SAJ, Paul Bérenger, Alan Ganoo et Pravind Jugnauth, au temps du bonheur. Mais ces derniers jours, le torchon brûle entre les partenaires.
Rien ne va plus pour l’alliance MMM-MSM. Les relations sont tendues et le froid persiste. Le PTr va-t-il réchauffer le cœur du MMM ?
Le cœur ne battrait plus en accord avec le soleil. Il aurait besoin de sang neuf, d’un nouveau départ. C’est du moins ce que laisse penser l’état actuel des relations entre le MMM et le MSM. Le froid persiste et cela malgré l’envoi des rayons de soleil qui se font persistants pour briser la glace. Il fait frisquet du côté du Remake 2000. Alors que les températures ne cessent de grimper du côté du PTr et… du MMM. Et de ce côté, on évoquerait même un partage de pouvoir, avec Navin Ramgoolam à la présidence et Paul Bérenger au poste de Premier ministre – les deux hommes sont d’accords sur le principe d’une IIe République –, on parlerait d’élections anticipées et de réforme électorale.
D’ailleurs, lors de sa conférence de presse, hier, le leader du MMM a laissé entendre que «le MMM et le PTr sont à 99 % d’accord sur la réforme» : «Il nous reste seulement à nous entendre sur certains points concernant les pouvoirs du président de la République, tout particulièrement s’il sera appelé à présider ou non le Conseil des ministres.» De mieux en mieux. D’autant que Paul Bérenger n’écarte pas un éventuel rapprochement entre le MMM et le PTr : «Le temps nous dira s’il y aura une alliance ou pas.» Toutefois, le leader Mauve a précisé qu’il n’y aura pas de divorce durant le «cooling-off period» d’une à deux semaines qu’il a lui-même souhaité. Selon lui, si une cassure intervenait entre le MMM et le MSM, elle se ferait de «façon civilisée».
Paul Bérenger a également fait état de son mécontentement concernant certaines remarques venant du MSM, comme celles de SAJ parlant de «deuxième république à la Amin Dada» et de Pravind Jugnauth évoquant des «zigzags».
Malgré tout, il semble que du côté du MSM, on ne lâche pas l’affaire. Pravind Jugnauth précisait, le mercredi 26 juillet, lors d’une conférence de presse, qu’il s’en tenait à l’assurance de Paul Bérenger qui déclarait, il y a quelques jours, que «le Remake 2000 est toujours on». Et ce, même si deux jours auparavant, le leader du MMM avait annulé la réunion conjointe de mercredi et avait parlé de «cooling off» après avoir annoncé qu’il avait besoin d’un temps de réflexion, lors d’une conférence de presse le samedi 20 juillet, car il avait appris que deux émissaires du MSM avaient tenté de nuire au MMM.
Cette rencontre était essentielle pour essayer de recoller les morceaux et donner un nouveau souffle au Remake. Elle était, donc, très attendue du côté du MSM qui ne peut se permettre de perdre le MMM, un allié essentiel, une bouée de sauvetage même, précisent certains observateurs politiques. Du coup, du côté du parti Soleil, le moral n’est pas au beau fixe. Même si on tente de garder la face en misant sur le «pouvoir de rassembleur» de sir Anerood Jugnauth, explique un proche du Sun Trust.
Message d’espoir…
Pravind Jugnauth a lancé, mercredi, un message d’espoir pour l’avenir des Orange : «Dans n’importe quelle configuration, SAJ sera candidat au poste de Premier ministre dans la circonscription de Piton/Rivière-du-Rempart (n° 7) lors des prochaines élections générales.» De son côté, sur les ondes d’une radio privée, l’ancien président de la République a répondu aux détracteurs du MSM qui annoncent la mort du parti avec l’hypothétique départ du MMM du Remake 2000 : «Le MSM est un parti politique qui dispose d’une structure. Nous avons des partisans. Le travail se poursuivra et je serai toujours actif sur le terrain.»
Parer au pire… en cas de rupture. Car si les signes sont là, que les rencontres et les parties de «koz kozé» ont bien lieu, l’alliance PTr-MMM est loin d’être finalisée. Si les deux leaders ont mis de côté leurs désaccords et ont, semble-t-il, trouver des terrains d’entente sur certaines modalités d’une IIe République, les membres des l’alliance gouvernementale et du principal parti de l’opposition ne sont pas exactement sur la même longueur d’onde que leurs leaders respectifs.
Du côté du PMSD, on craint même d’être sacrifié sur l’autel d’une alliance. Au PTr, on réalise que les postes de ministres à pourvoir devront être divisés entre les trois formations politiques. Et au MMM, on s’interroge sur la viabilité de cette alliance en se rappelant la fin brutale d’une défunte alliance qui s’était formée en 1995.
Mais sur la planète politique, tout est encore possible et rien n’est joué. Affaire à suivre…