À chaque fois qu’il le peut, Brandon Poulay regagne son île pour pêcher.
Yéline Poulay, ici avec une de ses petits-enfants, est fière de ses racines. La photo de droite a été prise par Brandon, qui décrit sa terre natale comme un paradis.
«Mon rêve, c’est d’aller finir ma vie sur l’île où je suis né…» Brandon Poulay a 17 ans, et depuis quelque temps, le jeune Agaléen se dit inquiet de tout ce qui se dit autour de son île natale. Il y a deux semaines, la presse locale a relayé une information publiée par le Times of India, stipulant que le gouvernement mauricien aurait cédé Agaléga à l’Inde.
Même si les autorités locales ont démenti cette nouvelle, l’adolescent ainsi que toute sa famille ne peuvent s’empêcher de suivre de très près tout ce qui se dit. «Il ne faudrait pas qu’une telle chose arrive. Il y a beaucoup de familles qui vivent là-bas et qui aiment leur terre. On ne peut pas déraciner des gens sous prétexte d’un deal entre les gouvernements», déclare Yéline Poulay, la grand-mère de Brandon.
Elle vit à Maurice depuis les années ’80 et ne cache pas son désir de retourner dans son pays au plus vite : «Pour l’instant, je vis ici car mon petit-fils est au collège. Comme il n’y a que le collège Medco à Agaléga, il fallait bien qu’il vienne terminer ses études ici. D’autres sont dans la même situation que lui.»
Les infrastructures sont rares à Agaléga. Les lieux d’habitation principaux, raconte Yéline, sont les villages Vingt-Cinq et La Fourche sur l’île du Nord, et Sainte-Rita sur l’île du Sud. La route reliant les différentes localités est corallienne et sablonneuse. C’est à bord du Mauritius Pride, qui fait la traversée deux fois par an – notamment pour le ravitaillement – que les Agaléens voyagent. «L’île du Nord abrite, entre autres, l’école primaire gouvernementale Jacques Le Chartier, le poste de police, la station météorologique, l’administration centrale, le bureau des télécommunications (Mauritius Telecom), ainsi que le service de santé», poursuit Yéline.
Agaléga est un atout pour Maurice, soutient-elle. «Les mers foisonnent de poissons et nous avons aussi de très belles plages. Les ressources de l’île pourraient être développées pour que Maurice en bénéficie», explique Yéline. L’Agaléenne, dont la plupart des enfants vivent dans le petit archipel, espère bientôt réunir toute sa famille dans le pays où elle est née…