La victime est décédée d’une fracture du crâne.
Le jeune homme était un passionné de foot.
La route a fait quatre nouvelles victimes cette semaine, dont une habitante de Chemin-Grenier et un jeune homme de Batimarais. Leurs proches nous font part de leur souffrance.
Devi Pothayya n’a pu dire au revoir à ses enfants
Ses blessures ont eu raison d’elle. Devi Pothayya, 46 ans, est décédée le samedi 11 août. Cette habitante de Chemin-Grenier était admise à l’unité des soins intensifs de l’hôpital de Rose-Belle depuis le 31 juillet. L’autopsie a révélé qu’elle a succombé à de graves blessures à la tête.
La victime était en voiture au moment de l’accident, qui a également fait d’autres blessés, dont son époux Nanda, sa nièce de 16 ans, et le chauffeur, un ami de la famille. Depuis ce terrible drame, le quotidien des Pothayya a été chamboulé. Le fils de Devi, un jeune homme de 22 ans vivant en Irlande, est arrivé au pays en catastrophe quelques heures avant le décès de sa mère. Sa sœur aînée, âgée de 26 ans et qui vit aussi en Irlande, est, quant à elle, rentrée au pays le lundi 13 août, soit le jour des funérailles.
Leur père Nanda ne cache pas sa colère quant aux circonstances ayant occasionné l’accident. «Nous étions sur le chemin du retour lorsque l’accident s’est produit. Nous avions, au préalable, rendu visite à un proche à Riambel. J’étais assis sur le siège avant, à côté du conducteur. Ma femme et ma nièce se trouvaient sur le siège arrière. L’accident a eu lieu vers 20h30. Il pleuvait. Mon ami allait négocier un virage lorsqu’il a été aveuglé par les feux avant d’un van qui venait en sens inverse. La voiture a dérapé pour terminer sa route contre un arbre», se remémore-t-il.
Les blessés ont d’abord été transportés à l’hôpital de Souillac, avant d’être transférés à celui de Rose-Belle. Nanda, qui bénéficie d’une aide sociale ayant été victime d’un accident de travail il y a cinq ans, s’en est sorti avec des douleurs au cou, à la colonne vertébrale et à une cheville.
Devi Pothayya laisse un grand vide derrière elle. «Elle était très populaire et aimait aider ceux dans le besoin. On l’appréciait aussi pour ses petits conseils. En 27 ans de vie commune, je n’ai connu que des moments heureux avec elle. Elle ne méritait pas de finir de cette façon», se lamente Nanda, le cœur meurtri.
Angelito Antoinette : mort à la fleur de l’âge
Il n’avait que 24 ans. Angelito Antoinette, un habitant de Batimarais, est mort dans des circonstances atroces, après avoir été victime d’un délit de fuite. Il a été fauché par un camion à Union-Ducray, alors qu’il était à moto. Angelito Antoinette est mort sur le coup, victime d’une fracture du crâne. Le choc a été d’une telle violence que la moto et les vêtements de la victime ont pris feu après la collision.
Sa tante maternelle, qui se trouvait aussi sur la moto, a eu plus de chance. Elle s’en est sortie avec une jambe fracturée, mais ne sait toujours pas que son neveu est décédé. Elle avait été admise à l’hôpital de Rose-Belle dans un premier temps, avant d’être transférée à celui de Pamplemousses, où elle a subi une intervention chirurgicale.
Les faits remontent au dimanche 12 août. Selon la police, l’accident a eu lieu vers 17h35. Angelito et sa tante roulaient en direction de Souillac lorsque l’irréparable s’est produit. Un camion allant dans le même sens, les a renversés. Le chauffeur du camion Goods Vehicle, ne s’est arrêté qu’une centaine de mètres plus loin, laissant son camion sur place, avec à l’intérieur, une jeune femme et un enfant. Roshan Cheeneeban, un habitant de Trois-Boutiques, a par la suite été arrêté par la police. Il fait l’objet d’une charge provisoire d’homicide involontaire. La police lui reproche aussi d’avoir déserté les lieux du drame.
«C’est révoltant», s’insurge Rico, le père du défunt. «Comment a-t-il pu prendre la fuite ? Les volontaires n’ont rien pu faire pour sauver mon fils qui portait, pourtant, un casque intégral», poursuit-il. Rico et son épouse Dominique, ainsi que leur fille Joanne, sont dans une grande tristesse. Angelito, qui travaillait au sein de la compagnie Bioculture, avait aidé à la construction de la nouvelle demeure familiale.
Dominique confie que les événements du dimanche 12 août resteront à jamais gravés dans sa mémoire : «Mon fils se rendait à Souillac. Sa filleule Athéna a eu un an ce jour-là. On l’attendait à la fête pour couper le gâteau. Nous sommes tous marqués à vie. Li ti lame droit so papa. Nu pa pu kapav blie li.»
Deux autres victimes à déplorer
La journée du vendredi 17 août a été marquée par deux accidents fatals dans le Nord du pays. Le premier s’est produit à Forbach, aux alentours de 6h30. Jugdish Doorjun, 66 ans, était à bicyclette lorsqu’il a été renversé par un van conduit par un habitant de Plaine-des-Papayes, âgé de 30 ans. Ce dernier a subi un alcotest qui s’est révélé négatif Il a été ensuit arrêté par la police. Il est accusé d’homicide involontaire.
En début de soirée, ce jour-là, un sergent de police affecté à la Road Safety Unit, a péri dans un autre accident vers 17h55, sur la route principale de Mon-Goût. Duth Muthoorah, âgé de 35 ans et habitant Plaine-des-Roches, pilotait sa moto lorsqu’il est entré en collision avec un «camion-taxi». Il est mort sur le coup. Le sergent comptait 10 ans de service au sein de la force policière et avait deux enfants. Le chauffeur du camion, un habitant de La-Marie, a été arrêté puis libéré sur parole. Il fait, lui aussi, l’objet d’une charge provisoire d’homicide involontaire.