Selon ses proches, il ressemble beaucoup physiquement à son père.
Il y a 11 ans, le père de ce jeune homme, un policier, mourait dans l’exercice de ses fonctions. Rencontre avec un battant qui a tout fait pour que sa vie soit un succès…
C’était un mardi. Le 22 mai 2001. La nuit venait à peine de tomber et comme beaucoup d’enfants après une journée à l’école, Guillaume Darga, 9 ans, cherchait l’attention de son père. Il voulait que celui-ci réponde à des questions qui lui trottaient depuis un certain temps dans la tête : «Je lui avais demandé de me raconter sa rencontre avec maman…»
Et c’est apaisé après avoir écouté la petite histoire de son papa, que le garçonnet s’est endormi. Il sera brutalement réveillé quelques heures plus tard par un de ses proches : «Je me souviens qu’un de mes oncles m’avait annoncé que mon père avait eu un accident mais un peu plus tard, c’est un des cousins qui m’a dit que mon papa était mort.» Ensuite, il y a eu les pleurs et le sentiment de vide qui ont suivi cette terrible perte.
Onze ans plus tard, Guillaume, aujourd’hui âgé de 20 ans, se souvient de ces instants comme si c’était hier : «Je pense toujours à cette dernière conversation avec mon papa.» Après la tragédie, il y a eu tous les événements et les circonstances troubles entourant le décès de celui qui était pour lui un modèle. Car, c’est dans l’exercice de ses fonctions que le caporal Patrick Darga a été battu à mort. Le jour de l’agression, il faisait partie d’une équipe de policiers qui devait prendre en contravention des débits de boissons qui opéraient illégalement après les heures de fermeture à Goodlands.
C’est au cours d’une descente dans un des bars que le policier, roué de coups, a perdu la vie. Du jour au lendemain, Guillaume est devenu orphelin de père. «Certainement, son départ tragique a complètement changé notre vie. Ma mère Linda a su nous protéger, ma sœur Virginie et moi, de tout le battage médiatique qu’il y a eu autour de l’affaire et je peux vous dire qu’il y a eu beaucoup de fois où l’absence d’un père se faisait sentir.»
Mais Guillaume n’a jamais voulu se laisser envahir par la tristesse ni se laisser submerger par de la colère envers ceux qui lui avaient volé son père - les quatre accusés dans l’affaire sont actuellement en prison. Au contraire, il s’est toujours accroché à la bonne étoile qui veille sur lui : «Je sais que mon père veille sur nous. D’ailleurs, pendant très longtemps après son décès, j’ai attendu son retour car pour moi, il ne nous a jamais quittés.»
Depuis, c’est dans les souvenirs heureux de son père – avec 18 ans de service dans la force policière, il était couvert de mentions et était considéré comme un élément hors pair – qu’il mène sa petite barque : «S’il avait été là, il aurait eu aujourd’hui 51 ans et je suis convaincu qu’il aurait été fier de sa famille, qu’il aurait continué sa carrière et aurait été là pour assister à ma remise de diplôme qui est prévue pour bientôt.»
Son héros
Face aux épreuves et autres obstacles, il se rappelle les valeurs que son héros lui a enseignées alors qu’il était enfant : toujours croire en lui, ne jamais baisser les bras et ne jamais se laisser envahir par les doutes. Se disant chanceux, Guillaume a toujours cherché à exceller, que ce soit dans ses études ou dans d’autres projets qui lui tiennent à cœur. Ex-élève de l’École hôtelière Sir Gaëtan Duval, à Ébène, il vient de décrocher, après deux ans d’études, son diplôme en gestion touristique. Comme un défi qu’il se lance à chaque fois, Guillaume aime se définir, lui-même, comme un «grand timide» qui n’aime pas les défaites : «Je suis un battant.»
Et à ceux qui le trouvent arrogant, il répond : «C’est plutôt de l’optimisme que de l’arrogance.» C’est ainsi qu’il s’est investi corps et âme dans sa mission de président de classe : «Je me suis vraiment donné à fond et ces deux dernières années ont été bien remplies : riches en apprentissage et en découvertes.»
Il se souvient de toutes les sorties auxquelles il a participé, de ses stages en entreprise, son voyage en France, son déplacement à Madagascar ou encore des soirées et autres événements qu’il a organisés dans le cadre de son programme d’études : «Ma classe affiche un taux de réussite de 100 %. Nous avons tous été reçus avec mention. Nous sommes très redevables à nos profs : messieurs Dhunputh et Ramjuttun. Nous disons aussi un merci spécial à madame David Malié qui a été pour chacun d’entre nous comme une maman.»
Jeune homme bien de son temps, Guillaume est très proche de sa mère et sait qu’il peut toujours compter sur sa sœur. Adorant la mode, la musique – en ce moment il écoute en boucle La vida es un carnaval de Célia Cruz –, il n’aime pas la monotonie et adore ses amis notamment Marie Christine, Agnès, Jemila ou encore Yannick.
Aujourd’hui, content de son parcours, le jeune homme qui dans un premier temps rêve de devenir steward avant de faire carrière dans l’événementiel, sait que d’autres aventures l’attendent. Et fort des épreuves que sa famille a traversées, il en est plus que jamais convaincu et sait qu’il tient sa revanche sur la vie !