Rajcoomar Rai Ramnihorarau laisse derrière lui sa femme et ses quatre enfants.
La prudence n’est toujours pas de mise sur nos routes. Ces derniers jours, trois automobilistes ont été impliqués dans des accidents fatals avec délit de fuite. Le point.
Vinay Bungaroo, 54 ans, est dans de beaux draps. Ce sergent de police, affecté à la Criminal Investigation Division du Nord, aurait heurté de plein fouet un motocycliste alors que celui-ci attendait que le feu passe au vert pour continuer sa route. Le drame s’est produit le dimanche 8 juillet, peu avant 6 heures.
La victime, Rajcoomar Rai Ramnihorarau, revenait d’un petit boulot dans les environs de la cité Vallijee. Il se trouvait à proximité des feux de signalisation de Bell-Village, à côté du magasin Courts, lorsque le sergent, qui se dirigeait vers la capitale, ne se serait pas arrêté au feu rouge et l’aurait heurté. Après l’accident, Vinay Bungaroo a pris la fuite, laissant le blessé sur l’asphalte.
Des témoins de la scène ont toutefois relevé le numéro d’immatriculation de la voiture conduite par Vinay Bungaroo, et l’ont communiqué à la police. L’accident a, par ailleurs, été enregistré par une caméra placée non loin du lieu du drame.
Rajcoomar Rai Ramnihorarau a été, quant à lui, transporté à l’hôpital Jeetoo pour des soins. Il a passé 24 heures à l’unité des soins intensifs avant de rendre l’âme le lendemain, vers 11 h 15.
Vinay Bungaroo, pour sa part, s’est constitué prisonnier aux Casernes centrales le 9 juillet et a été présenté en cour sous une charge provisoire d’homicide involontaire. Il a retrouvé la liberté conditionnelle. Le sergent de police n’a pas souhaité commenter cette affaire. Au domicile de la victime à Vallée-des-Prêtres, c’est la consternation. «Comment se fait-il qu’un policier, qui est censé respecter et faire respecter la loi, puisse brûler un feu rouge et tuer un innocent ? Mon père était le gagne-pain de la famille. Maintenant, qui va s’occuper de nous ?», lance Rooksad, 19 ans, révoltée par cette affaire. Elle parle de son père comme d’un bosseur qui jouissait d’une parfaite santé. «Il ne souffrait d’aucune maladie. On lui a enlevé la vie injustement. Il ne vivait que pour sa famille. À ses heures perdues, il allait aux courses ou regardait les matchs de football», raconte-t-elle.
La victime laisse derrière elle une femme, quatre enfants et deux petits-enfants. Rajcoomar Rai Ramnihorarau travaillait comme lorry loader à la Police Training School. Il comptait 35 ans de service dans la fonction publique.