Le couple Harte au temps du bonheur.
Cette semaine s’annonce décisive pour les deux avocats de la défense lors du procès aux assises suivant l’assassinat de l’Irlandaise Michaela Harte. Ils vont commencer l’audition de leurs témoins respectifs pour tenter de mettre le plus de chance possible du côté de leurs clients respectifs.
Démontrer que leurs clients sont innocents. C’est ce à quoi vont s’atteler cette semaine Me Sanjeev Teeluckdharry, avocat d’Avinash Treebhowon, le suspect no 1 dans l’affaire Michaela Harte, et Me Rama Valayden, qui défend le suspect no 2, Sandip Mooneea. D’ailleurs, Rama Valayden a déjà commencé durant la semaine écoulée avec les fameuses images des caméras de surveillance de l’hôtel Legends, le 10 janvier, soit le jour du meurtre de la jeune femme.
La vidéo montre un couple à la réception de l’hôtel qui, selon la défense, pourrait être les Harte. L’homme sur les images en question porte un short et des tongs alors que la femme est en bikini. Ils paraissent quelque peu tendus. Toutefois, selon l’assistant commissaire de police Yousouf Soopun, patron de la Major Crime Investigation Team (MCIT), qui a déposé en cour, le vendredi 15 juin, ceux qui apparaissent dessus sont un couple allemand : Savarise Graziella et Hoger Harald qui sont arrivés au Legends le 6 janvier 2011 et sont repartis le 19. Rama Valayden, lui, affirme le contraire sans donner plus de précision.
Sur la vidéo, les deux personnes quittent la réception quelques minutes après leur arrivée. Toutefois, il est difficile de voir avec précision leurs visages. C’est la raison pour laquelle le juge Prithiviraj Fekna a demandé aux techniciens de faire le nécessaire pour éclaicir les images. Il voudrait aussi qu’on puisse les voir en grand sur un écran LCD à travers un DVD et non sur un laptop ou un projeteur.
Ceux présents en cour, vendredi, ont aussi visionné d’autres images de la veille du drame où l’on peut voir John McAreavey et son épouse Michaela à la réception du spa du Legends. Cette séquence a complètement bouleversé le jeune veuf qui est sorti de la salle d’audience en larmes en compagnie de sa soeur et de son beau-frère. Tout laisse croire que ce seraient les dernières images de sa femme vivante.
Rama Valayden continue le contre-interrogatoire de l’ACP Soopun ce lundi 18 juin. «On passe à l’offensive. La police n’a pas fait son travail comme il faut. On le démontre semaine après semaine lors de nos contre-interrogatoires. Il y aura d’autres rebondissements», souligne l’homme de loi. Son confrère Sanjeev Teeluckdharry est sur la même longueur d’onde : «La défense va commencer à dévoiler ses armes cette semaine avec l’audition de nos témoins. On finalise notre liste. On va, par exemple, lever le voile sur le couple se trouvant sur les images. On connait leur identité même si la police affirme le contraire.»
Le coup n’est pas gagné d’avance puisque la partie adverse menée par Meheidi Manrakhan ne compte pas baisser les bras. Encore une autre semaine palpitante s’annonce dans ce procès Harte qui dure plus longtemps que prévu.
Le couple Harald : «Definitely us on CCTV... We saw Michaela and John in hotel»
Dans sa dernière édition, le journal anglais The Daily Star vend en exclusivité sa rencontre avec le couple allemand Savarise Graziella et Hoger Harald. Ceux qui, selon l’ASP Soopun, apparaissent sur les images de caméras de surveillance du Legends le 10 janvier 2011. Le titre de l’article est Definitely us on CCTV... We saw Michaela and John in hotel. Ce qui vient appuyer les dires de l’ACP Soopun à ce sujet. Outre d’affirmer que ce sont eux sur la vidéo, Savarise Graziella et Hoger Harald expliquent qu’ils avaient rencontré Michaela Harte et son époux lors de leur séjour au Legends. Ils disent qu’ils connaissaient John et Michaela car ils apparaissaient souvent dans la presse people. L’article est accompagné des photos du couple allemand.
On a cogné la tête de Michaela à trois reprises
C’est le Dr Gungadin, Chief Police Medical Officer, qui l’a dit en cour. L’agresseur ou les agresseurs de Michaela Harte lui a/ont cogné la tête à trois reprises avant de l’étrangler à mains nues. Le chef du département médico-légal de la police a également déclaré en cour que la victime a résisté de toutes ses forces avant de rendre l’âme. Le meurtrier aurait utilisé ses mains et de ses avant-bras pour commettre l’irréparable. C’est la raison pour laquelle Michaela Harte avait des ecchymoses sur le cou. Le Dr Gungadin confirme que l’heure de la mort se situe entre 14h30 et 15 heures le 10 janvier 2011. Le drame se serait déroulé pendant au moins deux longues minutes, selon lui.
Me Dick Ng Sui Wa : «Les Harte et McAreavey sont en colère»
L’avocat de John McAreavey, Me Dick Ng Sui Wa, qui agit comme watching brief dans ce procès aux assises est très remonté : «Le procès se déroule bien excepté concernant les soubresauts d’une minorité de la presse dont les propos embarrassent mon client. Ils veulent faire croire que c’est lui qui a assassiné Michaela. Je rappelle à ces gens-là que John McAreavey est une victime dans cette affaire. Les familles Harte et McAreavey sont aussi très remontées et irritées par cette situation et envisagent des actions appropriées pour répondre à ces attaques.»
Selon lui, les Harte et les McAreavey ne comprennent pas comment des exhibits qui n’ont pas encore été produits en cour peuvent être dans la nature : «C’est inadmissible. Les Harte et les McAreavey dénoncent les conclusions hatives. Je salue le communiqué du Directeur des poursuites publiques. J’approuve ses propos. Trial is going devant le juge et le jury et non en dehors. Heureusement, le juge Fekna a de l’expérience en matière d’affaires criminelles. Il ne se laisse pas influencer.»
Dick Ng Sui Wa précise que son client sera là jusqu’à la fin du procès : «Il aurait pu quitter le pays après avoir déposé en cour mais il ne l’a pas fait. Il aurait pu ne pas venir assister aux audiences mais il l’a fait car il aime sa femme. Je souligne qu’il vit un véritable traumatisme et maintenant on veut lui faire porter le chapeau. Certaines personnes agissent en amateurs. C’est à l’intérieur de la cour qu’on doit se battre et non à l’extérieur.»