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13e anniversaire de l’autonomie de Rodrigues

Mirabelle Meunier veut faire carrière dans le domaine social.

Ils rêvent d’une île vraiment indépendante et veulent apporter leur contribution pour l’avancement de leur pays après leurs études universitaires. Toutefois, si les ambitions sont là, le chômage qui gangrène Rodrigues en ce moment ne les rassure pas. En marge du 13e anniversaire de l’autonomie de Rodrigues, célébré le 12 octobre, quelques étudiants nous livrent leurs craintes et leurs attentes.

Lancer une agence de communication. C’est le rêve d’Anne-Sophie Severy. À condition que le projet de câble à fibre optique devienne une réalité. Comme elle, les étudiants rodriguais de l’Université de Maurice ont des projets pour leur petite île. Ambitieux et des rêves plein la tête, ils veulent croire qu’un avenir meilleur est envisageable à Rodrigues pour les prochaines années. Ce, même si actuellement, le dixième district fait face à un gros problème de chômage, avec pour résultat l’exode massif des Rodriguais vers Maurice pour trouver du travail.

 

«Je serai bientôt diplômée, confie Anne-Sophie, et je compte repartir dans mon île pour contribuer à son avancement. Les jeunes représentent l’avenir de Rodrigues. Nous devons juste concevoir nos projets et les bâtir. Il faut savoir prendre des risques. Mais il faut qu’on nous donne notre chance aussi. La fibre optique, par exemple, est très importante pour le développement de Rodrigues. Puis, trouver le financement nécessaire pour lancer son projet, surtout quand on est jeune, risque de poser problème. Il faut nous faire confiance.»

 

Mirabelle Meunier, 20 ans, étudiante en sociologie, n’affiche pourtant pas d’optimisme quant à son avenir. Cette étudiante en deuxième année avoue que les possibilités d’emploi à Rodrigues sont très minces, surtout dans la filière qu’elle a choisie. «Après mes études, je pense faire quelques demandes de stage à Maurice, car à Rodrigues, le secteur privé est quasi-inexistant. Sur le plan professionnel, j’aurai le choix entre devenir enseignante de sociologie et trouver un emploi dans le gouvernement à condition qu’un poste soit vacant», avance la jeune fille. Ce qu’elle voudrait réellement, c’est de faire du vrai travail social, d’être sur le terrain, d’accompagner les familles à problèmes et d’analyser la société : «Si je ne trouve pas ce que je veux vraiment faire à Rodrigues, je n’aurai d’autre choix que de rester à Maurice et d’y travailler comme la plupart des jeunes rodriguais, à mon grand désespoir.»

 

Chady Plaiche, 23 ans, est de ceux qui ont terminé leurs études universitaires. Ce diplômé en Law & Economics est retourné dans son île natale. Mais il peine toujours à trouver un emploi dans le domaine où il voudrait évoluer. «Heureusement que j’ai pu décrocher un stage à l’administration centrale dans la section Procurement & Supply. Ce n’est pas mon domaine, mais j’apprends quelque chose en attendant de reprendre d’autres études», explique-t-il.

 

Chady envisage de poursuivre ses études en économie et en environnement. Car, selon lui, il aura plus de chance de trouver un emploi dans ce domaine. «J’ai l’impression d’avoir perdu mon temps lorsque j’ai étudié la loi. Car à Rodrigues, il n’y a pas de bureau d’avocat qui pourrait me recruter. C’est dommage. À Maurice, je sais que j’aurais pu être recruté, mais je tiens à ma famille et je ne pense pas faire ma vie à Maurice pour cette raison.»

 

De son côté, Eléana Botte-Belle, 21 ans, est catégorique. «Si je ne trouve pas du travail à Rodrigues, je chercherai ailleurs. Mais mon rêve est de transformer Rodrigues en prenant comme exemple le développement écologique à travers le monde. Tout le monde dit qu’il faut développer l’île. Oui, mais il faut savoir comment le faire, car il ne faut pas que Rodrigues perde sa fraîcheur et son calme pour lesquels elle est réputée», avance cette étudiante en histoire et sociologie.

 

Des projets, la jeunesse rodriguaise en a plein la tête ; elle rêve de dessiner une île où le développement durable et l’emploi pour tous feront la fierté et contribueront à l’avancement de tout un peuple. Ce, pour que le mot autonomie trouve enfin son vrai sens.