La septuagénaire pleure son enfant unique (en médaillon).
Premchand Bachoo n’a pas survécu à ses blessures.
Cette semaine a été particulièrement meurtrière sur nos routes avec pas moins de quatre victimes. Leurs proches témoignent.
La fin atroce de Bhye Jamal
Jamaloodeen Dulloo, 65 ans, plus connu comme Bhye Jamal (photo), a connu une fin tragique le jeudi 28 juin. Cet habitant de Roches-Noires a succombé à ses multiples blessures suite à un grave accident de la route. Il pilotait une mobylette au moment du drame. Son épouse Guri, 57 ans, qui était en croupe, est à l’hôpital du Nord avec des membres fracturés. Cette dernière a également des blessures au visage. Noorjahan, la fille aînée du couple, raconte que l’accident s’est produit aux petites heures du matin ce jour-là : «Ma mère vend des oeufs à la foire de cité Martial. Mon père devait la déposer à la gare de Rivière-du-Rempart où elle allait prendre l’autobus en direction de Port-Louis. Le drame s’est produit à hauteur de Haute-Rive, vers 5h15.»
Tout porte à croire que le couple Dulloo a d’abord été heurté par un poids lourd avant d’être fauché par un 4x4. Les deux véhicules ne se sont pas arrêtés après la collision. Un boulanger habitant Rivière-du-Rempart a consigné une déposition à la police à cet effet. Cet homme de 42 ans explique qu’il passait par là lorsqu’il est tombé sur Bhye Jamal et son épouse.
Ces derniers étaient blessés sur l’asphalte à côté d’une mobylette. Guri Dulloo lui a ensuite fait comprendre que son époux se dirigeait vers Rivière-du-Rempart lorsqu’un camion appartenant à une compagnie de ramassage d’ordures les a heurtés par l’arrière et les a fait tomber avant de continuer sa route.
Pendant que le quadragénaire aidait le couple à se relever, un 4x4 qui se dirigeait également vers Rivière-du-Rempart les a fauchés à nouveau. Le décès de Bhye Jamal a été constaté à son arrivée à l’hôpital. Son épouse a, elle, eu plus de chance. Elle s’en sort avec des fractures aux bras et aux jambes. Elle est rentrée chez elle pour les funérailles de son époux avant de retourner à l’hôpital.
«Notre mère est en état de choc. Elle sait que notre père est décédé. Ce dernier ne méritait pas de mourir de cette façon. Il était toujours jovial et souriant. C’était un homme sans histoire, qui n’a jamais eu de problème avec qui que ce soit. C’est un ancien laboureur du ministère de l’Agriculture. C’était aussi un père formidable. J’ai une soeur et un frère», souligne Noorjahan.
La police, de son côté, n’a pas chômé. Un habitant de Lallmatie a été interpellé le jour du drame. Cet homme de 58 ans travaille comme chauffeur au sein de la compagnie de ramassage d’ordures citée par Guri Dulloo. Ce dernier nie avoir heurté la mobylette du couple. L’enquête policière se poursuit pour faire la lumière sur cette affaire.
Marie Alixe ne verra
plus jamais son fils
Il revenait de chez sa mère, à Souillac, avec sa petite famille, lorsque le camion qu’il conduisait a subitement quitté la route pour aller s’écraser contre le parapet se trouvant sur l’autoroute à Nouvelle-France. Steeve Pierrette, 45 ans, un habitant de St-Paul, a perdu la vie dans cet accident de la route. Jocelyne Victoire, 42 ans, sa compagne est, quant à elle, en soins à l’hôpital de Rose-Belle alors que leur fille Anaïs, a été prise en charge par des proches après avoir reçu des soins dans le même établissement hospitalier.
Le jour du drame, Steeve Pierrette, qui est originaire de Souillac, avait travaillé durant toute la matinée avant de rentrer chez lui vers 14 heures. Il était chauffeur dans une compagnie qui commercialise des chauffe-eau solaires. Sa mère Marie Alixe, 73 ans, qui avait passé le week-end chez son fils, raconte que ce dernier revenait de chez elle, dans le Sud, lorsque l’irréparable s’est produit.
«Il n’avait pas déjeuné en rentrant. Il a insisté pour me déposer à la gare de Curepipe. Sa compagne et leur fille nous avaient accompagnés. Mes deux autres petits-enfants étaient restés à la maison. Arrivé à Curepipe, il m’a dit qu’il allait finalement me déposer chez moi. Sur place, il est parti voir des amis à la boutique du coin avant de reprendre la route vers 17h30», raconte Marie Alixe.
Vers 19 heures, ne voyant pas son fils lui téléphoner pour lui dire qu’il était bien rentré, Marie Alixe décide de téléphoner à son petit-fils. Elle apprend avec stupeur que Steeve a fait un accident de la route. Un voisin lui confirme alors la terrible nouvelle : «C’est très dur pour une mère de perdre son fils unique. Si j’avais su qu’il allait mourir, je l’aurais déconseillé de venir me déposer chez moi.»
Une enquête policière a été ouverte pour faire la lumière sur cette affaire.
Un sexagénaire est fauché par une fourgonnette
Il se rendait à la boutique du coin pour acheter un paquet de cigarettes. Mais cette petite sortie des plus banales, à seulement quelques mètres de sa maison, lui a été fatale. Premchand Bachoo, un habitant de Bois-Chéri âgé de 65 ans, a été fauché par une fourgonnette qui faisait marche arrière. Le conducteur, qui dans son enquête affirme ne pas avoir vu la victime au moment des faits, a été testé négatif à l’alcootest.
Chez les proches de Premchand Bachoo à Bois-Chéri, c’est la consternation. Son neveu, Kishan Bachoo, revient sur le jour fatidique de l’accident, soit le mardi 26 juin dernier. «J’étais à la maison quand un voisin est venu m’avertir. J’ai vu mon oncle sous les roues de la fourgonnette et il saignait abondamment. Je l’ai transporté à l’hôpital à bord du véhicule qui l’avait heurté car il n’y avait aucun autre transport de disponible. Mais il a rendu l’âme en route vers l’hôpital Nehru. Il est mort dans mes bras», soupire Kishan Bachoo qui peine à contenir ses larmes.
La victime, qui est un ancien employé du ministère de l’Agriculture, était célibataire de son état. «Il ne s’est jamais intéressé à la vie à deux. Après sa retraite, il passait la plupart de son temps à sortir. Il prenait le bus pour aller de ville en ville», soutient Kishan d’une voix brisée de chagrin.
Selon ses dires, son oncle était quelqu’un qui avait un grand cœur et qui était très populaire dans son village. «Il venait de terminer la construction de deux chambres en tôle. Il n’avait pas de grands projets. Il voulait tout simplement profiter de sa retraite. Mais celle-ci a été de courte durée.» Premchand Bachoo laisse derrière lui une famille écrasée par la douleur.
Une employée de la CMT meurt tragiquement
Elle rentrait chez elle après une dure journée de travail. Mais le destin lui a réservé un mauvais tour à quelques pas de sa maison. Premawtee Seeparsad, une employée de la Compagnie mauricienne de textile Ltd (CMT) âgée de 27 ans, a connu une fin tragique devant sa maison le jeudi 28 juin dernier. Descendant d’une fourgonnette, elle traversait la rue pour rentrer chez elle quand un autre véhicule l’a heurtée de plein fouet. La jeune femme, une habitante de Plaine-Magnien, a été transportée à l’hôpital Jawaharlall Nehru où son décès a été constaté. Le conducteur du véhicule en question a été arrêté par la police. Il a été soumis à un alcotest qui s’est révélé négatif.