Le maître tailleur avec la machine à coudre de ses débuts.
La scène se déroule dans un salon de couture. Destination : le triangle d’or parisien, à l’angle des rues Marbeuf et François 1er. On est chez Smalto, l’antre du costume bien fait, de la grande mesure, de la coupe sophistiquée. Bref, l’équivalent pour les hommes, de la haute couture pour les femmes.
Là-bas, c’est Daniel Dagha qui est le maître des lieux ou plutôt le maître tailleur. Depuis plus d’une trentaine d’années dans la profession, le Mauricien s’est taillé, au fil des années, une solide réputation dans ce métier qu’il a embrassé alors qu’il n’avait que 14 ans.
Pas étonnant, donc, si ses qualités de tailleur sont souvent mises en avant, que ce soit par ses très célèbres clients ou encore à travers les médias en France, lors d’un reportage réalisé par France 24 ou lors d’un sujet qui lui a été consacré dans une récente édition de Paris Match : «Le sur-mesure fait l’homme.»
Malgré sa notoriété,
Daniel, actuellement en vacances à Maurice chez sa famille, à Curepipe, n’est pas du genre à se vanter : «Dans ce métier, il faut être humble. Je ne vois pas pourquoi je devrais me comporter différemment. Je sais d’où je viens et je n’oublierai jamais le chemin parcouru, ni tous les sacrifices qu’il a fallu faire pour que j’arrive là où je suis aujourd’hui.»
Et c’est petit à petit, à force d’audace et de détermination, que Daniel, marié, papa de deux enfants et grand-père d’une petite-fille, s’est construit. Lorsqu’à la vingtaine, il débarque en France, son objectif était de faire ses preuves et de mettre en pratique tout ce qu’il avait appris «sur le tas» à Maurice, de ce «métier noble» qui, aujourd’hui, le lui rend bien : «À mon arrivée à Paris, j’ai travaillé dans plusieurs petites boutiques avant d’intégrer Smalto, à laquelle j’ai consacré 33 ans de ma vie.»
Fort de son expérience, le maître couturier est aujourd’hui un pro dans son domaine car, d’un simple regard, il analyse la morphologie d’un client : taille, ventre, hanches, épaules, entre autres, avant de donner vie à un costume sur-mesure.
Précision du geste, rigueur, souci du détail, sont ses maîtres-mots car Daniel est un perfectionniste. De A à Z, ses vêtements sont réalisés à la main : les mensurations, la forme (droite ou cintrée, ou à pinces...), la coupe du tissu, l’assemblage des pièces, l’essayage pour obtenir un tombé parfait ou encore l’étape de la couture avant de resserrer ou élargir ou encore s’adonner à quelques retouches, ici et là, pour gommer les défauts, pour mettre en avant les qualités et obtenir un costume classe, comme le nécessite la rigueur Smalto : le luxe masculin par excellence.
Et ce ne sont pas les fidèles clients de Daniel qui manquent ; Jean-Paul Belmondo, Roger Moore, Zinedine Zidane (entre autres footballeurs connus), ou encore les 35 chefs d’État, des rois, émirs ou présidents, dont le roi du Maroc, Mohammed VI, s’habillent tous à la mode Smalto !