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Rachel Perkins : l’engagée du cinéma indigène…

Une femme très engagée, et qui a fait du cinéma son arme…

C’est tout un festival que nous propose la Haute Commission australienne (en collaboration avec la Mauritius Film Development Corporation) jusqu’à ce dimanche. Un événement dédié au cinéma engagé dans la cause des aborigènes australiens. L’invitée d’honneur du festival nous a parlé, en plus de nous présenter son film MABO. Un beau long-métrage !

Uncombat pour des terres, qui a culminé vers un plus grand combat pour la reconnaissance des indigènes d’Australie. MABO, sorti en 2012 sur la télé australienne,c’est cette histoire, méconnue peut-être, mais vraie. Un biopic qui nous a presque arraché des larmes. Le film est réalisé par Rachel Perkins, l’invitée d’honneur du Black Screen Africa Film Festival,organisé par la Haute Commission australienne, en collaboration avec la Mauritius Film Development Corporation. De vendredi à ce dimanche 3 juillet, des films dédiés à la cause des aborigènes australiens (voir hors-texte)y ont été présentés.

 

Le film MABO a, lui, été présenté hier, samedi 2 juillet, à l’Institut français de Maurice, après le lancement du festival jeudi dernier au MCiné de Trianon. Un film qui, en tout cas, possède une résonance actuelle, le public ayant beaucoup évoqué le combat d’un certain Olivier Bancoult qui a des similitudes avec celui de MABO. Rencontre.

 

Nous parlons d’une femme dont la vie a été l’engagement pour le cinéma. Certes, l’année dernière, elle avait présenté la comédie musicale plus légère avec Geoffrey Rush, Bran Nue Dae, au précédent festival de films australiens. Mais là, ça ne plaisante pas. MABO est du genre dur, poignant, puissant. Une puissance du cinéma que la réalisatrice, dont le père était un grand militant aborigène, évoque : «Le pouvoir du cinéma permet de marcher dans les souliers de quelqu’un d’autre, de voir à travers les yeux de quelqu’un d’autre. C’est un médium qui vous émeut, qui vous touche le cœur, et qui peut aussi arriver à vous toucher l’esprit. C’est par cela que j’ai choisi de mettre en avant le combat des indigènes et il semble que cela a marché», nous dit Rachel Perkins. «Dans mon temps, à l’école, ajoute-t-elle,on ne racontait pas l’histoire des indigènes dans les manuels. La prise de conscience est venue bien après, par d’autres médiums.»

 

Le combat de près de 40 ans porte lentement ses fruits. Pour la reconnaissance des terres de ce peuple, pour le recul de la xénophobie envers lui. Une prise de conscience qui est partie jusqu’aux plus hautes sphères australiennes, comme nous l’explique Rachel Perkins qui a d’ailleurs sorti, en 2009, la série de documentaires en sept épisodes First Australians, aussi disponible et visionné dans les High Schools : «Heureusement, maintenant, il y a obligatoirement un financement pour des films et/ou documentaires. Bref, des productions qui militent pour la cause des indigènes. C’est très encourageant. Le prochain combat sera pour qu’il y ait au moins une voix aborigène au Parlement australien.»

 

D’ici là, Rachel Perkins planche actuellement sur son prochain film qui sera une adaptation du livre Jasper Jones de Craig Silvey. Encore une histoire de racisme, d’indigènes, etc. Pour ne pas changer.   

 


 

Et aujourd’hui ?

 

Il faudra vous rendre à Tamarin pour profiter du dernier jour du Black Screen Africa Film Festival qui présente des films engagés pour la cause des aborigènes d’Australie. Un festival qui a fait un peu le tour de l’Afrique et qui est donc passé par la case île Maurice. Aujourd’hui, deux films seront proposés à 19 heures à l’hôtel Tamarin:les moyens-métrages Dancing with the Prime Minister et The Redfern Story. L’entrée est gratuite !