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Le cri du cœur de Preet Ramsurn

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Il veut témoigner pour conscientiser.

Cet ancien enseignant de chimie est atteint d’une hépatite C, diagnostiquée en 2007. Depuis, sa vie a basculé. Aujourd’hui, il se confie à cœur ouvert pour sensibiliser le public à cette maladie…

Il se réveille souvent en sursaut en pleine nuit, se demandant s’il est toujours vivant. Il le sait, tout peut s’arrêter d’un moment à un autre. Pourtant, il y a encore sept ans, Preet Ramsurn, 59 ans, était un homme heureux. Marié et père de deux garçons, il menait une vie tranquille et adorait son métier d’enseignant de chimie dans un établissement secondaire privé de l’île.

Mais en 2004, tout a brusquement basculé. Sa vie a viré au cauchemar en 2004, lorsqu’il a appris qu’il était atteint d’une hépatite C, maladie infectieuse qui se transmet d’une personne à une autre par voie sanguine ou par facteurs sanguins infectés par le virus. La maladie peut évoluer vers une cirrhose ou un cancer du foie.

Pour ce gradué en chimie, c’est le choc. «En 1995, je souffrais d’un ulcère et il y a eu des complications à la suite desquelles j’ai dû faire des transfusions sanguines. Selon moi, mais aussi les médecins qui m’ont suivi, c’est probablement à ce moment-là que j’ai attrapé le virus. Il n’y a pas d’autres explications possibles. Je n’ai jamais touché à la drogue et jamais eu des relations sexuellesà risque.»

C’est en 2004 que les symptômes se manifestent. «Je souffrais de fièvre et de la jaunisse à répétition, et c’est quand j’ai été admis que j’ai appris que je souffrais d’une hépatite C.» Depuis, Preet Ramsurn ne peut plus faire un pas sans être à bout de souffle. Il dépend totalement de sa famille.

Aucun vaccin

Il doit continuellement faire des examens pour contrôler son sang, des examens qui lui coûtent tout son argent. Qui plus est, il doit faire face au regard de ceux qui collent une étiquette de «drogué» sur les personnes atteintes d’une hépatite C. À noter qu’il n’existe aucun vaccin à ce jour.

S’il vient aujourd’hui de l’avant pour raconter son histoire, c’est pour conscientiser la population mauricienne face au manque de soins et de traitements disponibles à Maurice. «Selon mon dernier examen, tout indique que je vais vers un Liver Failure. Malheureusement pour moi, aujourd’hui, c’est trop tard. Plus aucun soin, plus aucun traitement ne pourrait me sauver. Mais mon histoire peut aider les autres.»

Membre de l’association HepSupport qui vient en aide aux malades de l’hépatite, Preet Ramsurn se bat depuis des années pour que le service de santé offre une meilleure prise en charge des patients atteints d’une hépatite C. «Il n’y a aucun accompagnement, pas de guide, pas d’information, pas de supervision médicale, le personnel aide-soignant n’a même pas un minimum de connaissance sur la maladie. Ils ont peur de vous parler pensant que la maladie se transmet par la parole. Je pense que les autorités concernées ne sont pas conscientes que les gens comme moi souffrent atrocement.»

Selon Preet Ramsurn, il est plus que jamais temps que les institutions dont il est question ouvrent les yeux sur la situation de l’hépatite C à Maurice, et les moments difficiles par lesquels passent les patients atteints de cette maladie. Le fait de savoir que plus aucune guérison n’est possible pour lui ne l’empêche pas de dire haut et fort qu’«il est temps que les choses changent»…

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