enceinte en pleine année scolaire. Ma présence a été tolérée quelques mois mais dès que mon ventre s’est trop vu, j’ai dû rester chez moi.» Pour elle, c’était une blessure de plus. Mais pas la première, ni la dernière… «La déception de mes parents, leur regard quand ils ont appris la nouvelle : Je n’oublierai jamais ça. Et ensuite, le départ de mon petit ami, cette impression d’être abandonnée et d’être une pestiférée… C’était vraiment horrible.»

Pourtant, la Mélanie adolescente savait tout de la contraception. Elle utilisait des préservatifs à chaque rapport : «Puis, on a fait une erreur. On a fait l’amour sans préservatif. Je me disais que de le faire une fois, juste une fois, ne nous causerait pas d’ennui. Quand j’ai compris que j’étais enceinte, mon monde s’est écroulé.» Après la naissance de son enfant – «une vraie épreuve» –, elle s’est d’abord renfermée sur elle-même : «J’ai construit mon monde autour de ma fille et de mes proches.» Puis, un jour, elle a réalisé que pour l’avenir de son bébé, il fallait qu’elle bouge : «Il me fallait trouver un travail, avoir une situation professionnelle, un salaire. Alors j’ai repris les cours et j’ai obtenu mes A Levels en tant que candidate privée.»

Aujourd’hui, Mélanie a un «bon job», elle se débrouille seule avec sa fille, tout en comptant sur ses parents : «J’avais besoin d’indépendance.» Depuis peu, elle a quelqu’un dans sa vie : «Pendant 13 ans, il n’y a eu que des histoires sans lendemain, j’étais trop blessée. Mais, j’arrive petit à petit à m’ouvrir.» Si elle n’imagine pas sa vie sans sa fille, elle ne souhaite à aucune jeune fille de devenir maman trop tôt : «Il y a un âge pour tout…»

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