Hervé Loval garde espoir de trouver un toit tout comme ses autres camarades.
Shivanee Padiachy espère quitter l’usine de thé très bientôt.
«Une dure réalité»… C’est en ces termes que s’est exprimée Shivanee Padiachy lorsque nous l’avons rencontrée, le vendredi 17 août, dans l’ancienne usine de thé de Dubreuil. D’un air triste, la jeune femme s’apprête à rendre visite à son beau-père, gravement malade, qui a été admis à l’hôpital. Mais elle prend tout de même le temps de nous accorder quelques minutes.
Autour d’elle, un vide immense se fait sentir. Car depuis le dimanche 12 août, Shivanee Padiachy voit partir plusieurs familles qui ont vécu, comme elle, dans cette usine de thé, pendant deux ans. Et ce, après que leurs maisonnettes en tôle, construites illégalement sur les terres de l’État, eurent été démolies. En effet, uniquement 22 familles ont obtenu une maison de la National Empowerment Foundation (NEF). Celles-ci ont été construites à quelques mètres seulement de l’usine.
Shivanee Padiachy et les siens n’en font, hélas, pas partie. Pourtant, il auraient aimé changer de vie et avoir un nouveau toit. «Mon mari travaille comme chauffeur d’autobus pour la CNT. Il gagne Rs 5 500 par mois, et touche une allocation pour ses heures supplémentaires. Nous n’avons pas bénéficié de l’aide de la NEF car nos revenus mensuels dépassent légèrement celui recommandé pour l’obtention d’une maison», déplore-t-elle. Mère de deux fils âgés de 4 ans et dix mois, Shivanee espère quitter l’ancienne usine de thé, d’ici trois à quatre mois.
«Le ministre Suren Dayal nous a promis de trouver une solution très bientôt. Apparemment, un terrain a été identifié à Dubreuil, sur lequel ma future maison sera construite. Je garde donc espoir», soutient Shivanee.
D’autres personnes sont dans la même situation qu’elle, à l’instar de Hervé Loval, âgé de 26 ans. Nous avons croisé ce dernier alors qu’il revenait des champs où il travaille comme laboureur. «Ma compagne et moi touchons chacun environ Rs 3 500 par mois. Ce qui revient à un maigre revenu de Rs 7 000. Pour bénéficier de l’aide de la NEF, nos salaires ne devaient pas dépasser Rs 6 200», explique Hervé Loval.
S’il affirme être triste de voir partir ses voisins de l’usine, il avance qu’il est tout de même heureux pour eux. «Je partage leur bonheur. J’aurais aimé être à leur place mais un jour, ce sera à mon tour de partir. Les autorités concernées nous ont promis de nous reloger bientôt. J’espère qu’ils vont tenir leur engagement. J’y crois en tout cas», dit-il, avec l’espoir que son rêve deviendra réalité dans un proche avenir.