Votrepain coûtera-t-il moins cher ? Votre trajet en bus également ? C’est du moins ce que souhaite Ashit Gungah, le ministre du Commerce. Depuis la deuxième baisse, en quelques mois, du prix de l’essence et du diesel, il est temps, estime-t-il, que tous les Mauriciens (et pas seulement ceux qui ont des véhicules) profitent de cette réduction. Le Petroleum Pricing Committee(PPC) a annoncé cette semaine que le prix du litre d’essence passait de Rs 41,35 à Rs 38,85, alors que celui du litre de diesel était désormais de Rs 29,50 au lieu de Rs 32,75. Une nouvelle intéressante pour ceux qui utilisent voitures, motos, camions, etc. Mais pour les autres ?
«Avec deux baisses substantielles en l’espace de deux mois et demi, je lance un appel aux industriels et aux opérateurs économiques pour leur demander de transmettre ces baisses aux consommateurs»,a déclaré le ministre lors d’un point de presse. Est-ce un scénario envisageable ? Absolument, selon les associations de consommateurs. Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (APEC), estime qu’une baisse des prix de l’électricité et du transport devrait absolument suivre.
Néanmoins, au niveau des commerçants, les choses ne seraient pas si simples que ça : «Quand nous déterminons nos prix, nous ne prenons pas uniquement en considération le coût de l’essence et du diesel ! Il y a beaucoup d’autres facteurs qui entrent en jeu. Et si demain, ces tarifs augmentent ? Nous devrons augmenter nos prix à nouveau ? Ça n’a pas de sens»,confie un pâtissier. Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM), affirme, lui, qu’il faut aller plus loin que le vœu d’Ashit Gungah. Pour lui, il est nécessaire de revoir tout le système de taxes qui majore le prix de l’essence, du diesel et du gaz afin de soulager la population.
Lors de son point de presse du samedi 6 février, le leader du MMM, Paul Bérenger, a dit qu’il serait normal que les prix du ticket d’autobus et du gaz ménager connaissent une baisse. Le tarif de l’électricité devrait également prendre la pente descendante, estime-t-il. «Au lieu de baisser le tarif de l’électricité, le gouvernement est en train de puiser de la caisse du CEB pour rembourser les dettes du CEB», soutient celui qui trouve que la réduction des prix des carburants aurait pu être plus importante.
Pour rappel, c’est la deuxième fois que le PPC se réunit en utilisant une nouvelle formule de calcul. Une décision qui a permis ces réductions de prix, selon le ministre du Commerce : «C’est clair que c’est grâce à cette nouvelle formule que ces baisses ont pu devenir réalité.»