Il s’est fait agresser par son voisin devant son domicile et ce, avec sa propre canne. L’octogénaire a rendu l’âme après trois jours passés aux soins intensifs. Ses proches crient leur colère.
Henry Toussaint a lutté courageusement pour sa survie pendant trois jours. Mais les multiples coups et blessures qu’il a reçus ont eu raison de lui. Cet habitant de Vieux-Grand-Port, âgé de 83 ans, a été battu à mort par son voisin, un dénommé Rajesh Ramjeet, 56 ans. Il a rendu l’âme le jeudi 21 juin.
Le jour du drame, Rajesh Ramjeet aurait saisi la canne du vieil homme pour assener ce dernier de coups. Dans sa déclaration à la police, le présumé agresseur plaide la légitime défense. Selon ses dires, c’est Henry Toussaint qui l’aurait agressé en premier, avec sa canne. Une version que réfute catégoriquement Gino Toussaint, le fils de la victime. Il revient sur les circonstances ayant mené à la mort de son père.
«Mon père avait l’habitude de s’asseoir devant l’entrée de la maison. Le samedi 16 juin, il se trouvait au même endroit quand il a été rejoint par Rajesh. Celui-ci, a commencé à le provoquer avant de continuer sa route», explique Gino Toussaint. Quelques instants plus tard, l’épouse de Rajesh Ramjeet devait passer par là. «Koz ek to mari. Mo pu al fer declarasion la polis si li continie provok moi», lui aurait lancé Henry Toussaint. Selon Gino Toussaint, cette remarque aurait provoqué la colère de Rajesh Ramjeet.
«Le dimanche 17 juin, mon père prenait l’air devant la maison lorsqu’il a une nouvelle fois été approché par Rajesh Ramjeet. Ce dernier s’est saisi de la canne de mon père pour lui infliger des coups. Il lui reprochait le fait d’avoir parlé à sa femme de son comportement de la veille», soutient-il. Avant d’ajouter : «Je ne suis pas d’accord qu’il vienne maintenant plaider la légitime défense. Mon père avait 83 ans. Il se servait d’une canne pour se déplacer. Sans elle, il ne pouvait pas se tenir debout. Car il avait des problèmes aux deux jambes. Rajesh s’est acharné délibérément sur un vieil homme sans défense», avance le fils de la victime.
En bon termes
Ce sont les cris de l’octogénaire qui ont alerté les membres de sa famille. «Nous étions tous à l’intérieur de la maison au moment de l’agression. Mais il y a des passants qui ont assisté à la scène. Après avoir commis son forfait, Rajesh a pris la poudre d’escampette», témoigne Dominique Louis, le beau-fils de la victime. Selon lui, les deux familles ont toujours été en bons termes. «Je ne peux pas expliquer le geste de Rajesh. Ce qui s’est passé est regrettable. Je suis de tout cœur avec son épouse, qui doit passer par un moment vraiment pénible, tout comme nous tous», s’indigne-t-il.
Ancien employé de FUEL Sugar Estate, Henry Toussaint était, selon son gendre, très apprécié dans la localité. Originaire de Quartier-Militaire, il s’est installé chez sa fille – mariée à Dominique Louis – à Vieux-Grand-Port, à une centaine de mètres du poste de police de la localité. Il était surtout apprécié pour son talent de ravanier. Henry Toussaint était le beau-fils du célèbre chanteur Alphonse Ravaton, plus connu comme Tifrer. «Tifrer était marié à la mère de Henry. D’ailleurs, celui-ci faisait partie de sa troupe. Il était un excellent ravanier. C’était son seul passe-temps. Mais avec l’âge, il n’a pu continuer à en jouer», confie Dominique Louis. Père de six enfants, Henry Toussaint laisse derrière lui une famille plongée dans la douleur.