La jeune femme a été tuée alors qu’elle était en lune de miel à Maurice.
Avinash Treebhowon et Sandip Mooneea ont été acquittés. Mais qui donc a tué Michaela Harte ? Retour à la case départ pour l’enquête policière sur le meurtre de l’Irlandaise. Les enquêteurs du Central Criminal Investigation Department (CCID) ne comptent, cette fois, rien laisser au hasard. Tous les employés du Legends (aujourd’hui Lux*) ont ainsi été sommés de fournir un échantillon de leur ADN à des fins d’analyse. Les employés qui étaient de service le jour du drame ont également dû donner leurs empreintes digitales pour les besoins de l’enquête.
L’affaire a connu ses premiers rebondissements durant la deuxième semaine du procès aux assises d’Avinash Treebhowon et de Sandip Mooneea. Le chef inspecteur Luciano Gérard avait alors fait une révélation de taille lors de son contre-interrogatoire par Me Rama Valayden, avocat de Sandip Mooneea. L’homme de loi l’avait confronté à un rapport de la police concernant les cinq empreintes retrouvées dans la chambre 1025, soit celle occupée par la victime et son époux John McAreavey, lors de leur séjour au Legends en janvier 2011. Luciano Gérard avait alors avancé que les empreintes n’appartiendraient ni à Michaela Harte ni à John McAreavey ni aux deux suspects.
Autre fait troublant qui avait surgi lors de ce procès : le mystère des cheveux retrouvés dans la chambre 1025, et non soumis à des tests ADN. Cet élément a surgi lorsque Susan Woodroffe, du Cellmark Forensic Laboratory – qui a effectué le test ADN – et Akiza Mooradun, du Forensic Science Laboratory à Maurice, ont fait leur déposition. Le Chef inspecteur Gérard a déclaré, à ce sujet, qu’il n’avait pas prêté attention aux cheveux car il avait déjà obtenu des aveux de Treebhowon au moment de cette découverte. De plus, le test ADN n’avait pas été concluant pour Treebhowon et Mooneea.
Selon nos informations, le CCID a ouvert une enquête en interne sur les membres du jury. Les enquêteurs cherchent à savoir s’il y a des liens entre eux et les avocats de la défense. Toujours selon nos informations, les membres du jury s’étaient rendus chez eux un samedi pour voir leurs proches respectifs, avec la permission du juge Prithviraj Fekna, cela même alors que le procès était en cours.
Invité à commenter cet élément d’information, Me Sanjeev Teeluckdharry a déclaré que «trois huissiers étaient en permanence avec les membres du jury. De plus, ils étaient accompagnés par la police lors de leur déplacement. D’autre part, le DPP ne pourra pas faire appel de l’acquittement. Il n’est pas permis de critiquer le verdict de la cour».
Par ailleurs, il nous revient que les familles Harte et McAreavey vont entamer des poursuites contre le Sunday Times. Cet hebdomadaire avait publié des photos du cadavre de Michaela Harte. Imran Hosany, le directeur du Sunday Times, avait d’ailleurs été arrêté. Il a dû fournir une caution de Rs 25 000 et signer une reconnaissance de dette de Rs 125 000. Le dossier est actuellement entre les mains d’un avoué.